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Ansarallah va-t-il décider du sort pétrolier de l'Arabie saoudite?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les missiles tactique Zolfaqar et Zolfaqar Basir./Tasnim

Ce missile "Zolfaqar" est un engin tactique bien futé. Avec ses 10 mètres de longueur, c'est un missile de moyenne portée dont l'ogive, détachable, pèse 450 kilo. Puis il est bien trop "précis" avec une marge d'erreur de seulement 10 mètres, critère redoutable  quand on sait qu'il flaire sa cible dans un rayon d'action de 700 kilomètres et qu'il est furtif pour cause de la séparabilité de son ogive qui rend sa portée plus importante, et sa surface radar, plus petite. Et puis Zolfaqar a une vitesse de Mach5, supersonique et c'est doté de toutes ces capacités qu'un certain 7 mars 2021 il a réussi, tiré par Ansarallah depuis Sanaa, à 1200 kilomètres de distance, a percer au moins 4 des 12 zones de DCA Patriot PAC3 saoudien pour atteindre la raffinerie d'Aramco à Khobar et plus précisément ses méga réservoirs qui chargent et déchargent 7 millions de barils par jours à destination des Etats-Unis et de l'Europe entre autres. 

Zolfaqar est d'autant plus futé qu'il a eu en face de lui, ce 7 mars, soit à 90 kilomètres de distance à Bahreïn une Ve flotte Us, elle aussi barricadée de missiles Patriot et THAAD mais qui n'ont  été à même ni de le détecter, encore moins de le détruire. Et dire que les Patriot de Bahreïn, tout comme celle de Koweït, du Qatar, ont été en état d'alerte puisqu'Ansarallah avait annoncé et appliqué son opération dite "Dissuasion 5" avec ses 15 drones et missiles visant Jizan, Abha, Khamis Mushait, Djeddah et promis une amplification de ses opérations dans les heures qui allaient suivre. En effet aussi Riyad que ses maîtres américains devraient bien savoir qu'Ansarallah opère par palier et qu'une Dissuasion 5 aura dans sa foulée une Dissuasion 6 et pourtant ils ont été pris de court quand Ras Tanura et Khobar, entrepôt de l'or noire US/GB avec leurs milliers de fonctionnaires et employés ont été ciblés puis frappés.

Pris de rage, Turki al Malki, le porte parole de la coalition a même dit sans preuve évidemment que les drones venaient de la mer, à comprendre du golfe Persique, en allusion à peine voilée à l'Iran mais cela change-t-il quoi qu'il soit à la donne? la coalition n'a pas su se défendre contre les missiles même en étant en état d'alerte. La défaite est d'autant plus retentissante que la Dissuasion 6 a eu un prélude laquelle a commencé par les provinces du sud de l'Arabie, et leurs trois bases aérienne de taille , bourrées de F-15, de Tornado, .., que sont Khamis Mushait, et Abha et l'aéroport de Najran. La dissuasion 5 avait impliqué les drones Qasef-2K et Samad-3 ainsi que sept roquettes de type Badr. Puis il y a eu un tir inconnu, que depuis 7 mars on estime être ce même engin futé qu'est Zolfaqar. La semaine dernière  il a percé le ciel de Djeddah sur la rive de la mer Rouge, le 7 mars, il a pulvérisé la défense du ciel de Khobar. Puis Zolfaqar a agi en totale synchronisation avec le drone Samad 3 qui lui, s'est abattu sur le méga réservoir de Ras Tanoura quand lui perforait celui de Khobar.

Le futé Zolfaqar a su donc distraire des radars et coordonner son action de façon à faire couler là où il fallait les réservoirs pétroliers de Khobar et Ras Tanoura sous les yeux non pas seulement des Saoudiens mais les  Américains et les Britanniques ou encore des Emiratis qui à l'heure qu'il est, continuent à rapatrier leurs troupes de l’Érythrée à destination de Soccotra pour y ériger une base puis y opérer le plan de démembrement du sud yéménite. Mais des Zolfaqar le pourraient-ils? il y a lieu d'en douter.

L'attaque du 7 mars fut évidemment une sonnette d'alarme tirée à l'adresse aussi des Emirats. Mais tout ceci n'a été que la pointe de l’iceberg car ce qu'a fait ce missile tactique de la Résistance issu de la famille Fateh  va au-delà d'une mise au pas pure et simple du réseau intégré de la Défense aérienne US dans un Moyen Orient où les USA comptent près d'une centaine de bases.  Quelques heures après la frappe, le baril de pétrole s'envola et atteint 70 $, une première en deux ans.

Les réservoires de Ras Tanoura /MashreghNews

Bloomberg a écrit : " Après avoir atteint son plus haut niveau en 14 mois la semaine dernière, le baril de Brent poursuit sur sa lancée et c’est l’implication de l’Arabie Saoudite dans le conflit au Yémen qui joue cette fois le rôle de catalyseur. Porté par les inquiétudes liées aux attaques coordonnées menées par les rebelles Houthis du Yémen sur des installations pétrolières saoudiennes, le baril de pétrole a grimpé à 70 dollars dès l’ouverture de la session asiatique. Cela prolonge la reprise du marché qui a gagné plus de 5 % la semaine dernière suite à l’annonce du royaume wahhabite de reconduire sa réduction de 1 million de barils par jour en avril."

Et le site d'ajouter :" Cette attaque arrive dans un contexte d’intensification des affrontements dans le conflit yéménite. Elle intervient surtout après que les États-Unis ont imposé des sanctions financières à deux chefs rebelles Houthis, accusés d’avoir orchestré des attaques contre des civils. D’après les autorités saoudiennes, la production nationale n’en sera pas affectée vu que c’est un réservoir de stockage qui a été attaqué. Sauf surprise de dernière minute, Londres et New York devraient réagir de la même façon à la situation, ce qui devrait faire les affaires des pays producteurs."

C'est de loin la première fois qu'un missile de 10 mètres pèse sur les places pétrolières et les cours du pétrole, et qui malmène le pétrolier saoudien qui a fait de l'OPEP un outil d'influence énergétique des USA". A vrai dire, c'est un tournant car l'information est à mettre à côté d'une autre,  celle que rapporte Reuters et qui qui dit que l'Iran, cible des sanctions les plus draconiennes de l'histoire, a élargi pour le troisième semestre consécutif ses ventes de pétrole, battant un volume record de pétrole vendu en Chine et répondant à la demande des clients asiatiques en nette multiplication. " L'Iran a exporté une quantité sans précédent de pétrole brut vers son principal client, la Chine, et les raffineries indiennes ont ajouté du pétrole iranien à leur plan d'importation 2021." Mais Bloomberg n'ose pas aller plus loin car derrière ce coup du missile Zolfaqar il y a toute une bataille  de l'énergie que l'axe de la Résistance compte libérer de l'emprise US/Israël. Le 7 mats, Ansrallah se trouvait à 7 kilomètres de Maarib, la pétrolifère... à 7 kilomètres seulement... Sa reprise ira changer l'avenir énergétique de la région. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV