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Attaque terroriste contre un pipeline au Venezuela

L’emblème de Petroleos du Venezuela dans un poste d’essence de cette compagnie de l’État vénézuélien accusée par les États-Unis de contourner l’embargo contre le pétrole du Venezuela. © Reuters/Archives

Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a dénoncé une attaque terroriste contre un pipeline de la société publique Petroleos du Venezuela (PDVSA) dans l’est du pays, ce qui a provoqué un incendie dans la région. Et pourtant, les sanctions et pressions imposées par Washington à l'industrie pétrolière du Venezuela semblent avoir perdu leur efficacité, Caracas ayant continué les transactions pétrolières avec des pays amis ou alliés. En effet, le Venezuela fait partie désormais du corridor énergétique de la Résistance.  

Personne n’a été blessé ni tué. Les employés de la société ont réussi à stopper la fuite de gaz. Maduro a écrit dans un tweet : « Aujourd’hui nous avons été victimes d’une attaque terroriste contre un pipeline qui a provoqué un grand incendie. Désormais, les employés de Petroleos du Venezuela maîtrisent la situation. »

Il n’a pas hésité à en imputer la responsabilité aux États-Unis qu’il accuse d’acte de sabotage contre les centres de télécommunication et les installations énergétiques au Venezuela. Les sanctions occidentales contre le pays et les sociétés nationales visent à geler leurs avoirs à l’étranger et à paralyser ainsi leurs transactions.

En mai 2018, Nicolas Maduro, 55 ans, a remporté les présidentielles avec 68 % des voix contre 21,2 % pour son principal adversaire Henri Falcon. Les États-Unis n’ont pas reconnu les résultats de la présidentielle. Ils ont même décidé d’infliger de nouvelles sanctions financières au Venezuela, au lendemain de la réélection du président socialiste.

Néanmoins, Maduro n’a pas cédé et son pays est arrivé à surmonter la politique de « pression maximale » initiée par Donald Trump.

Selon Sputnik, après la cérémonie d’investiture de Joe Biden, Maduro a fait publier un communiqué dans lequel il a indiqué : « Le 20 janvier, Donald Trump est parti, parti, parti… Nous l’avons vaincu. C’est une victoire pour le Venezuela. Il est parti seul. C’est pour nous une victoire. »

Pour plus de détails : Sanctions US : arrivée d’un navire iranien au Venezuela 

Antony Blinken nommé poste de secrétaire d’État des États-Unis par Joe Biden a toutefois déclaré que la Maison-Blanche continuerait à reconnaître Juan Guaido. Celui-ci s’était autoproclamé président par intérim du Venezuela le 23 janvier 2019 et avait accusé Nicolas Maduro d’avoir « frauduleusement » remporté l’élection présidentielle de 2018, boycottée par l’opposition.

Il a aussi prétendu que des sanctions plus efficaces devaient être imposées au gouvernement de Maduro.

En décembre dernier, la coalition qui soutient le président Maduro, le Grand pôle patriotique, a obtenu 67,7 % des 5,2 millions de suffrages exprimés. Le chef de l’opposition Juan Guaido, qui considère comme illégitime le pouvoir de Nicolas Maduro, avait appelé à boycotter ces élections.

Toujours est-il que les sanctions et pressions imposées par Washington à l'industrie pétrolière du Venezuela semblent avoir perdu leur efficacité, Caracas ayant continué les transactions et le transit pétroliers en collaboration avec des pays amis ou alliés. 

Malgré les sanctions américaines sur le pétrole vénézuélien, la Chine, à titre d'exemple, n’a cessé d’acheter, mettant un point d’orgue à la rivalité houleuse entre Washington et Pékin.

Le brut de Petroleos de Venezuela SA, ou PDVSA, a continué d’arriver dans les ports chinois avec l’aide d’une unité basée en Suisse de Rosneft, la compagnie pétrolière d’État russe, et un mode de livraison détourné qui a fait apparaître comme si l’origine du pétrole était la Malaisie, selon Reuters.

Entre le 1er juillet et le 31 décembre 2019, les navires-citernes ont livré au moins 18 cargaisons totalisant 19,7 millions de barils de brut vénézuélien rebaptisé vers les ports chinois, selon Reuters. Cette conclusion est basée sur un examen des données de suivi des navires, des documents internes de PDVSA et des entretiens avec quatre analystes pétroliers qui ont suivi les flux de pétrole vénézuélien dans le monde entier.

 

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La méthode d’expédition – impliquant le transfert de pétrole entre navires-citernes en mer – a été pendant des mois examinée par l’administration Trump. En février 2020, Washington a imposé des sanctions à Rosneft Trading SA, la filiale genevoise de Rosneft, qui, selon elle, aidait le Venezuela à exporter son pétrole en utilisant des transferts dits de navire à navire (STS) pour masquer la véritable origine du brut.

Les sanctions américaines donnent à Washington le pouvoir de punir les sociétés étrangères qui achètent du pétrole PDVSA par l’intermédiaire d’un intermédiaire – en particulier si l’entreprise « sait ou aurait dû savoir qu’il s’agissait de pétrole vénézuélien ». Mais cela n’oblige pas le gouvernement américain à agir.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV