Le duo Trump-Pompeo a perdu encore un pari, un énième face à l'Iran cette fois en se mettant sur le dos non seulement la Russie et la Chine mais le monde occidental.....Alors, le PGAC, transformé en un véritable attrape-nigaud dès qu'il exerce ses droits contre les USA? Visiblement... à chaque fois que les Américains tendent d'y toucher, le PGAC devient une poisse et leur tombe dessus. Mais comment fait Téhéran.
Dans une interview avec Tasnim, l'écrivain et analyste politique libanais Hassan Shaqir a commenté les tentatives des États-Unis destinées à rétablir les sanctions internationales contre l'Iran en utilisant le mécanisme de déclenchement et bien que ce pays ne soit plus membre de l’accord nucléaire (Plan global d’action commun, PGAC) et en dépit d’une opposition internationale.
Tasnim : Les Européens prétendent qu'ils s’opposent à la violation par des Etats-Unis du droit international en activant le mécanisme de déclenchement et ils s'opposent par conséquent au retour des sanctions contre l'Iran. Mais en fait leur opposition n'est que verbale et les sanctions contre l'Iran se poursuivent… Qu'en est-il de l'activation du mécanisme de déclenchement pour rétablir les sanctions et l'Iran devrait-il se contenter de ce rôle des Européens ou devrait-il prendre de bonnes et adéquates mesures pour garantir ses droits?
Hassan Shaqir : « Certes, il est évident que l’administration américaine s'est jetée dans le pétrin en activant le mécanisme de déclenchement, dit «snapback», un mécanisme qui ne pourra être activé que si les États-Unis sont membres de l'accord nucléaire. Or, en mai 2018, Washington s’est retiré de cet accord. Par conséquent, selon la résolution 2231, l'activation du mécanisme de déclenchement exige le respect de plusieurs protocoles et seuls les membres peuvent déclencher le système. L'administration Trump n’est donc pas autorisée en vertu du droit international, de demander au Conseil de sécurité d'activer le mécanisme de déclenchement. Outre la faille juridique de l’affaire, le président du Conseil de sécurité et tous ses membres, qu'il s'agisse d'alliés américains comme des pays européens ou autres dont la Chine et la Russie, elles, elles ont dit non aux États-Unis. »
« L’Iran est bien conscient que l’Europe est incapable de le dédommager pour le retrait américain du PGAC. En poursuivant son attachement au PGAC, Téhéran poursuit un objectif stratégique qui est de porter un coup aux Etats-Unis sur la scène internationale. En d’autres termes, les États-Unis sont devenus un pays rebelle et isolé internationalement sous l'administration de Donald Trump et ils deviennent même progressivement un pays bandit. »
Tasnim : Dans de telles conditions, quelle est votre prédiction des évolutions futures dans le domaine des relations internationales? Vers où pousse le monde cette action américaine contre l'Iran?
« A un peu plus d’un mois de la présidentielle américaine, Trump cherche à obtenir un acquis sur la scène médiatique. Il veut faire croire qu’il a soumis l’Iran à des pressions. La confrontation américano-internationale sera une confrontation juridique, sinon les armes de la Chine et de la Russie entreront également sur la scène du conflit.»
"Les Etats-Unis ont commis leur première erreur en 2018 avec le retrait de l’administration Trump du PCGA car ils s’attendaient à une réaction directe et rapide de l’Iran en se retirant de l’accord nucléaire en représailles au retrait américain. Ils voulaient ainsi isoler l’Iran mais ce sont eux-mêmes qui sont devenus isolés."
"La deuxième erreur de Washington a été commise lorsqu'ils ont tenté de violer la résolution 2231. Ils ont tenté d’empêcher la levée de l’embargo sur les armes imposé à l’Iran. Leur tentative visait également la Russie et la Chine qui attendent la fin de cet embargo pour vendre des armes à l’Iran."
"La troisième grande erreur des États-Unis s'est produite lorsqu'ils ont annoncé qu'ils cherchaient à activer le mécanisme de déclenchement et à rétablir les sanctions contre l'Iran par le biais des Nations Unies alors qu’ils ne sont plus membre de l’accord nucléaire et qu’ils ne peuvent plus se fonder sur ses dispositions ».
"La Russie et la Chine ne veulent pas que le Conseil de sécurité devienne un jouet entre les mains des États-Unis qui cherchent à punir les pays qui ne se soumettent pas à leurs exigences." Aujourd'hui, la Russie s’oppose fermement à la violation par les Etats-Unis des résolutions du Conseil de sécurité. On peut dire les États-Unis doivent choisir entre trois options difficiles."
Première option : accepter d’avoir échoué ;
Deuxième options : sanctionner le monde entier, ce qui semble également impossible, car Téhéran à l’aide de ses alliés, Pékin et Moscou, a transformé une confrontation entre les Etats-Unis et l’Iran en une confrontation entre les Etats-Unis et le monde entier,
La troisième option pour les États-Unis reste celle de revenir à l'accord sur le nucléaire. Le président iranien avait déclaré publiquement hier que si les États-Unis s'excusent et lèvent les sanctions contre l'Iran, tout peut être discuté…