Que fabrique la Turquie à Syrte, cœur pétrolifère de la Libye où l'axe Égypte/Russie vient de déployer des missiles Scud-B pour empêcher sa chute? Vu la visite de cette très haute délégation militaire turque vendredi à Tripoli, mandatée évidemment par l'axe US/OTAN, le clash sera imminent, non pas tant entre la Turquie et l'Égypte ou entre la Turquie et la Russie comme les médias veulent nous le faire croire, mais plutôt entre les USA, Israël et leur clan d'une part et les deux voisins anti-israéliens de la Libye de l'autre, l'Algérie et la Tunisie ayant fait le vœu de contrer ce méga assaut de l'Empire que ce soit par voie diplomatique ou même par voie militaire.
Vendredi 3 juillet, le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, et son chef d'état-major Yasar Guler se sont rendus, à Tripoli, capitale libyenne, en tête d’une haute délégation. Les sources arabes de la région évoquent la signature "d'un important accord militaire propre à changer le cours des événements sans évidemment en révéler les détails". C’est la deuxième fois qu’une délégation turque se rend en Libye. La première, composée de responsables politiques et économiques dont le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu, le chef du service de renseignement, Hakan Fidan, le ministre des Finances et du Trésor, Berat Albayrak et le porte-parole de la présidence, Ibrahim Kalin, s'est rendue à Tripoli pour "prendre en main" le destin des réserves gaziers offshore libyens, la seconde entend sans doute sceller définitivement la présence de l'OTAN en Afrique du Nord et donner le déclic à la grande bataille de Syrte, laquelle bataille risque d'être, toute raison garder, "balistique", impliquant deux morceaux d'un même pays dans un échange de tirs de missiles du jamais vu. Selon Al-Masdar News, les C-130 turcs ne cessent de se poser ces jours-ci à l'aéroport de Tripoli remplis de centaines de terroristes "syriens" tandis que des bâtiments de guerre turcs affûtent leurs missiles mer-sol.
La Turquie et le GNA ont signé, en automne 2019, deux contrats politique et militaire et ils sont tombés d’accord sur la démarcation des frontières maritimes dans la mer Méditerranée mais Syrte qui ne produit que 10 000 barils de pétrole, a la capacité d'en produire 300 000 et l'Occident en a besoin pour davantage serrer l’étau autour du reste du monde. Et l'Algérie y occupe une place de choix.
En l'absence de tout possible dialogue avec le camp belliciste occidental, l'Algérie se met donc à se prémunir. Après l’apparition des premiers éléments terroristes d'origine syrienne sur ses frontières, il est grand temps de procéder à une démonstration de force.
Ainsi la 8ème Division blindée de l'armée algérienne a procédé à des exercices à balle réelle. C'est l'unité la plus prestigieuse de l'Armée populaire nationale (ANP), basée à Sidi Bel-Abbès, qui avait participé aux guerres du Moyen-Orient vers la fin des années 60 et début des années 70 contre Israël. C'est un fait qui a un double sens : le conflit qui se déroule en Libye s'inscrit aux yeux des Algériens dans la continuité des guerres sans fin de l'Empire au Moyen-Orient, Ankara étant un catalyseur. Et puis c'est une guerre qui n'aura in fine qu'un seul gagnant, Israël, seule partie à tirer profit de l'affaiblissement des armées et des États arabes.
Lire aussi: Scud-B en Libye: l'Algérie, menacée?
Sur papier, l'exercice de la 8ème Division blindée fait partie d'un programme annuel, organisé à l'avance et n'a rien à voir avec les récents développements dans la région. Des sources officieuses évoquent que le moindre agissement de cette division met toutes les unités militaires "ennemies" en alerte et attire l’attention des observateurs militaires internationaux sur l'Algérie.
Or la 8ème Division blindée est appuyée dans cette manœuvre par d'autres brigades de différentes armes, et simule un assaut terrestre et aérien et donc une offensive générale plutôt qu'une simulation de défense/contre-offensive comme ce fut le cas jusqu'en juin 2020. Le service d'information de l'armée algérienne a diffusé une vidéo montrant les capacités militaires des forces armées algériennes. La vidéo a été rediffusée sur les chaînes de télévision publiques et privées. Le message? Il vise tous les pays impliqués dans les conflits en Libye et des parties qui financent et équipent la nouvelle base militaire de Jrada dans l'est du Maroc. Car aussi bien en Libye qu'au Maroc, Alger sait parfaitement qui tire en sous main les ficelles de la guerre et des tensions et dans quel but. Ce fameux Deal du siècle pour lequel Trump et Cie ont mis à feu et à sang l'Irak et le Levant arrive à l'est de la Méditerranée et c'est pas la guerre que Washington entend faire au pas contre les plus convaincus anti-sionistes du monde arabe soit les Nord-Africains.