Il y a des leçons à tirer de ce que l'ex-ministre turc des A.E et ex-bras droit du Sultan, Ahmet Davutoglu, vient de confier à la chaîne Turkey News. L'actuel chef de l'opposition turque, homme de "zéro problème avec les voisins" reconnaît avoir fait une « recommandation pour une intervention militaire en Syrie dès 2011 » alors qu'il travaillait comme ministre des Affaires étrangères. "Or déjà à l'époque, les commandants de l'armée turque avaient rejeté la demande, s'étant radicalement opposés à l'idée d'une intervention militaire turque en Syrie".
Davutoglu, ami du FMI et d’Israël de poursuivre :« La raison de leur opposition n'a été rien d'autre que leur appartenance à l'organisation Gulen. Si l'organisation Gulen n'avait pas contrôlé la direction de l'armée turque, la réalité en Syrie aujourd'hui serait complètement différente de ce qu'elle est maintenant. La Turquie n'en serait là mais bien à Deir ez-Zor... Dès le début du Printemps arabe nous avons tenté de créer un "mur de sécurité" pour nos "protégés" (Terroristes de l'Armée syrienne libre, NDLR) sur nos frontières Sud ».
Ce n'est pas sans raison si le Sultan, en pleine opération d'embrasement du Caucase comme il l'a fait dans le nord de la Libye ou encore dans le nord de la Syrie, fait sortir du placard un ex-pion.
Un échange de tirs a eu lieu entre les forces turques et russes dans le nord-ouest de la Syrie, plus exactement dans cette localité stratégique de Saraqib, qui se trouve au carrefour du M5 et du M4 et que les combattants du Hezbollah ont libéré en mars 2020 au terme de trois heures de combats et avant que la Turquie ne capitule pour se rendre au Kremlin signer la trêve.
L'agence de presse Al-Sham a rapporté dimanche soir que l'armée turque et les mercenaires pro-Ankara avaient pris d’assaut les positions des forces russes et syriennes dans la ville de Saraqib, dans l'est de la province d'Idlib. En représailles, l'armée russe a pris pour cible plusieurs zones de la banlieue sud d'Idlib. Cet échange de tirs intervient d'ailleurs 48 heures après qu'Erdogan eut menacé de relancer son offensive dans le Nord syrien, jugeant sans doute la situation propice à une reprise de main à Idlib.
Il y a deux jours, il avertissait lors d’une visioconférence dans la province frontalière de Hatay que l’armée turque était prête à lancer une nouvelle opération à Idlib et son prétexte a été comme toujours le supposé déploiement des « milices kurdes » dans la province syrienne. Ce prétexte est désormais doublement exploité et ce, à la lumière de la guerre au Haut-Karabakh à laquelle sont poussés Bakou et Erevan, un peu malgré eux.
Mais jusqu'où peut-on tolérer le rôle de "court-circuit" que joue Ankara, en totale synergie avec Israël et les États-Unis et au nom de la lutte contre les Kurdes qu'on sait être les complices d’Ankara dans ses projets d'extension aux relents américano-sionistes?
Dans un entretien avec la chaîne russe Zvezda dimanche, le président syrien Bachar al-Assad a déclaré que la délégation de Damas n’accepterait aucune discussion sur les questions liées à la stabilité du pays, lors d'une réunion du Comité constitutionnel syrien à Genève. Le parti soutenu par le gouvernement syrien dans les négociations du Comité constitutionnel s’assiéra à la table de négociations face à une autre délégation désignée par Ankara.
« Le gouvernement syrien n'accepte pas cette approche et rejette les négociations sur les questions liées à la stabilité du pays », a-t-il poursuivi.
Le député syrien, Safwan al-Qorbi, avait auparavant menacé qu’en cas d’échec des efforts diplomatiques pour conclure un accord de cessez-le-feu durable à Idlib, son pays n’avait d’autre alternative que de recourir à l'option militaire. Cette option est désormais plus qu'indispensable dans la mesure où après avoir nourri en terroristes la Libye, les alliés du Sultan et de son ex-ministre des Affaires étrangères débarquent ces jours-ci par centaines au Caucase rien que pour saper l'alliance montante Chine-Russie-Résistance?