Cette visite au Liban qu'a reportée le président Macron, souffrant de Covid-19 mais continuant tout de même à donner des dîners à l'Elysée, l'a été dans un contexte d'extrême énervement de la marine française. Juste avant que la pandémie frappe le locataire de l'Elysée, Jupiter avait annoncé vouloir se rendre au Liban, "un Titanic en phase de naufrage" (pour reprendre le mot ou plutôt les menaces de Jean Yves Le Drian), pour renoncer les politiciens et les menacer d’accélérer leurs efforts s'ils veulent s'accroche aux noués de sauvetage occidentaux.
L'Elysée avait aussi fait comprendre que le président n'avait aucun plan pour rencontrer quel que représentant du Hezbollah que soit et que même sous l'effet US, il commence à en avoir ras le bol de Saad Hariri qui tout en disant oui à l'axe US/OTAN, continue à "composer" avec le Hezbollah. Ce boycott anti-Hezbollah pré annoncé s'est combiné peu après à des "calomnies" débitées par l'ex ministre libanais de l'Intérieur contre le Hezbollah et même l'Iran concernant leur rôle supposé (!!) dans la double déflagration le 4 août dernier au port de Beyrouth, ce qui a valu à l'intéressé la plainte du Hezbollah et une explosion de la polémique comme quoi "pourquoi l'enquête international n'aboutit pas; pourquoi les éléments n'en sont pas rendus publics ".
Au fait ce qui enrage et inquiète l'axe occidentale et ses accointance, c'est cette mutation lente et douloureuse du Liban : depuis 4 aoûte et sans que les médias en parlent, un quasi jumelage s'est fait entre le porte syrien de Tartous et celui de Beyrouth, l'opération russe du port syrien servant sans cesse de relais pour assurer les services portuaires manquant. Pour une France dont le président s'était dépêchés sur les ruines de Beyrouth en cherchant à faire siens de juteux contrats de reconstruction c'est plutôt un revers et c'est au Hezbollah et à la nature privilégiés de ses liens avec la Russie qui, suivant le clan pro Occident qui en revient la faute. Et il est vrai que la Résistance libanaise ne s'est jamais laisser berner par les bonnes paroles de l'Elysée et a fait tout pour que les parties pro-Israël dans ce jeu ne soient privilégiés.
Le navire de combat se serait approché des eaux territoriales syriennes assez près de la base navale russe de Tartous sans pour autant aller plus loin, sachant surtout que la Russie dispose de suffisamment de moyens dont des systèmes de missiles côtiers, des armes de navires de guerre, ainsi que des avions de combat stationnés sur la base aérienne de Hmeimim pour contrer toute atteinte.
"la marine française n'avait pas l'intention de faire la guerre. C'était une manière trop française d'exprimer la colère de l'Elysée de voir la Russie réussir à entrer au Liban par la porte du Hezbollah et asservir le port de Beyrouth via le port syrien. Le scénario de Beyrouth signé US/Israël/OTAN semble fonctionner dans un sens totalement inverse"
Au fait, il y a au Liban et pas unique des voix pro Résistance qui 5 mois après la catastrophe ne font plus aucune illusion sur la vraie nature de l’assistance pécuniaire que l'Occident propose. Ces voix savent que Le Liban constitue la jonction entre l’Europe et le monde arabe et que c'est par là que passe sa voie de salut. Et comment? La reconstruction de la Syrie et de l’Irak ( axe de la Résistance) passera par le Liban et fera de Beyrouth, un hub logistique qui est idéalement (géographiquement et stratégiquement) placé pour cela, mieux que Haïfa et Jebel Ali (aux Émirats arabes unis). Beyrouth sera le centre névralgique de la chaîne d’approvisionnement (supply chain) des projets de reconstruction en Syrie et en Irak, un centre capable d'intégrer des zones franches (free-zones sans taxes) et un dédouanement rapide, et agir en passerelle de redistribution pour les entreprises internationales, développer ses infrastructures et digitaliser ses opérations logistiques.
Au-delà de ses propres besoins nationaux, le Liban demeure un point d’entrée essentiel pour l’ensemble de la région. Les pays tels la Jordanie, la Syrie ou l’Irak, ou encore les pays du bassin du golfe Persique, dépendent aussi de leurs relations commerciales avec le Liban. 73 % de ses propres importations se faisant par la voie maritime, le lien du Liban à la mer est essentiel.Il repose sur le dynamisme d’une infrastructure clé, le port maritime. Un appel d’offres met actuellement en concurrence la France et la Chine pour la reconstruction du port. Et le Hezbollah s’oppose à l'Elysée....et il s'y opposera tant que Tel-Aviv décidera en lieu et place de la France....Au Liban, la France joue sur le terrain des perdants et s'obstine à vouloir le faire... la maladie de Jupiter tombe à point nommé.