C'en est fini de cette "patience stratégique" de la résistance qui régissait les liens avec le camp d'en face tout au long du mandat de Trump: avec un Biden qui en est à vouloir faire revivre Daech, à implanter Israël dans le golfe Persique, à déployer les troupes au sud du Yémen, à placer le Liban sous chapitre 7, à éterniser le blocus contre Gaza et greffer l'OTAN en Irak et en Syrie, et tout ceci sous les dehors d'une pseudo ouverture envers l'Iran, il n'y pas lieu de s'entendre.
À peine 24 heures après que le chef de l'état-major saoudien eut débarqué à Bagdad en écho à cette crainte désormais réelle de voir la Résistance irakienne de faire d'al-Anbar une nouvelle plate-forme de lancement de missiles et de drone contre le royaume ; perspective parfaitement plausible vu que les pétrodollars saoudiens continuent à pleuvoir sur le pentagone pour en financer le projet Daech bis et en affecter l'Irak et la Syrie, Ansarallah a pris pour cible de deux missiles balistique "Qods 2" le port stratégique de Djeddah. La dernière fois que le port était pris pour cible, à savoir le 23 novembre dernier, Ben Salmane et Netanyahu se trouvaient en lune de miel à Neom.
Aucune information n'est disposée sur l'ampleur des dégâts infligé au site d'Aramco à Djeddah mais le général Yahya Saree avait bien mis en garde: "Si les frappes américaines, britanniques, saoudiennes ou émiraties contre Maarib, Sanaa et Sadaa se poursuivent , la "dissuasion 5" ira en faire voir à l'agresseur. À peine quelques minutes avant la double frappe au missile contre Djeddah, des drones de la Résistance yéménite, ces fameux Qassef K2, sorte de missile de croisière furtif, se sont abattus sur la base aérienne de Khamis Mushait pour y détruire, comme le dit dans son tweet d'il y a quelques heures, le général Saree : "une cible importante". Il s'agirait visiblement du hangar des chasseurs bombardiers. Saree se félicite encore comme pour cette autre opération hybride 15 drones-1 missile, réalisé le 26 février contre Riyad/Assir, de la "précision" des tirs et de la "furtivité" des engins. Cela va de soi, c'est une méga flèche qui s'adresse au Pentagon et à ses affidés Saoudiens. Et comment ?
Il y a peu, le commandant en chef du CentCom, Frank Mckenie, atterrissait sur la côte ouest saoudienne pour annoncer la « militarisation » de Yanbu, de Taëf et de Tabouk. Plus d'un analyste y ont vu un repli des troupes US du sud saoudien vers l'ouest et puisque "si une guerre venait à éclater avec l'Iran, le golfe Persique serait trop houleux" et que "les troupes américaines ont besoin d'une base arrière pour se déplacer rapidement ". D'où ce double missile tiré par Ansarallah qui est en colère contre une "Amérique qui ment" et qui "tout en continuant à affamer des milliers de femmes et d'enfants yéménites parle éhontément de la paix", alors même que Maarib le pétrolifère est presque entre les mains d'Ansarallah et que la Résistance projette déjà de s'en emparer.
Et dire que les attaques anti-US, un temps réduit à l'Irak, tend soudain à s'étendre à une vitesse grande V à l'ensemble des pays de la région, de l'Irak au Yémen, en passant par la Syrie. Cela s'appelle la "chasse à l'Occupant" et elle ne connaît visiblement plus de frontières.
Tout ceci n'augure rien de bon pour une Amérique de Biden qui croyait pouvoir stopper la chute de Maarib en faisant miroiter " un déblacklistage" à l'adresse d'Ansarallah : Maarib et ses sites pétroliers s'apprêtent donc a passer sous le contrôle yéménite et sans Maarib qui est le continum géographique entre le territoire saoudien et le sud yéménite, les États-Unis et l'Arabie n'ont plus rien à dire au Yémen et ce pour quatre raison : un Nord yéménite dominé par la Résistance vient d'émerger aux portes du royaume wahhabite avec une puissance balistique avérée et capable de peser de tout son poids sur le détroit de Bab el-Mandeb, et ce, sous les yeux trop intéressés de la Russie et de la Chine ayant chacune sa base, l'une au Port-Soudan, l'autre à Djibouti. Deux puissances qui voient en Ansarallah la seule partie capable de frapper les bases US en territoire saoudien.