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Zoom Afrique du 6 septembre 2020

Une opération spéciale de Barkhane tourne court.

Regardez et téléchargez cette vidéo sur Urmedium.com

L’actualité en Afrique :

  • Togo : l’Environnement Numérique de Travail débarque à Kpalimé
  • Prix Africain de l’ingénierie : une Ivoirienne désignée vainqueure
  • Les exportations de produits camerounais ont atteint environ 120 pays en 2019

Les analyses de la rédaction :

Mali : 2 soldats français tués, un début ?

C’est une guerre de libération ! Même le coup d’État monté de toute pièce par Barkhane n’a pu l’enrayer. Puisque personne ne croirait que les forces françaises, elles-mêmes à l’origine de l’action des groupes terroristes au Mali et au Sahel, soient éliminées par ces derniers. Y a-t-il une Résistance malienne qui se confirme ? Au Mali, la situation sécuritaire est dangereuse pour les FAMA, celle-ci étant régulièrement la cible des attaques terroristes. Le coup d’État mené par la junte militaire si soucieuse de préserver tous les accords signés depuis l’occupation du pays en 2013 ne semble pas avoir changé quoi que ce soit à cet état de choses. Pire, elle est même là pour consolider l’occupation. Alors à quoi bon de tergiverser ? Puisqu’aucun occupant ne quitte la terre occupée qu’avec la force. Deux militaires de la force Barkhane « sont morts en opération au Mali », a annoncé l’Élysée, samedi 5 septembre dans la soirée. Les deux militaires sont décédés après la destruction de leur véhicule blindé par un engin explosif improvisé, ce matin, lors d’une opération dans la région de Tessalit, précise l’Élysée.

« Au Sahel, la France est et reste engagée […] dans ce combat sans relâche contre les groupes armés terroristes », a par ailleurs prétendu la ministre des Armées Florence Parly dans un autre communiqué. C’est son chef d’état-major qui avait d’ailleurs dit Fin août, souhaiter le maintien de « l’engagement de l’armée malienne dans la lutte contre les groupes armés terroristes ». Et d’ajouter : Nous allons voir si les armées maliennes sont en mesure de garder le tempo […]. Nous leur avons indiqué que ça nous paraissait essentiel, sauf à voir perdus tous les efforts réalisés depuis le sommet de Pau, en janvier.

Et bien, la mort de deux parachutistes français est la réponse des Maliens. Cela fait deux ans que le grand Mali réclame le retour à la pleine et entière souveraineté étatique, le respect de l’armée et le départ des forces étrangères qui n’ont fait que piller le Mali pour y répandre la violence. Au sommet de Pau, Macron a menacé les peuples du Sahel, il a cherché à placer leurs dirigeants en face d’eux, bref de les faire chanter. Au Mali les médias mainstream sont allés jusqu’à falsifier la réalité et remplacer le vrai slogan des manifestants « Barkhane Dégae » par « IBK dégage ». Pourtant, le stratagème n’a pas fonctionné, les Maliens continuant à réclamer la libération. Puis, vient ce fameux coup d’État, une véritable mise en scène pour éterniser l’occupation étrangère. À ce stade, il ne reste plus aucune autre solution : la lutte armée.

2. Kenya : le nouveau « dépotoir » des USA ? 

Après la Somalie, qui sert de dépotoir aux déchets nucléaires des multinationales occidentales, pour leur permettre de ne pas investir dans la dissolution de ceux-ci, c’est maintenant au tour du Kenya de se retrouver dans une situation similaire.

Réunis au sein de l’American Chemistry Council (ACC), plusieurs producteurs de pétrole et de dérivés pétrochimiques font, depuis de nombreux mois, du lobbying pour pouvoir exporter massivement des déchets plastiques vers le Kenya, afin d’y installer une filière de recyclage. Or, Nairobi s’est doté, depuis 2017 d’une politique de limitation des importations et de l’utilisation des plastiques.

Les organisations de défense de l’environnement craignent que le Kenya ne devienne une porte d’entrée sur le continent pour les déchets plastiques américains.

Depuis les cinq dernières années et avec la baisse drastique des prix du pétrole, l’industrie pétrolière a accru ses investissements dans la pétrochimie afin d’amortir ses pertes. On estime à environ 200 milliards de dollars l’investissement dans ce segment, ces dernières années. Ainsi, une bonne partie de l’offre pétrolière est massivement engloutie dans la production de plastiques. En 2019, le pays de l’Oncle Sam a exporté plus de 500 millions de tonnes de déchets plastiques dans le monde à des fins de soi-disant « recyclage ».

Il faut rappeler que l’exportation de déchets plastiques est évidemment un moyen pratique pour les États-Unis et d’autres pays occidentaux de considérer les déchets plastiques comme « recyclés » et d’éviter ainsi les coûts et les impacts environnementaux de leur traitement. À cet effet, Ahmad Masrizal Muhammad, ministre malaisien de l’Énergie, a affirmé : « les déchets sont commercialisés sous le prétexte du recyclage ».

Les exportations américaines de déchets plastiques vers l’Afrique ont-elles plus que quadruplé en 2019, par rapport à l’exercice précédent. On estime leur valeur à plus de 2 milliards de dollars.

Aux États-Unis où on consomme jusqu’à 16 fois plus de plastiques que la moyenne des pays, la consommation de plastiques à usage unique déclenche de plus en plus de réactions de rejet qui rendent plus difficile leur commercialisation.

Actuellement, étant donné que plusieurs pays ont restreint leurs importations de déchets plastiques, surtout en Afrique, les États-Unis ne savent plus que faire des leurs. D’où l’urgence de trouver un nouveau « dépotoir ».

L’ACC qui est composé d’industriels comme Shell, Chevron, Exxon Mobil, Dupont et Dow est soutenu par l’administration Trump, qui a toujours été favorable aux industriels du pétrole et de la pétrochimie, ces dernières années, quelles que soient les circonstances. Dans ses lettres aux autorités concernant l’accord de libre-échange entre les États-Unis et le Kenya, l’ACC a demandé aux responsables américains « d’interdire l’imposition de limites nationales sur la production ou la consommation de produits chimiques et de plastiques et de lever les restrictions sur le commerce transfrontalier des matériaux et des matières premières ». Et d’ajouter que les États-Unis et le Kenya « devraient permettre le commerce des déchets à des fins de gestion saine et de recyclage, conformément aux engagements internationaux pertinents ».

Depuis 2017, le Kenya a mis en place un arsenal législatif en vue de protéger l’environnement vis-à-vis de l’utilisation des plastiques. Ce qui n’a pas l’air d’empêcher les États-Unis de poursuivre leur quête.

La Somalie qui est déjà encline à ce genre de pratique avec des déchets aussi, mais surtout des déchets toxiques qui sont abandonnés au large des Côtes somaliennes, le Kenya va aussi être la proie de ce genre de pratique. Il ne faut pas oublier que les États-Unis, ou encore d’autres pays occidentaux n’ont pas besoin de la Somalie ou encore du Kenya pour mettre en place une usine de recyclage. Cette usine ne verra de tout de façon jamais le jour, car vu la consommation d’électricité qu’il faut, les États-Unis ne seront jamais d’accord pour investir dans ce genre d’infrastructure qui servira aussi à la population. Évidemment, le cas de la Somalie le prouve, ces déchets seront à la portée de main de la population, ce qui pourrait transmettre entre autres des maladies, et donc, faire entrer le Kenya dans un cercle vicieux.

3. Madagascar : la souveraineté des îles Éparses bafouée au profit de la France

C’est un dossier sensible et délicat. Les îles Éparses opposent la France et Madagascar depuis des décennies. Dès la proclamation de l’indépendance de la Grande île, ces bouts de terre ont été revendiqués par l’État malgache. Les années se sont écoulées, les Nations unies se sont prononcées pour la restitution, une décision sans le moindre effet. Un dossier presque oublié jusqu’à l’élection à la présidence de la République d’Andry Rajoelina. Le nouvel homme fort de l’île rouge a immédiatement fixé ce retour des îles Éparses dans le giron de Madagascar, comme priorité nationale.

Des discussions ont été entamées sur le sujet avec Emmanuel Macron et un accord était en passe d’être trouvé avant le déplacement du président français dans l’océan Indien. Fin octobre 2019, il se rend sur la Grande-Glorieuse où il annonce la création d’une réserve afin de protéger la biodiversité.

Les sénateurs notent que : « Les enjeux liés à ces petits territoires sont, en effet, multiples et ont trait au maritime, à la place stratégique de la France à l’écologie ou à la science », écrit Midi-Madagascar. Cette décision a reçu un avis favorable de 113 votants. 79 demandent la création d’une réserve. 14 bulletins sont pour la restitution des îles Éparses à Madagascar.

C’est surtout la place stratégique de la France qui entre en compte ici, et non l’environnement. Et pour cause, il ne faut pas mettre de côté que la découverte des réserves de gaz au large du Mozambique. Ce nouvel eldorado offre beaucoup aux multinationales que défend l’État français. Financement public, militarisation, ventes d’armes dans le but de protéger les multinationales, etc. Bref, il s’agissait aussi de placer des billes françaises sur le plan géopolitique. Ce, d’autant plus que le bassin de Rovuma, abritant les réserves gazières, constitue une région hautement stratégique pour la France. Ce qui fait que, grâce à la situation des îles Éparses, la France contrôle les deux tiers du canal du Mozambique. Ce chapelet d’îles inhabitées « fournit 640 400 km2 de territoire marin à la France, soit environ 6 % de son territoire maritime. Au-delà de la zone de pêche, c’est un avantage conséquent dans l’océan Indien, qui concentre à lui seul un quart des échanges économiques mondiaux », note l’ONG. Le Mozambique serait donc un levier plus solide pour la France dans l’océan Indien, déjà si convoité par d’autres puissances comme la Chine. C’est la raison principale du rejet de la restitution des îles Éparses à Madagascar. D’ailleurs, même l’ONU qui a donné droit à Madagascar de récupérer la souveraineté de ces îles s’est tu.

Plus de 60 milliards de dollars ont été investis au Mozambique. C’est 4 fois le PIB du pays. Le prétexte de l’environnement est de plus en plus utilisé, alors que cet eldorado gazier est une véritable bombe climatique. Son exploitation entraîne l’équivalent de 7 ans d’émissions de gaz à effet de serre de la France. Où sont les fameuses ONG occidentales ?

Ce qui montre une fois de plus l’hypocrisie occidentale concernant l’Afrique !

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SOURCE: FRENCH PRESS TV