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Pourquoi Israël ne frappe plus la Syrie?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'un des MiG-29 supposés être déployés dans l'Ouest libyen. Le modèle amélioré de cet avion de chasse va maintenant renforcer l'aviation syrienne . (Photo à titre d'illustration de Planet Lapse Inc)

À peine quelques heures après avoir annoncé des négociations à venir avec la partie syrienne sur une extension de la base aérienne de Hmeimim à Lattaquié où la Russie a autorisé depuis quelques temps les « vols militaires iraniens » , décision qui a étrangement marqué un arrêt dans la campagne israélienne dite « guerre dans la guerre » contre les cibles de la Résistance en Syrie, SANA a annoncé le samedi 30 mai que l'armée de l'air syrienne avait reçu un nouveau lot de chasseurs MiG-29 russes. Des combats aérien à venir? Plus que cela. Sur fond de tentatives américaines de multiplier des bases en Syrie, l'US Air Force recule ! 

Les nouveaux avions de chasse « améliorés » avaient été remis à l'armée de l’air syrienne lors d'une cérémonie officielle à la base aérienne russe de Hmeimim. « Il s’agit d’avions de combat, plus efficaces que leur génération précédente », dit l’agence qui sans en expliquer le nombre exact, affirme que les appareils entreraient au service dès le premier juin. Il va sans dire que de superbes avions comme des MiG-29 que les Américains prétendaient il n’y a pas si longtemps en avoir repérés à l’ouest de la Libye dans la base d’al-Jufra, renforceraient les capacités de l’aviation syrienne qui tout raison garder ne peut ne pas finir par s’en prendre à l’armée turque et à l’OTAN. Surtout que ces 20 MiG-29 tous de type MiG-29SMTou MiG-29M seraient équipés de missiles air-air au-delà de la portée visuelle (BVRAAM) et de munitions air-surface à guidage de précision ainsi que de systèmes de brouillage actifs.

Un MiG-29 à la base aérienne de Hmeimim en Syrie. ©Twitter

Cela veut dire très clairement que la Syrie et la Russie n’écartent plus le risque des combats aériens dans le ciel du pays vu que les Américains cumulent des signaux comme quoi ils n’auraient toujours pas, au bout de quatre ans d’efforts croissants, cesser d’espérer neutraliser un jour la DCA syrienne et les S 400 russe déployés en soutien à celle-ci au dessus de la Syrie occidentale. 

Ceci étant les Américains voire les Israéliens commencent à émettre des signes d'essoufflement et la décision russe d'étendre la base de Hmemim pour visiblement y mieux loger « les unités balistiques iraniennes » ne pourrait qu'accélérer cette marche arrière.   

Dans l’un de ses récents articles, la revue militaire américaine The Drive évoque à mot à peine couvert un semblant changement de tactique, décidé par l’US Air Force en Syrie qui confirme l'hypothèse d'un recul US. Selon la revue, « les F-15E de la 38ème escadron de l’US Air Force, ont quitté leur base en Jordanie “d’où” ils “soutenaient” les opérations de la coalition au-dessus de l'Irak et de la Syrie ». Déçus par les résultats « mitigés » de leurs frappes aux bombes, ces appareils auraient fini par quitter la Syrie laissant place aux « missiles de croisière furtifs US ». Décidément le ciel syrien n'est pas sûr du tout. Voici comment The Drive tente de justifier cette marche arrière : 

« Au cours de combat, les F-15 ont largement eu recours à des AGM-158 (JASSM), soit des missiles de croisière furtifs. L'utilisation de missiles de croisière furtifs semblait être un choix étrange mais les avions tactiques américains à voilure fixe ne s'aventurent pas souvent dans l'ouest de la Syrie en raison de la situation compliquée avec la Russie, la Syrie utilisant l'espace aérien pour leurs propres objectifs. Les batteries de missiles russes S-400 déployés à la base aérienne au sud de Lattaquié sont également une raison clé pour que les "moyens habités" (avions) évitent la zone. Les drones américains, quant à eux, tournent régulièrement autour de la zone mais sont menacés de plus en plus par la Russie. » 

Et The Drive d’ajouter : « D'autres facteurs ont probablement également été pris en compte dans le choix d'utiliser les missiles de croisière furtifs, tels que les évaluations des dommages causés par les bombes lors des frappes initiales. Quand les objectifs ne sont pas détruits à un degré satisfaisant, les missiles de croisière sont tirés une fois que les forces américaines se sont dégagées de la zone en toute sécurité. Pourquoi d'ailleurs exposer des avions alors que vous n'en avez pas besoin surtout que l'attention des ennemis se focalise désormais sur l’aviation US? »

Et la revue de poursuivre : « De plus, tous les autres moyens qui seraient nécessaires pour une mission de bombardement direct, y compris les appareils de recherche et de sauvetage et les aéronefs d'alerte avancée et de contrôle aéroportés, et bien plus, ne seraient pas nécessaires pour une frappe de missile de suivi. Autant éviter que nos appareils soient pris pour cible des actions hostiles. » 

Les USA ont-ils peur de perdre dans le ciel de la Syrie voire dans celui de la Jordanie ou de l'Irak quelques-uns de leurs F-15, F-16 ?  Visiblement, sinon comment expliquer l’évacuation des chasseurs bombardiers US de la Jordanie et le recours de « la coalition » aux missiles de croisière furtifs. La guerre électronique de ces derniers mois avec un pic extraordinaire depuis mars autour de Hmeimim aurait prouvé aux USA que la furtivité US est une notion bien relative.

Mais il y a plus : depuis plusieurs semaines des sources locales évoquent un possible déploiement des batteries de missiles anti-missiles de fabrication iranienne dans l’est de Deir ez-Zor, là où justement les Américains viennent de retirer leurs F-15.  Après tout l’Iran en possède de très bonnes de ces batteries qui ont déjà abattu et intercepté pas mal de drones US. Les avions militaires iraniens qui se posent de plus en plus souvent à l'aéroport de Hmeimim, pourraient en faire acheminer les éléments vers la Syrie, si ce n'est déjà le cas . Missiles de croisière ou pas, les USA se sentent bien « ligotés » dans le ciel US, depuis que l'Iran se déploie aux côtés de la Russie à Hmeimim. Tout comme Israël qui se fait distrait comme pour éviter que quelques uns des missiles Fateh 313 de l'Iran ne lui tombent pas dessus depuis Hmeimim. Certains analystes vont même plus loin : la Russie envisagerait de développer non seulement Hmeimim mais de déployer une nouvelle base à Deir ez-Zor pour barricader de la sorte la Syrie orientale sur les frappes US/Israël. Ni les F-15 ni les F-16 et encore moins les F-35 n'en échapperaient pas. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV