Le magazine économique américain Forbes fait part de la décision de l’armée américaine de réduire l’usage de gros drones.
Les rapports rendus publics ces derniers mois montrent que l’armée américaine est aux prises avec des problèmes budgétaires majeurs. En dépit de ses dépenses colossales, le Pentagone a dû renoncer à la production de gros drones dotés d’ailes. Mais ces autoamputations n’ont pas que des raisons financières. La DCA iranienne a réussi en effet à intercepter quelques modèles les plus performants rendant inutiles leur maintien au sein de la flotte américaine.
Les analystes prévoient qu’une force mixte de 46 drones RQ-4, MQ-4 et MQ-9 basés au Japon et à Singapour serait suffisante pour assurer une surveillance persistante des points chauds du Pacifique, y compris Taiwan et des îles contestées dans les mers de Chine méridionale et de Chine orientale.
Pendant ce temps, 46 drones supplémentaires basés en Pologne et en Italie pourraient être employés par l’OTAN pour scruter les activités militaires russes. Les principaux points chauds de surveillance comprenant la mer Baltique, la mer Noire et la mer Méditerranée où il s’agit de contrer la Russie. Mais qu’en est-il du Moyen-Orient ?
Forbes rapporte que « l’armée de l’air américaine a proposé de supprimer toutes les 21 variantes du Global Hawk, une plate-forme multi-intelligence qui comporte des capteurs électro-optiques et de renseignement et d’un système de radar infrarouge ».
La suppression du Global Hawk qui a été utilisé pour la première fois en 2001 et est construit par Northrop Grumman serait une décision logique dans le cadre des coupes budgétaires. Mais ce n’est pas tout.
Le renoncement de l’Air Force de ces deux types s’explique par le fait qu’ils ont été détectés et détruits par des systèmes de missiles sol-air déployés par l’Iran. Cette réalité a été soulignée à l’été 2019 lorsque l’Iran a abattu un drone RQ-4N au-dessus du golfe Persique.
L’Air Force prévoit de retirer vingt et un anciens RQ-4 Global Hawk, trente RQ-4B et trois drones Block 20 modifiés pour servir de réseaux de communication aéroportés (BACN) EQ-4B Battlefield. Cela ne laisse que onze variantes du Block 40 qui dispose d’un radar AESA à balayage de surface amélioré.
Le drone Global Hawk (du fabricant américain Northrop Grumman) a été abattu le 20 juin 2019 « aux premières heures de la journée », au-dessus de la province côtière de Hormozgan, dans le sud de l’Iran, par un missile de la force aérospatiale du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), au large de la côte face au mont Mobarak, « après avoir violé l’espace aérien iranien ».
Après la destruction du drone en question, un sénateur américain a exigé que ce dommage soit indemnisé par la saisie des avoirs de l’Iran aux États-Unis.
Bien que les États-Unis n’aient jamais évoqué le prix du drone abattu, la chaîne d’information qatarie Al- Jazeera l’a estimé à 150 millions de dollars ; le quotidien britannique The Times à 176 millions de dollars ; l’agence de presse Reuters à 130 millions de dollars ; et la chaîne américaine CNN à 110 millions de dollars.
Le système de défense antimissile iranien Khordad-3 qui l’a intercepté, pourrait bien être réactivé, surtout que l’Iran vient de lancer un satellite dans l’espace propre à renforcer ses capacités d’espionnage et de surveillance.
L’Iran a lancé ces derniers jours deux gros radars 3D qu’il dit être capables d’intercepter des drones et des avions furtifs.
Le Pentagone devrait peut-être en tenir compte avant de transférer les ressources vers des drones furtifs qui sont encore plus chers que les modèles précités. D’ailleurs l’Iran a déjà intercepté l’un des meilleurs modèles furtifs, le RQ-170 Sentinel en 2011 près de la ville de Kashmar (près de la frontière afghane), alors qu’il avait pénétré l’espace aérien de l’Iran. Une unité de guerre électronique du CGRI a pris le contrôle du drone et l’a forcé à atterrir en Iran avec seulement des dommages mineurs.
En février 2013, l’Iran a même publié les premières images du RQ-170 capturées et en septembre 2013, le CGRI a annoncé que ses experts avaient réussi à en décoder tous les systèmes.
Depuis cette date, l’Iran prend régulièrement de court le constructeur américain. Il est l’un des rares pays au monde à inverser le rapport qualité-prix des armements fabriqués aux États-Unis.