Alors que le Parlement irakien et divers groupes politiques et populaires insistent sur le retrait des troupes américaines d’Irak, il semblerait que les États-Unis aient l’intention de se cacher derrière les forces de l’OTAN. Réussiront-ils à résister à la volonté du peuple irakien et des forces populaires ? D’une part, le combat des Hachd al-Chaabi continue, et d’autre part, la fraction parlementaire d'al-Fatah a explicitement déclaré que Bagdad ne peut pas augmenter les forces de l’OTAN sans le consentement du Parlement.
Les opérations antiterroristes des Unités de mobilisation populaire irakiennes (Hachd al-Chaabi) se poursuivent en Irak. Elles ont lancé une nouvelle opération contre les takfiristes dans la province de Ninive.
Selon Baghdad Today, les Hachd al-Chaabi ont détruit les positions des terroristes dans la ville de Tal-Afar. Un dangereux élément terroriste a été identifié et arrêté au cours de cette opération.
Samedi 20 février, Khadir al-Matrouhi, commandant des opérations des Hachd à Ninive, a réagi à des rapports de certains médias selon lesquels des terroristes de Daech se seraient infiltrés à l’intérieur de la province : « Il n’y a eu aucune infiltration. Toutes les brèches possibles ont été bloquées depuis des mois. Leurs agissements ont été rapidement neutralisés. »
D’autre part, la fraction parlementaire Fatah a annoncé, samedi 20 février, que le gouvernement avait besoin de l’approbation du Parlement pour toute augmentation du nombre de troupes étrangères dans le pays.
Le porte-parole de la coalition, Abbas al-Zamili, a déclaré à l’agence de presse Al-Maalomah que les accords du gouvernement irakien avec Washington concernant la présence des forces US ou d’autres pays étaient invalides tant que le Parlement ne donne pas son consentement.
« Le gouvernement est tenu d’obtenir l’approbation du Parlementaire avant d’accepter toute augmentation des forces étrangères en Irak, que ce soit celles de l’OTAN ou des États-Unis », a-t-il indiqué. On craint que des troupes n’entrent dans le pays prétextant des formations et qu’il s’agisse d’un nouveau format de la présence américaine en Irak. Le gouvernement irakien doit soumettre un rapport détaillé au Parlement sur la nécessité des formations militaires et solliciter son approbation.
Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré jeudi 18 février que l’Organisation cherchait à multiplier par huit ses effectifs en Irak, les faisant passer de 500 à 4 000 hommes.
Abbas al-Ardawi, un analyste politique irakien, est d’avis que les forces de l’OTAN sont des forces américaines et que « c’est un nouveau mauvais jeu à l’américaine ».
Pour l’Union des oulémas de province de Diyala en Irak, « l’augmentation des forces de l’OTAN en Irak est inacceptable et rien ne peut justifier cela. Notre pays dispose d’une importante force militaire qui peut repousser toute menace terroriste et garantir la sécurité des citoyens ».
Mais Qassim al-Araji, conseiller à la sécurité nationale de l’Irak, a réagi aux critiques des cercles politiques et religieux irakiens selon lesquelles l’OTAN cherchait à augmenter ses effectifs militaires dans le pays.
Qassim al-Araji a déclaré :
« Les forces de l’OTAN sont déployées en Irak avec l’accord du gouvernement. Leur mission est de conseiller et de former notre armée. Elle n’est pas impliquée dans les combats. Nous coopérons avec les pays du monde entier et profitons de leurs expériences pour renforcer la sécurité de notre pays. Aucun accord n’a été conclu sur le nombre de consultants jusqu’à présent. »