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L'équation "nouvelle " et "inouïe" promise par Nasrallah a-t-elle poussé les USA à faire la marche arrière?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des Libanais et des Palestiniens brandissant le portrait du secrétaire général du Hezbollah, Seyyed Hassan Nasrallah, et une banderole sur laquelle est écrit en arabe et en hébreu "Les Etats-Unis sont la source de toutes nos catastrophes" lors d'une manifestation à Naqoura, au Liban-Sud, le 21 décembre 2017. ©AFP

C'est tout de même extraordinaire : 5 jours après avoir remis en cause la domination du dollar au Liban, dénoncé "une banque" qui aurait séché sur l'ordre US les réserves en dollar du pays, pour provoquer un effondrement de l'économie libanaise puis et surtout proposé que le Liban se tourne d'emblée vers l'Est, Iran, Russie et Chine" qui a l'intention d'investir à fond dans des ports et le secteur gazier libanais", le secrétaire général du Hezbollah vient de remporter une première méga-manche.  Washington vient de libérer un ressortissant congolais (RDC) d'origine libanaise qu'il accusait d'avoir financé le Hezbollah. A-t-il peur de voir la Résistance de mettre en pratique, comme l'a d'ailleurs promis le secrétaire général d'il y a quelques jours, " une nouvelle équation" avec en toile de fond la fin de la présence US au Liban?

Toujours est-il que selon al-Akhbar, Ghassem Tajuddin, l'homme d'affaire congolais et sympathisant du Hezbollah a été libéré beaucoup plutôt que prévu "pour éviter de subir les risques liés à l'épidémie de Covid-19". Le personnage proche du Hezbollah libanais avait été condamné à la prison par un tribunal américain pour avoir prétendument des "liens financiers avec le Hezbollah".

L'homme d'affaires libanais Qasim Tajuddin. (Photo d'archives)

Il sera libéré deux ans avant la fin de sa peine et sera au Liban dans moins d'un mois, bien que sa peine ne soit pas terminée. Le 28 mai, un juge fédéral à Washington a approuvé une demande de secours urgent de Qasim Tajuddin, 65 ans, soulignant qu'il avait "de graves problèmes de santé" qui le rendaient vulnérable à l'infection par la maladie de coronavirus.

Une source libanaise a également confirmé à al-Akhbar que "la libération de Tajuddin était liée à la nouvelle pandémie parce qu'il a 65 ans et que la Covid-19 menaçait sa vie".

Evidemment les médias mainstream se sont tout de suite mis à commenter et prétendre l'existence des rapports liant la libération de Tajuddin à celle de Nizar Zakka, reconnu coupable par la justice iranienne d'espionnage pour le compte des services de renseignements américains, ou de l'agent israélien Amer al-Fakhouri. Mais l'appréhension américaine est bien trop visible pour pouvoir être niée. Depuis une dizaine de jours les Etats Unis ont même tenté par relais locaux d'imposer l'équation "pain contre désarmement du Hezbollah" à la foule, effort qui n'a rien donné. Les Américains auraient dû s'apercevoir des capacités réelles de la Résistance à introduire un virage de 180 degrés au Liban et à rapprocher le pays de la Chine et de l'Est d'où sans doute cette claire marche en arrière. En tout cas, William Taylor, avocat de Tajuddin, a rejeté ces spéculations médiatiques déclarant: « Il s'agit d'une libération pour des raisons humanitaires. Vous pouvez le voir dans les documents. Cela n'a rien à voir avec Fakhouri ».

En mars 2017, Tajuddin a été condamné à cinq ans de prison et à une amende de 50 millions de dollars pour avoir contourné les sanctions américaines. Il a également été accusé de parrainage de "terrorisme", mais le tribunal américain n'a pas étayé cette accusation parfaitement ridicule. Tajuddin fait partie de ses nombreux sympathisants du Hezbollah qui vivent en Afrique et qui apprécient les convictions anti-impérialistes et anti-colonialistes de la Résistance. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV