Cette lettre que l’ambassadrice US, Linda Thomas-Greenfield vient d’envoyer au Conseil de sécurité où elle tente, scandaleusement, de faire du sang de soldats irakiens une monnaie d’échange, avec un Iran qui depuis l’élection de Raïssi, est sur le point de fermer une à une les portes d’inutiles compromis avec l’Empire, ce n’est pas sûr qu’elle serve, comme le prétend l’Américaine, la cause « anti drone » que celle-ci défend.
En effet à en juger les prétentions de la lettre, si une dizaine de F-15 et de F-16 américains, ayant décollé dans la nuit de 27 à 28 juin de trois bases américaines aux Emirats, en Jordanie et en Arabie, ont largué huit missiles JDAM sur trois sites de Kataëb Hezbollah, deux à Abou Kamal et un à Qaem, en en assassinant de la sorte, quatre garde-frontières irakiens et membre des Hachd, puisque ces fameux JDAM ont tout sauf ce pour quoi ils ont été fabriqués à savoir la précision, et bien c’est parce qu’il serait agi de « façon préventive » de « maîtriser l’Iran et ses alliés » et d’en finir avec les « frappes au drone » anti US que la Résistance irakienne maîtrise désormais à merveille et qu’elle effectue, avec si grande « précision » et une si large « furtivité », que même McKenzie, chef du CentCom, ne peut s’empêcher de les admirer tout en reconnaissant que l’US Air Force est à la traîne et que l’ère de l’omnipotence aérienne US-Cie appartient au passé et que s’obstiner à maintenir les Patriot ou même les THAAD au Moyen-Orient reviendrait à les exposer, ces « bijoux de l’industrie militaire yankee « d’un coût terrifiant au bon vouloir de l’arsenal de la Résistance. Mais même Greenfield ment. Car la « prévention post-défaite » n’a pas de sens en chose militaire.
Alors pourquoi avoir bombarder Abou Kamal-Qaem alors que l’US Army sait éminemment que le sang des résistants sera vengé ?
Nice shot of an #Iran|ian Qods Mohajer-6 UAV used by the #IRGC and Iranian Army being displayed in the #Iraq|i #PMF parade today. pic.twitter.com/qGFsZsCAzr
— Aurora Intel (@AuroraIntel) June 26, 2021
Pour avoir être une fan d’Israël, Greenfield aurait du en glisser un mot dans sa lettre : depuis le mai 2021 date à laquelle l’état-major de l’empire agonisant a compris que sa plus grande alliée au Moyen-Orient, alias Israël, est un fardeau et que des milliards milliards de dollars d’armements injectés en 70 d’existence, ne lui servent plus grand-chose, face aux missiles dont 4000 suffisent à le mettre KO en 11 jours, il y a une obsession mortelle au QG US-Israël, celle de voir les drones « irakiens » se diversifier, s’élargir leur champ et d’avoir les yeux tournés vers Israël, un peu comme le 19 mai, quand un Ababil piégé irakien a eu envie de se moquer d’une batterie de « Patriot jordanien » et qui l’a percé tout en s’abattant à Beit Shéan, au nord d’Israël, quitte à provoquer la panique d’un Netanyahu qui criait au secours en pleine conférence avec le Sioniste allemand Heiko Maas.
Le 24 juin, à peine 2 jours avant la frappe aérienne US contre Abou Kamal-Qaem, les Américains et les Israéliens en ont vu d’ailleurs les signes précurseurs : un nuée de drones kamikaze ayant l’air de Loitering Monition, s’est abattu quelques part à Erbil, à 3 kilomètres du nouveau consulat US qui a changé de place depuis le raid au drone de 10 avril. Mais ce n’était pas tout : le même jour la Résistance irakienne a fait défiler aux côtés des chars Karrar et des blindés Toufan, un autre type de redoutable drone Mojajer-6. Kochavi et Austin auraient dû carrément trembler : une nuée mariant Mohajer-6 et Ababil-3 partis d’Irak en direction du nord de l’entité, soit une distance de quelques 1000 kilomètres et alors même qu’il n’existe strictement rien sur ce trajet qui puisse ressembler de près ou de loin à une DCA… Patriot, le Borgne ayant déjà été retiré du royaume hachémite…
Le scénario serait terrifiant car l'Iran vient de redéfinir pour les drones Mohajer-6 la mission d'identifier et de perturber les systèmes radar de l'ennemi de façon à assurer "une furtivité parfaite".
Le drone Mohajer-6, connu pour ses prouesses contre Daech made in US, est le dernier membre de la famille des avions sans pilote Mohajer, de la catégorie des drones de combat tactiques, qui peut être utilisé dans une variété de missions militaires et civiles. La portée opérationnelle de cet «oiseau télécommandé» est d'environ 2 000 km. Il a la capacité de transporter 40 kg de charge mais dans un essaim, cela devient bien plus grande. Il peut aller jusqu'à 200 kilomètres à l'heure et est capable de transporter 2 bombes intelligentes et un point-and-shoot vertical optique-thermique sous ses ailes.
Il dispose également d’une composante d’attaque et est à même de transporter des projectiles à guidage de précision. Le Mohajer-6 a une autonomie comprise entre 16 et 24 heures et est équipé d’au moins deux missiles anti-chars Sadid 345. Pour le décollage et à l'atterrissage, il utilise un système électro-ionique intelligent furtif à GPS puisque iranien. Cette prouesse puisqu'il rend l'appareil totalement indépendant des réseaux de télécommunication US-Israël dans la région profite également d’une grande flexibilité. Munie de capteurs électro-optiques et d'ogives, la bombe intelligente Qaëm rend le drone Mohajer-6 plus puissant et lui permet de localiser, d’intercepter et de frapper des cibles immobiles ou mobiles, aussi de jour que de nuit.
Mystery UAV used to attack Erbil is VERY WELL built, with some interesting yellow stickers seen on Iranian made "358" missile. pic.twitter.com/cER0pruCNU
— Tal Inbar (@inbarspace) June 26, 2021
La Résistance irakienne ne l’a pas dévoilé le 24 juin, mais le Mohajer-6 a tout un kit avec lui, Tiam 1400 et Taha 1400, deux dispositifs qui ont été conçus pour être déployés sur le drone Mohajer-6. De quoi il s'agit? Tiam 1400 est un système de détection et d'alerte d'ondes radar qui pèse moins de 5 kg et qui fonctionne avec une alimentation de ville directe de 12 V ou 220 V. Et après des opérations de reconnaissance et de détection, il transmet les informations relatives aux radars ennemies au système de guerre électronique Taha 1400.
Reste à savoir si les huit missiles JDAM de Mme Greenfield ont été capables oui ou non, de bousiller, comme elle le prétend dans sa lettre, "toutes ces capacités de nuisance dronesque" que l’axe de la Résistance, comme l'a très bien compris McKenzie, a démocratisées, de l’Irak, à la Syrie en passant par le Liban et le Yémen ou au contraire, elle n'a fait que de "l'intensifier", de la "complexifier", un peu comme au Yémen où Ansarallah fait désormais un usage "synchrone missile-drone". Moins de 24 heures après la frappe US contre la Résistance irakienne, huit missiles irako-syriens ont frappé la base illégale US à al-Omar à Deir ez-Zor et le Pentagone vient de reconnaître qu’un de ses soldats "a été blessé". Soit. Mais ces huit missiles qui ont répondu aux huit JDAM ont fait largement mieux : le Patiot US déployé à al Omar aurait été pulvérisé, en attendant que les drones "irakiens" et "syriens" partent à l’assaut d’al-Tanf… Le front syrien est grandement ouvert... Mauvaise idée que de vouloir sécuriser Israël sur le dos des troupes US...