Deux jours après un premier avertissement du ministère iranien de la Défense, le chef d'état-major des forces armées, le général de brigade Bagheri, a mis en garde, vendredi 22 mai, les États-Unis contre "toute erreur de calcul visant les intérêts de l'Iran : "Une telle erreur sera ripostée, n'importe où elle serait commise", a affirmé le général, en une claire allusion à l'arrivée de cinq navires-citernes iraniens dans les eaux des Caraïbes, navires chargés d'essence que les USA ont menacé d'attaquer puisque mine de rien leurs précieuses cargaisons composée de 1,5 million de barils visent non seulement à briser le régime de sanctions US contre deux des plus grands producteurs du pétrole au monde que sont le Venezuela et l'Iran mais encore à prouver des Iraniens ou des Américains, lesquels, présente une réelle menace pour la libre navigation à travers le monde.
Aussi le piège à double sens qu'a tendu le duo Iran Venezuela aux Américains est bien trop délicat, trop complexe pour qu'il puisse se déjouer par une simple saisie de l'un, de quelques-uns ou encore de tous les cinq navires Fortune, Petuna, Catula, Faxon, Forest. Le moindre agissement du Pentagone risque de mettre sur le dos de Trump deux guerres pour le prix d'une!
May 22, 2020 12:30pm EST
— Simón Bolívar (@Simon85205764) May 22, 2020
Updated locations for the 5 tankers traveling from #Iran to #Venezuela to deliver a cargo of gasoline. pic.twitter.com/bG0cngTzoQ
Jeudi, le Pentagone a affirmé ne pas avoir de plan pour une saisie des pétroliers iraniens et s'est contenté d'affirmer que les États-Unis répondraient à la royale démonstration de force Iran/Venezuela par davantage de sanctions. Mais est-ce suffisant? L'absurdité du geste pousserait probablement les stratèges US à chercher d'autres alternatives, ce qui ferait encore davantage refermer le piège sur les Américains.
Vendredi 22 mai, et pour la première fois depuis que les États-Unis revendiquent toute honte bue que l'Amérique latine est leur pré-carrée, l'armée vénézuélienne a procédé à un exercice de missiles anti-US, chose encore inimaginable il y a quelques années. L'exercice a été mené sur l'île de La Orchila, avec l'essai de "missiles de précision maximale" pour la défense de nos eaux et de nos côtes", selon le chef de l'État vénézuélien, Nicolas Maduro, qui a rencontré les hauts commandements militaires lors d'une réunion du conseil de guerre retransmise sur la chaîne nationale. L'exercice qui fait partie du "Bouclier bolivarien", a eu lieu deux jours après que le pays a annoncé avoir fourni une escorte aux pétroliers iraniens.
Ces deux derniers jours, les chasseurs Su-30 dotés de missiles de croisière X-31 n'ont cessé de voler dans le ciel du Venezuela. La Force aérienne vénézuélienne a commencé à faire miroiter ses missiles de croisière anti-navires X-31, histoire de faire comprendre aux Américains que le Venezuela est déterminé à aller jusqu'au bout pour briser le blocus que l'US Navy est sur le point de créer autour du pays dans l'objectif d'affamer la population pour la faire fléchir. Les sources militaires aux États-Unis ne cessent de railler les capacités militaires de la République bolivarienne face à l'US Navy et sa très probable défaite si un clash venait à éclater. Pourtant, le pays dispose de quatre escadrons de Su-Su-30MKV pour un total de 22 avions, de missiles anti-navires Kh-31A, de Sam S-300VM et de 9K317M2 Buk-M2E à longue et moyenne portée et au-delà de tout ceci, il entretient une précieuse alliance avec la Résistance.
Venezuelan Air Defenses have deployed a BUK system to Isla Orchila #Venezuela pic.twitter.com/AlGM4ZxtHm
— CNW (@ConflictsW) May 22, 2020
Le quotidien américain, The Washington Post y revient et écrit que le Venezuela et l'Iran, les adversaires des États-Unis, forgent un partenariat stratégique plus étroit, qui offre à Téhéran la perspective d'un nouveau centre d'influence, juste en face de la mer des Caraïbes, et la Floride, là où les États-Unis ont placé leur centre de commandement militaire anti-Venezuela.
Il s’agit d’une des manifestations les plus fragrantes de l'approfondissement de la relation: cinq pétroliers traversent maintenant l'océan Atlantique, transportant selon les analystes, 60 millions de gallons d'essence iranienne. Et que peut faire l'Amérique? pas grand chose à moins de prendre le risque de déclencher un conflit majeur à la fois sur deux fronts. Il n'y a pas de base juridique en droit international pour que les États-Unis interviennent dans cette relation, estime d'ailleurs Fernando Cutz, ancien directeur du Conseil national de sécurité de la Maison Blanche pour l'Amérique du Sud cité par le journal. Au fait si aux États-Unis il existe autant de réticences c'est que l'US Navy se sait exposée dans le golfe Persique.
Dans une lettre adressée au secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a lancé dimanche 17 mai, un avertissement contre toute action de la marine américaine dans les Caraïbes qui viserait à perturber la livraison de pétrole iranien au Venezuela. « Une action de ce genre serait ''illégale et (constituerait) une forme de piraterie", et les États-Unis seraient responsables "des conséquences" qui en découlent », a déclaré le chef de la diplomatie iranienne.
Et les conséquences? Selon Avia.pro, le navire de débarquement, l'USS Bataan se trouve actuellement "dans le viseur des missiles de croisière iraniens puisqu'il appareille dans le golfe Persique, à une distance de 120 kilomètres du littoral iranien. La situation est très tendue, car si les navires de guerre américains tentaient de capturer des pétroliers iraniens au large des côtes du Venezuela, l'Iran frapperait immédiatement.
USS Bataan (LHD-5) caught on satellite pictures in the middle of the Persian Gulf which she entered in February 2020. @PutinIsAVirus#NAVY #OSINT #IRAN #USNavy pic.twitter.com/Kc9T1r3Lqn
— OSINT Editor - Community powered (@osinteditor) May 22, 2020
«Il est probable que les États-Unis seront conscients de toutes les conséquences possibles d'une attaque contre des pétroliers iraniens à la suite des côtes du Venezuela. L'Iran a déjà prouvé qu'il est prêt à attaquer des cibles prioritaires américaines et les navires de guerre US en sont une, surtout qu'ils se trouvent près des frontières iraniennes. Entre temps le moindre agissement US lui ouvrira deux fronts à la fois dans le Golfe (persique) et aux Caraïbes », affirme l'expert de Avia-pro.