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Un plan égypto-français pour contrer Ankara en Afrique?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un convoi militaire turc à Tripoli en Libye. ©Facebook

Les médias turcs affirment que les responsables d'Ankara sont préoccupés par les propos et la visite des responsables du gouvernement d'union nationale libyen en Égypte et en France.

CNN-Türk a fait part de l’inquiétude de la Turquie de la récente visite du ministre libyen de l'Intérieur Fathi Bashagha à Paris et au Caire, de la signature par le responsable libyen d'un accord de sécurité avec une société française ainsi que des propos et des prises de positions du président du Haut Conseil d’État libyen, Khaled al-Mashri.

Selon la chaîne d'information, il y a 10 jours, Erdogan avait rencontré un certain nombre de responsables du gouvernement d'union nationale libyen, entre autres le ministre de l'Intérieur Fathi Bashagha, le ministre de la Défense Salaeddine Ali al-Namrouche et le président du Haut Conseil d’État libyen Khaled al-Mashri. Lors de ces rencontres, le président turc avait exprimé ses préoccupations des récents développements et des visites des responsables libyens.

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Erdogan a également déclaré à la délégation libyenne qu'il n'était pas satisfait de la visite du ministre libyen de l'Intérieur en Égypte évoquant la possibilité d’un changement de position de Fathi Bashagha et de Khaled al-Mashri à l'avenir. Le président turc a également déclaré que la France et l'Égypte tentaient de maintenir la Turquie à l'écart du dossier libyen.

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Un responsable du gouvernement turc a déclaré à CNN que la majeure partie des forces du gouvernement d'union nationale sur le champ de bataille étaient en accord avec le point de vue d'Erdogan, et que cela pourrait entraîner des changements sur la scène opérationnelle.

Dans ce cadre, certains médias ont publié lundi après-midi des images attribuées au ministère turc de la Défense montrant des militaires turcs entraînant des militaires libyens. Dimanche soir, certaines sources d'information ont affirmé que l'intervention militaire turque en Libye avait augmenté et que le déploiement de mercenaires avait été repris.

Le 20 novembre dernier, Fathi Bashagha, ministre libyen de l'Intérieur du gouvernement d'union nationale, s'est rendu à Paris pour rencontrer les ministres français de la Défense, des Affaires étrangères et de l'Intérieur, alors que les positions de la France étaient toujours en faveur du maréchal Khalifa Haftar. Bashagha a décrit sa visite sur Twitter comme utile et fructueuse. Le ministre français de l'Intérieur a déclaré à ce sujet que lors de sa rencontre avec son homologue libyen, ils avaient discuté d'une coopération conjointe en matière de sécurité.

Plus tôt, Fathi Bashagha s'était rendu au Caire pour y rencontrer, pour la première fois, des responsables égyptiens.

Lors d’une rencontre avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, le président français, Emmanuel Macron a souligné ce lundi 7 décembre la nécessité d’un renforcement des coopérations militaires et sécuritaires entre les deux pays.

« Nous avons discuté de la situation en Libye et examiné les moyens possibles pour la résolution de la crise », a déclaré le président français lors d'une conférence de presse conjointe avec la présence du président égyptien, ajoutant que la France condamnait la transformation de la Libye en une scène de l'intervention étrangère.

Le président français a également déclaré : « La France a des relations stratégiques avec l'Égypte. Certains tentent de déstabiliser le Moyen-Orient. Des mercenaires turcs et russes sont actuellement en Libye. Nous comptons sur l'Égypte pour jouer un rôle dans la recherche d'une solution. »

« Nous avons l'intention de défendre la souveraineté des pays de la Méditerranée orientale », a déclaré Macron, évoquant les récents différends entre la Turquie et les pays européens sur l'exploration pétrolière et gazière en Méditerranée.

Macron a également ajouté : « Nous avons discuté des questions des droits de l'homme en Égypte. La lutte contre le terrorisme est au cœur des relations franco-égyptiennes et nous essayons de renforcer nos relations sécuritaires et militaires avec l'Égypte. Ce pays est un bastion contre l'extrémisme. »

« Nous avons souligné l'importance des actions conjointes égypto-françaises et de l'augmentation des échanges commerciaux », a déclaré al-Sissi lors de cette conférence de presse avant d’ajouter que les différents aspects de la coopération militaire, étaient également examinés lors de cette rencontre.

Concernant la question libyenne, le président égyptien a déclaré : « Le seul moyen de résoudre la crise libyenne est de trouver une solution politique, et les groupes terroristes présents dans le pays doivent être démantelés. » 

En Libye, depuis le renversement de l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi en 2011, le pays est passé sous le contrôle de deux gouvernements parallèles à l'est et à l'ouest ; le gouvernement Tobrouk dans l'est de la Libye, qui est soutenu par Khalifa Haftar, commandant des forces paramilitaires de l'armée nationale libyenne.

Le vice-ministre égyptien des Affaires étrangères évoquant les dangers du transfert de terroristes depuis la Syrie vers la Libye avait plus tôt appelé à une position ferme contre les pays soutenant les terroristes.

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Répondant à la question d’un journaliste, le président français a déclaré : « Nous n'aurons aucune condition pour renforcer la coopération en matière de défense avec l'Égypte, qui est notre partenaire le plus important dans la lutte contre le terrorisme. »

« En entrant dans les questions de la Méditerranée orientale, nous avons empêché les actions unilatérales et hégémoniques de la Turquie dans la région », a prétendu le président français.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV