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Turquie : la Russie a entendu le message du président Assad

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des soldats turcs surveillent le passage des véhicules militaires d'une patrouille conjointe russo-turque dans la ville d'Ariha sur l'autoroute M4 dans la province d'Idlib, au nord-ouest de la Syrie, le 7 mai 2020. ©AFP

Il faut bien croire que le tonitruant discours du mercredi dernier du président Assad face aux nouveaux élus syriens, lequel discours a littéralement assimilé la Turquie atlantiste à Israël, soulignant comment le duo a agi pour faire systématiquement échec aux "efforts politiques sincères" des alliés iranien et russe de la Syrie, a eu son effet : Ce samedi, le ministère russe des Affaires étrangères a fait état de la suspension des patrouilles conjointes Turquie/Russie le long de l’autoroute M4, qui depuis son tout premier jour n'a été à vrai dire qu'un moyen destiné à donner du temps au temps et à aider l'OTAN à établir à Idlib de quoi percer ce système de défense aérienne made in Russie de la Syrie qui a bloqué toute infiltration aérienne occidentale depuis 2015.

Jeudi, quelques heures après que la Turquie a annoncé avoir créé un QG d'opérations militaires à Lattaquié ouest, le commandant en chef du CentCom, le général McKenzie s'est mis devant un think tank US à s'apitoyer sur le sort des "Syriens de l'ouest " puisque les Etats-Unis y sont absents et que "les capacités russes et syriennes" à y faire face à Daech et à la Covid-19 laissent à désirer. Evidemment Moscou a très bien compris le message. L'axe US/OTAN/Israël est bien décidé à s'en prendre à la Syrie ouest, non pas parce qu'il se sent en position de force, loin s'en faut mais puis que dans l'est de la Syrie, il est bien défié. Depuis un mois, les tribus syriennes de Deir ez-Zor n'ont cessé de manifester contre la présence US et de la combattre de plus ne plus par la voie des armes. On a appris même une "armée tribale" formée de concert avec l'armée syrienne pour prendre pour cible les bases américaines. Alors les choses commencent à se clarifier, et les clivages, se reformer.

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a ainsi fait part du gel des patrouilles conjointes russo-turques qui avaient lieu sur l’autoroute M4, en raison des "attaques fréquentes lancées par des terroristes" : « Le fait que les éléments extrémistes ont multiplié leurs attaques contre ces patrouilles nous a poussé à les suspendre ». Il s'agit d'un net avertissement à la partie turque et au jeu ambigus qu'elle continue à mener. 

D'ailleurs Zakharova n'a pas hésité à évoquer Hmeimim et dénoncé les attaques au drone de plus en plus fréquentes visant la base aérienne russe qui abrite une belle flotte de combatr MiG-29, des Su-57 mais aussi des S-400. Des informations font état des drones turcs de Bayraktar TB-2 Akinci qui survolent désormais Idlib comme pour défier la Russie et les batteries de S-400. 

Mais la Turquie n'a pas intérêt à aller trop loin : « Les terroristes ont multiplié leurs offensives contre les positions des troupes de l’armée syrienne et les zones d’habitation voisines et ne cessent d’intensifier leurs agissements sur le corridor sécuritaire qui se trouve le long de l’autoroute M4 », a déclaré Zakharova en allusion à l'attaque du 10 août, et à la riposte de la DCA russe qui a repoussé une nouvelle attaque que les terroristes avaient menée à l’aide de trois drones. Zakharova n'a toutefois pas souligné le fait qu'au confluent M4/M5, soit dans la ville stratégique de Saraqib, il y a des mouvements particulièrement inquiétants pour la Turquie et ses alliés de l'OTAN; la ville de Saraqib que le Hezbollah a libérée en quelques heures au mois de mars, se préparerait à changer la donne dans le nord avant que la DCA occidentale syrienne se lézarde. "Des terroristes dans la région syrienne du nord-ouest de la Syrie du Grand Idlib se préparaient à lancer une attaque contre la ville de Saraqib, mais ils ont tort. Saraqib est actuellement détenue par la 25e division d'élite des forces spéciales de l'armée syrienne, «Tiger Forces» et surtout le Hezbollah libanais qui y maintient également d’importantes forces dans la ville et ses environs. Un premier déclic pourrait provoquer un effondrement des lignes de front turques."

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV