La guerre que le sultan Erdogan continue à entretenir en Syrie a décidément débordé les frontières du nord. Une semaine après la tonitruante attaque à Iskander et à Tochka contre les sites de contrebande du pétrole syrien, la Turquie fait relâcher un chef terroriste anti-Russie.
Le groupe terroriste, Hayat Tahrir al-Cham (HTC), affilié à Al-Qaïda, opérant à Idlib dans le nord-ouest syrien a libéré le chef de guerre terroriste, un dénommé Sirajuddin Mukhtarov, surnommé, Abu Salah al-Uzbeki, a rapporté le 18 mars le site web, Enab Baladi, proche de l'"opposition syrienne".
Selon le site web libanais, South Front Taqi al-Din al-Omar, responsable des affaires publiques du HTC, a confirmé qu'al-Uzbeki avait été libéré sans fournir plus de détails. Les rapports sur la libération du terroriste ont été publiés pour la première fois le 16 mars.
Al-Uzbeki dirigeait Katibat al Tawhid wal Jihad du HTC. L'année dernière, il a été démis de ses fonctions et, le terroriste a rejoint plus tard le groupe terroriste Ansar al-Din.
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L'homme serait l’auteur de l'attentat à la bombe dans le métro de Saint-Pétersbourg en 2017. Rappelons qu'au moins 15 personnes ont été tuées dans cette attaque.
Mukhtarov a été arrêté par les terroristes du HTC sans raison claire il y a environ neuf mois. Son nouveau groupe, Ansar al-Din, a qualifié l'arrestation d '«humiliante».
L'arrestation de Mukhtarov avait été probablement motivée par un désaccord personnel entre lui et le chef du HTC Abu Mohamad al-Julani. Et le groupe terroriste l'a peut-être libéré pour coopérer à nouveau avec lui contre la Russie.
Récemment, des responsables russes ont révélé que le HTC entraînait des terroristes à mener des attaques dans diverses villes russes.
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Attaque balistique contre la Turquie
Le ministère turc de la Défense a fait part d’une attaque de missiles sur la province de Kilis depuis la Syrie voisine.
Selon cet organe turc, l’attaque n’a fait aucune victime.
«Des missiles tirés depuis la Syrie sont tombés sur un territoire désertique de la province de Kilis », ajoute le ministère turc de la Défense dans son communiqué publié sur Twitter.
Selon certains médias turcs, les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont tiré deux missiles sur la ville de Kilis depuis la ville de Tall Rifaat à Afrin en Syrie. Le communiqué ministériel ne précise pas le nombre de missiles tirés.
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Le 18 mars, des affrontements ont éclaté entre l’armée syrienne et les terroristes de l’ « armée nationale syrienne » soutenue par la Turquie dans la périphérie du nord d'Alep.
Les affrontements ont eu lieu à proximité du village de Tedef, au sud de la ville d'al-Bab, à environ 32 kilomètres à l’est d’Alep. Cette partie de la banlieue du nord d'Alep est occupée par les forces turques depuis 2017. Les zones occupées par la Turquie autour d'al-Bab sont désignées par des sources turques comme la région du «bouclier d'Euphrate».
L'armée syrienne et les forces turques ont également échangé des tirs d'artillerie.
« Les militaires syriens ont frappé les zones situées dans la banlieue d'al-Bab, au nord d'Alep. Les militaires turcs ont riposté pour leur part et pilonné les positions de l’armée syrienne », a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme, (OSDH) vitrine médiatique de l’opposition syrienne pro-occidentale et organe des services secrets britanniques, basé à Londres.
Aucune victime n’est à déplorer à la suite des affrontements qui reflètent la fragilité du cessez-le-feu dans la périphérie du nord d'Alep.
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Le mois dernier, plusieurs sources pro-gouvernementales et de l' « opposition » ont rapporté que l’armée syrienne se préparait à lancer une opération terrestre à grande échelle pour libérer al-Bab. À l'époque, l'armée déployait de gros renforts au sud d'al-Bab.
Toute attaque de l’armée syrienne et de ses alliés contre al-Bab conduira probablement à une confrontation d’envergure avec l'armée turque. Des soldats turcs sont déployés dans la banlieue d'al-Bab et dans les alentours.