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Comment l'axe Syrie/Russie/Résistance compte couper les nerfs "US/Israël"?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les batteries de missiles Iskandar à Hmeimim.(Archives)

Depuis 48 heures, Tankers Trackers, ce site très prisé en ces temps de changement de monopole énergétique au Moyen-Orient grâce à la Résistance, s'est focalisé sur un pétrolier battant le pavillon iranien, lequel superpétrolier, après avoir été bloqué comme des centaines d'autres cargos et navires dans le canal de Suez du fait de l'échouement spectaculaire et curieux de Ever Given, fait route en direction de Baniyas, ce port syrien où l'Iran décharge depuis longtemps de l'essence et d'autres dérivés pétroliers au mépris total des sanctions US et de la loi César.

Dans son tweet, Tanker Trackers tient surtout à souligner le parcours "sans incident" du pétrolier qui ayant traversé la mer Rouge avec une cargaison de pas moins de 1.5 millions de baril de brut, serait d'ici 3 jours en Syrie où, rappelons le, le pétrole et le blé sont détournés avec une cadence effrénée depuis l'est et le nord-est, par les Américains et les Turcs et ce, par l'entremise des FDS qui avec l'arrivée du duo Biden-Austin au pouvoir, semblent s'être mis encore à croire au père Noël US. 

Au fait certains analystes verraient à travers ce tweet de Tanker Tracker une première marche arrière d'Israël face à l'Iran dans cette bataille des pétroliers déclenchée le 25 février avec le ciblage de Hélios Ray en mer d'Oman. Rappelons que la méga base-logistique du Mossad déguisée en parking flottant avait quitté Dammam pour Singapour quand il a été pris pour cible, juste après avoir franchi le détroit d'Hormuz. Le coup, l'entité a cru être à même de le riposter quand il a pris pour cible d'un missile de croisière Nimrod, le porte-conteneur "Shar-e Kord" à la hauteur de Haïfa et en route pour justement Baniyas. C'était évidemment sans compter avec le fait que la re-riposte iranienne ne resterait guère confinée aux côtes iraniennes et que si "Hélios Ray" avait  été éliminé de la course à la hauteur du port stratégique de Jask où le CGRI détient l'une de ses plus grandes bases de drones, le navire israélien Lori, lui, allait être ciblé le 25 mars en plein océan Indien. Et le ciblage allait être plus précis et plus paralysant.  

Evidemment pour restreindre l'impact du coup anti-Lori qui s'est déroulé en plein océan Indien la presse mainstream s'est contentée de situer "le déboire de Lori en mer d'Oman, mais cette attaque qui tout comme celle d’Hélios Ray "est restée " un véritable énigme" pour les Sionistes leur a fait bien comprendre qu'en mer il faut avoir des "bras longs", et que l'Iran en dispose et que si cette bataille se poursuit, les 300 cargos et pétroliers sionistes seront traqués en mer d'Oman, dans le golfe Persique, en mer Rouge, en Méditerranée tout comme à travers les détroits stratégiques que sont "Hormuz" et "Bab el-Mandeb" et qu'à ce rythme plus aucun assureur ne voudrait côtoyer ni les ports sionistes ni les navires israéliens et que tout comme il le fait depuis 2005 pour Gaza, Israël irait vivre un blocus de facto.

Pour une entité sioniste en crise qui survie à 70%  du commerce maritime, cela reviendrait tout bonnement à recevoir le coup de grâce et à disparaître...  Trakers Tankers n'a donc peut-être  pas tort de "souligner" la traversée saine et sauve du pétrolier iranien  en mer Rouge et y déguiser un net aveu d'impuissance d'Israël à s'engager dans une bataille navale d'envergure contre la Résistance  à l'heure où "Ras Tanura", "Djeddah", "Jizan" en Arabie font la proie facile des missiles et drones Samad, Qods 2,  et qu'à chaque attaque, ces engins font des bons massifs en avant  en termes de précision et de portée. 

Mais il va falloir qu'un de ces quatre l'axes US/Israël et consœurs pense à créer un Tracker Tankers terrestre vu que ce détournement massif du pétrole syrien à partir d'Idlib, d'al-Bab, de Hassaké ou encore de Deir ez-Zor, en direction du Kurdistan irakien et ce à l'aide des kurdes syriens et irakiens risquent très prochainement de tourner à un véritable cauchemar.  

A ce qui paraît en effet, le couple Biden-Austin ne suit aucune autre stratégie en Syrie que celle de bloquer le retour de l'Etat syrien sur la rive est pétrolifère de l'Euphrate et ce parallèlement au maintien des pressions économiques sur l'Etat. Dans cette affaire, ce qui importe même plus c'est que la Russie soit harcelée dans ces zones pétrolière. D'où entre autre cette attitude en zigzag et ces mouvements de troupes désemparés US en Syrie qui relèvent plutôt que d'un effort de stabilisation d'un effort d'endiguement. Ainsi à peine deux jours après le retrait complet des États-Unis de la partie nord-est de la province de Hassaké, le Pentagone a envoyé de nouveaux convois militaires dans la banlieue nord-est syrienne d'al-Malikiyah pour y construire une nouvelle base militaire.

Les Américains ont procédé à transférer du matériel logistique et militaire dans la zone quitte à multiplier les agissements militaires dans le triangle frontalier syrien avec la Turquie et l'Irak et à déplacer une partie de leurs forces déployées dans les champs pétrolifères de Ramilan et d'al-Shadadi vers la nouvelle base américaine à Ain Diwar (al-Malikiya) à Hassaké.

Or on sait que le district d’Ain Diwar, surplombe de vastes zones de la frontière syrienne avec la Turquie et l'Irak et que si l’armée américaine cherche à s'y établir, c'est  parce que la Russie veut avoir une base militaire dans les régions d'Ain Diwar et de Deir Ghusun dans la banlieue d'al-Malikiya, limitrophe des champs pétrolifères.

D'ailleurs l'oeuvre anti-Russie suit son cours dans ces régions où les Forces démocratiques syriennes (FDS), appuyées par les États-Unis, avaient incité les habitants à protester contre la présence des Russes, quitte même à empêcher les troupes russes de s'y déployer militairement. Ces derniers jours de vidéos envahissent la toile mettant en scène de prétendus opérations des SDF à al-Hol, ce méga camp d'entrainement déguisé en prison où les Américains détiennent quelque 10000 terroristes daechistes. A en croire des sites proches des terroristes, les FDS y mèneraient depuis 10 jours une vaste opération  à l'effet de neutraliser "les Daechistes" (!!) mais qui croirait une telle sornette quand on sait qu'"al Hol" est le vivier de la CIA et du Mossad où ils pêchent les Daechistes avant de les entraîner à al-Tanf et les envoyer à Homs attaquer l'armée syrienne ou à al-Anbar viser les Hachd al-Chaabi. 

Plus d'un analyste estime que ces défilées de troupes FDS mis en image est une déclaration de guerre de Biden à l'adresse de la Russie qui cherche, sans combat à faire revenir l'Etat syrien dans les zones pétrolifères sans pour autant se battre contre les Kurdes. Mais la Russie est-elle du reste? Rien n'est moins sûr : tout au long du mois de février et de mars, la base aérienne de Hmeimim s'est transformée en une base de lancement de missiles tactiques Iskandar et Tochka contre les contrebandiers de HTS qui pompent le pétrole syrien à destination de la Turquie et de l'Irak : Al Bababn et Jarablus y ont passé sous les coups des bombes pluritonnes russes, laissant des images effrayantes de l'enfer que pourrait créer la Russie si elle se mettait à élargir l'usage du couple Iskandar/Tochka. Surtout qu'en Crimée, dans le Haut-Karabakh et en mer Noire, Biden semble avoir coupé tous les ponts avec Poutine, "le tueur" et que la Russie n'a plus aucune raison de ménager les Yankée contrebandier qui en détournant le pétole syrien se sont offert un levier de pression supplémentaire contre l'Etat et son économie. 

Un Iskandar russe va-t-il frapper bientôt le Connoco? Le Kremlin n'irait peut-être pas jusqu'au là, la Syrie ayant d'autres alliés pour s'en occuper : le 23 mars, l'axe US/Israël s'en est pris à coup de "drones" aux champs pétroliers du sud d'Abou Kamal, à l'axe de la Résistance tient sa place forte. Beaucoup d’observateurs y ont vu une tentative parfaitement coordonnée avec les actes de sabotage visant les cargaisons maritimes iraniennes à destination de la Syrie, les Yankee croyant sans doute pouvoir faire "leur", les 10% reste des champs pétroliers que contrôle l'Etat à Deir ez-Zor encore. C'est à leur dépens qu'ils ont compris que la Résistance n'est pas la Russie et qu'elle ne transige pas. Une salve de plusieurs missiles tactiques a pris pour cible les principales installations des Américains à Connoco, quelques heures après cette attaque au drone évidemment non médiatisée. 

Alors à défaut des raids aériens, comme celui du 26 février où deux F-15 US ont bombardé la base Imam Ali avant que la Résistance irakienne n'annonce une guerre totale avec en toile de fond une nette montée en puissance des attaques contre les convois logistiques US, les USA chercheraient-ils à multiplier des attaques aux drones contre les sites énergétiques de Deir ez-Zor, sites que contrôle l'Etat syrien? Ils n'ont pas l'intérêt. En janvier, les forces armées iraniennes ont dévoilé en cascade des missiles tactiques de courte porté, des obus de mortiers à guidage laser et une toute dernière information fait état du déploiement de ces engins à Deir ez Zor. 

Puis l'armée iranienne désormais "pactisée" avec la Syrie, a dévoilé un radar du nom "Bahman". Le commandant en chef de la DCA iranienne, le général Sabahi Fard n'a pas fourni beaucoup d'explication sauf que "ce nouveau système radar de fabrication iranienne n'a pas de rival au monde", car " c'est un radar passif et propre à intercepter et à détecter les avions et les drones avec une très faible section radar". Le commandant s'est contenté de se féliciter de ce que le radar "Bahman", tout en étant passive, n'émet aucune radiation et qu'au contraire de par exemple Dôme de fer ne pollue l'environnement. Un autre mot au sujet de Bahman, c'est l'intelligence artificielle qui lui sert de base. Le radar "Bahman" a-t-il fait son apparition à Deir ez-Zor? C'est si le cas, ce serait tout bonnement la fin de "l'aventurisme dronesque" US à Deir ez-Zor et le début de la restitution des sites pétroliers syriens. Le piratage de mer US/Israël ayant tourné court, il est temps que le détournement par voie terrestre du pétrole syrien cesse aussi. Lavrov attendu cette semaine à Téhéran devrait en parler avec ses hôtes.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV