A Maarib, ce n'est plus la guerre Riyad/Ansarallah, mais celle des USA/Résistance yéménite : l'échec des pourparlers d'Oman sur un coup de tête saoudien a servi d'abord les USA à prendre le devant de la scène et à multiplier les appels en direction d'Ansarallah à l'effet d'obtenir une "fin de l'offensive" à Maarib. A l'heure qu'il est, le plus gros des combats qui s'était quelque temps arrêté, se déroule dans l'ouest et le nord ouest autour de ce barrage stratégique de Maarib et sur les monts et ma foi outre la débandade la plus totale des officiers de Ben Salmane, ou la pulvérisation des unités blindées entières sous les balles des snipers et des tireurs de lance-roquettes de la Résistance, il y a d'autres phénomènes inouïs qui se produisent. Maarib tombée, les USA risquent de perdre non seulement leur droit de regard sur Bab el-Mandeb et la mer Rouge qui leur tiennent à cœur pour cause de la sécurité d'Israël, mais aussi ce même droit de regard en océan Indien et à Macran, car une Résistance yéménite ayant sous son contrôle la pétrolifère Maarib qui n'y restera pas confinée et avancera plus au sud vers Aden à l'est vers Mahra et les frontières omanaises, soit deux grandes régions du Yémen où marines et GI's ont déjà pignon sur rue.
La perte de Maarib, et Washington en est sûr, ne laissera pas non plus la Chine indifférente qui bien qu'elle détienne d'excellentes relations avec l'Arabie des Salmane, mais finira un jour ou l'autre à peser le pour et le contre et à s'apercevoir que le petit Djibouti qui flirte avec toute le monde ne saurait réellement assurer les intérêts chinois à travers Bab el-Mandeb par où transitent au moins 40 pour cent des marchandises chinoises vers l'Europe. Puis la Chine a une vision bien large et à titre de puissance orientale elle voit et vise loin : Au QG de l'armée chinoise, il devrait y avoir les stratèges qui se disent à l'heure qu'il, qu'il n'est pas trop recommandé de poursuivre les liens militaires avec Riyad, maintenant que son ennemi yéménite Ansarallah en est, militairement parlant à mettre à la porte, le système de DCA à longue portée THAAD d'Arabie.
Ce n'est pas rien une puissance émergente comme Ansarallah qui à l'aide de ses alliés a poussé les USA à retirer son THAAD du Moyen-Orient. Mais Pékin aura d'autres intérêts à s'allier" réellement" à la Résistance yéménite qui fait face à Maarib à la technologie militaire US et de la façon la plus extraordinaire possible. Les 21 et 22 juin, les "Houthis" ont intercepté et détruit tour à tour deux drones ScanEagel US. Selon des sources bien informées, ces appareils ne figurent pas forcément sur la liste d'achats de Riyad, ce qui prouve que l'armée de l'air asymétrique de la Résistance yéménite affronte l'US Air Force. La première interception a eu lieu à Sirwah et Harbi Press en a diffusé des images :
ScanEagle est un petit drone de reconnaissance construit par la société Boeing qui a un rayon d'action d'environ 100 km et une endurance de 20 heures. Il est souvent utilisé par l'armée américaine et certains pays alliés depuis 2005 pour localiser des cibles. La valeur du drone fabriqué aux États-Unis par le Groupe Incito s’évalue à 11,25 millions de dollars. L'importance du double coup d'Ansarallah va au-delà de la destruction de cet engin, car ce n’est pas pour la première fois que la défense aérienne yéménite abat un drone, un lanceur ou un hélicoptère de la coalition d'agression saoudienne, car des dizaines d'opérations similaires ont eu lieu avec une défense aérienne « appropriée », comme le rapporte souvent le porte-parole militaire des forces armées yéménites. La sensibilité de la question réside dans les capacités du missile montré sur la vidéo. Ce missile intercepteur procède d'une manière totalement différente pour intercepter ce Scan Eagle qui ne survole qu'à 5000 de la terre et qui reste totalement indétectable pour les radars. Au fait, il suit la fumée de l'appareil du haut et s’approche du drone du haut aussi, là où le concepteur US a placé à dessin le moteur pour qu'il soit préservé des missiles sol-air. Mais ce n'est pas tout : ce missile sol-air yéménite a également la vertu de ne pas s'abattre directement au drone mais d'activer un censeur pour qu'il le fasse en lieu et sa place. Depuis que ces images ont été diffusées les Yankees n'en reviennent pas ni non plus leurs acolytes de l'OTAN ou cette entité sioniste qui depuis la frappe de 2019 d'une nuée de drones yéménites contre Aramco s'attend à un raid similaire l'un de ces quatre contre Eilat.
Question la supériorité militaire croissante des "Houthis" par rapport à l'US Army, rappelons encore cette autre information que Reuters et autres médias mainstream diffusent depuis quelques heures, juste après le double coup d'Ansarallah :
"Boeing (BA.N) a annoncé dimanche qu'il intégrerait un système anti-brouillage développé par Israël Elbit Systems (ESLT.TA) dans une flotte d'avions de combat F-15 qui sera vendu à un client anonyme. Le système de navigation par satellite immunitaire d'Elbit assure un fonctionnement GPS ininterrompu, offrant une immunité totale au brouillage pour plusieurs canaux satellites et peut gérer plusieurs signaux interférents, a déclaré la société dans un communiqué publié à Tel-Aviv. Les détails financiers n'étaient pas divulgués. Lauren Gramlich, directrice des programmes internationaux F-15 chez Boeing, a déclaré que le système d'Elbit « répondra aux exigences opérationnelles exigeantes de ce client estimé et démontre l'engagement de Boeing à s'associer à l'industrie israélienne pour faire progresser les capacités de la plate-forme F-15. "Le spécialiste de l'électronique de défense, Elbit, dispose déjà de technologies utilisées sur les F-15 et F-15EX, notamment un système de repérage numérique monté sur casque, un affichage tête haute à profil bas et un affichage de cockpit à grande surface."
Le dispositif est destiné aux F-15 saoudiens, réduits à l'état de missile intercepteur pour chasser les drones Qassef-K2 et autres? Possible, vu qu' Ansarallah pourrait bien désormais maîtriser le "jimming". Reste que l’annonce du retrait des Patriot n'a pas fini de choquer les dirigeants saoudiens qui en veulent à mort au secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, de l'avoir décrété... Mais l'intéressé avait-il d'autres choix?