L'Iran et la Russie semblent être bien partis pour exploiter l'espace extra-atmosphérique.
Une source de l'industrie de la défense russe a fait état ce lundi du tir d’essai réussi de la dernière version du missile balistique intercontinental (ICBM) construit par l'Institut thermotechnique de Moscou (MIT) (société russe de l'industrie d'armement faisant partie de l'Agence spatiale fédérale russe nommée Roscosmos).
Selon la source, le missile a été lancé avec succès à la mi-juin depuis le cosmodrome de Plesetsk en Russie
Auparavant, il avait été signalé que la Société russe de l'industrie de l'armement avait commencé à développer les modifications de l'ICBM à combustible solide de nouvelle génération, dans le cadre des efforts visant à moderniser les armements stratégiques du pays.
Le chef de l'état-major de l'armée russe, le général Valery Gerasimov a récemment déclaré lors de la neuvième « Conférence de Moscou sur la sécurité internationale » que Moscou se réservait le droit de recourir aux armes nucléaires en réponse à l'utilisation de bombes atomiques et d'autres armes de destruction massive contre la Russie ou ses alliés.
Le chef de l'état-major des forces armées russes a annoncé lors de la conférence que Moscou avait développé des dispositifs pour neutraliser la menace des systèmes de défense antimissile américaine.
Ces dernières années, la Russie a mis en garde à plusieurs reprises contre les mesures américaines visant à déployer des systèmes de bouclier antimissile et à militariser l'espace pour contrer le pays.
C'est dans ce contexte que le premier vice-président iranien Eshaq Jahangiri, a fait état de la conclusion de l'accord entre l'Iran et la Russie pour exploiter des ressources dans l'espace extra-atmosphérique à des fins pacifiques.
En outre, le Conseil des ministres iraniens, a délivré un permis au ministère iranien des Communications et des Technologies de l'information pour négocier et signer mais également suivre les étapes légales jusqu'à l'approbation finale d’un accord temporaire entre les gouvernements iranien et russe sur la coopération dans le domaine de l'exploitation de l'espace extra-atmosphérique à des fins pacifiques.
Parallèlement au tir d’essai de missiles intercontinentaux russes et l’accord entre l’Iran et la Russie en matière de l'exploitation de l'espace, Le Washington Post a rapporté jeudi que la Russie se préparait à la livraison d'un satellite avancé à destination de l'Iran.
Selon le plan, un satellite de fabrication russe appelé Canopus-V, équipé d'une caméra capable de visualiser et d'enregistrer des images de haute résolution, serait livré à l’Iran dans les prochains mois.
Selon le journal, le satellite est capable de suivre des cibles militaires présumées dans tout le Moyen-Orient.
Le Washington Post a publié le rapport quelques jours avant la rencontre du président américain Joe Biden et son homologue russe Vladimir Poutine en marge du sommet du G7 à Genève, et simultanément aux pourparlers de Vienne pour relancer le PGAC.
Le journal citant trois responsables au sein du gouvernement américain dans les affaires du Moyen-Orient dont il n'a l'identité n'a pas été révélé, a prétendu que le satellite serait capable de surveiller en permanence des installations telles que les raffineries de pétrole du golfe Persique, les bases militaires israéliennes ainsi que les casernes abritant les troupes américaines en Irak.
Le satellite conçu et fabriqué pour un usage non militaire, démontre selon le journal la puissance et les capacités matérielles de la Russie. Il dispose d'une caméra de résolution 1,2, ce qui est considéré comme une amélioration pour le secteur satellitaire iranien.
Il convient de mentionner que le Corps des gardiens de la Révolution islamique d'Iran a annoncé en avril 2020 qu'il avait placé avec succès le premier satellite militaire du pays en orbite terrestre ; démarche qui a suscité l'opposition du secrétaire d'État américain de l'époque, Mike Pompeo, qui a accusé sans fondement l'Iran d'avoir violé la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies.