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Royalement piégé par Assad et Poutine, le Sultan commence à rendre ses armes?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Lavrov et Çavuşoğlu, ministres russe et turc des Affaires étrangères (Archives)

Cela a l'air d'une marche arrière ! A la veille de la visite d'une haute délégation russe composée de Lavrov à Damas qui, dit-on, a pour mission de parler Constitution, militaire et économie, une quarantaine de chars turcs se seraient retirés des frontières de la Syrie pour aller se redéployer à la frontière avec la Grèce.

L’agence de presse turque IHA qui en parle se réfère à des sources militaires pour préciser que deux convois de chars avaient quitté la région de Reyhanli de la province de Hatay (sud-est) à la frontière avec la Syrie à destination de la province d’Edirne (nord-ouest), frontalière avec la Grèce. Les chars ont été déployés dans la région de l’Evros (Maritsa) à la frontière turco-grecque, selon la même source. Certes, le porte-parole du gouvernement grec, Stelios Petsas, s'est engagé sur la voie du déni en affirmant que « ces informations ne se confirment pas, ce serait un élément de la propagande turque menée pour des raisons intérieures. En plus, le nombre de chars mentionné ne serait pas capable de modifier de manière significative l'équilibre des forces près de l’Evros ».

Mais il y a un fait qui ne peut ne pas être démenti : l'armée turque est sous pression : 10 ans de présence militaire en Syrie à quoi s'ajoute le front libyen, irakien, puis celui de la Méditerranée orientale mais aussi occidentale. L'axe Syrie/Russie/Iran profitera-t-il de cette stratégie de guerre "multifrontiste" pour laquelle l'armée turque ne semble pas prête? 

A Idlib, aucun jour ne passe sans qu'il n'y ait des combats entre l'armée syrienne et les terroristes avec une concertation sur la banlieue de Saraqib, cette localité où le Sultan a perdu sa bataille en mars au bout de trois heures de combats face aux alliés Hezbollahi de l'armée syrienne. Toujours à Idlib, la Russie continue à jouer sur la pertinence, allant de neutraliser tout comme en Libye et pas à pas les coups turcs : MIM-23 Hawk livré à la Turquie n'ayant pas été à même de servir à titre de DCA, la Russie vient d'y déployer le système d'arme guidé de haute précision Hermès avec une portée de tir allant jusqu'à 100 km. La précision des missiles, utilisés principalement pour détruire les chars ennemis, est assurée par un système radar de navigation multifonctionnel, qui comprend également des équipements de communication et de navigation et des drones. Alors les Diyarbakir turcs risquent de montrer leurs limites.

Sur ce fond, Avia.pro rapporte citant NZIV un déploiement d'un contingent de 450 militaires arméniens, très échaudés, non loin à Idlib. " Pour le moment, on ignore encore s'il s'agit de l'armée régulière des forces armées arméniennes, ou de mercenaires, cependant, en raison des déclarations franchement provocantes d'Ankara, plusieurs États ont déjà pris les armes contre la Turquie en Syrie. 

«Le week-end dernier, on a appris que la Russie avait pris en charge l'acheminement de 450 soldats d'Arménie sur les fronts syriens pour combattre aux côtés des milices d'Assad. Les forces arméniennes auraient été recrutés en Syrie et au Liban, chose parfaitement significative, vu les évolutions en cours au Liban. Le bataillon opérera d'ailleurs en coordination avec la base russe de  Hmeimim qui se fait sans cesse parler d'elle puisqu'elle accueille sans cesse des cargaisons militaires russes mais aussi des vols militaires iraniens. C'est dans ce contexte que Lavrov arrive en Syrie. 

Certaines sources disent que l'ordre du jour officiel annoncé cacherait des projets militaires et sécuritaires plus vastes. Ainsi la Russie compterait avec l'aide de la Syrie offrir à partir de Tartous une assistance au Liban dont le port de Beyrouth est dévasté. Il sera également question de l'Est de l'Euphrate où l'armée syrienne et ses alliés tribaux en sont à affronter directement les forces américaines. Dans ce cadre, la Turquie a intérêt une bonne fois pour toute de fixer sa ligne : non pas entre deux camps mais quelque part dans l'un des deux camps. 

Les troupes turques viennent d'être attaquées par des individus armés sur M4.  Au moins deux militaires turcs ont été blessés, dit le journal syrien Al-Watan affirmanr que des hommes armés inconnus avaient tiré sur des militaires qui sortaient d’un poste de contrôle de l’armée turque dans la cité de Maataram d’Eriha, près de l’autoroute M4. Il s’agit de la deuxième attaque de ce genre en moins de 10 jours.

Une armée turque qui a à se battre contre Haftar en Libye, contre le PKK à Qandil en Irak, contre la Grèce, la France et Chypre en Méditerranée, n'a vraiment à intérêt à s'obstiner. Le Sultan est piégé dans son propre jeu. Quelque 5 450 véhicules blindés sont entrés dans la zone depuis l’établissement de la nouvelle trêve du mois de mars, autant de cibles pour l'armée de l'air syrienne et alliés si Ankara ne change pas de terrain de combat. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV