Des Hachd font état ce mardi de "nouveaux agissements US" à l'ouest d'al-Anbar, non loin du point de passage Abou Kamal/Qaëm. Les patrouilles américaines, selon cette information, circuleraient entre Aïn al-Asad à l'est d'Al-Anbar et le territoire syrien à l'ouest. Des Hachd affirment que l'Amérique est sur le point d'équiper ses supplétifs daechistes à al Rukban, camp de réfugiés situé à al-Tanf.
Aussi et en dépit de leur retrait de Qaëm, un pont terrestre serait établi entre Aïn al-Asad et al-Tanf. N'est-ce pas imprudent de leur part? Avant que les convois US ne se multiplient sur l'axe Aïn al-Asad-Al-Tanf, une vaste opération antiterroriste a permis aux forces armées irakiennes de se déployer sur les frontières avec la Jordanie et l'Arabie saoudite, ce qui amplifie encore le risque pour les GI's. En Irak, le moindre agissement US est surveillé par un "redoutable" appareil de renseignement dont les Hachd réclament la paternité. D'où la folle décision US, prise au cours de la visite en Catimini de Mark Esper samedi à Aïn al-Asad de remplacer les forces US par des agents de la CIA et du Mossad!
Les Américains semblent avoir trop tardivement pris conscience de cet aspect de la chose, visiblement depuis que les vidéos tournées à leur insu mettent sur la toile les coins les plus secrets de leur machine de guerre à Aïn al-Asad et à Erbil. Trop imbus par leurs "performances", les USA ont été pris de court ces dernières semaines à trois reprises.
1. Le fiasco du 13 mars
Des frappes aériennes US lancées contre cinq provinces irakiennes, dont Babel et Salaheddine aurait dû anéantir les bases des Hachd dont la bête noire des Américains, Kataëb Hezbollah, mais il n'en a été rien! Les frappes ont été menées contre des sites "vides" et sans importance, et les victimes n'étaient pas membres des Kataëb Hezbollah
Un vrai contre-coup de renseignements que les Américains encaissent trop mal. Selon des fuites, ils en sont au point de se demander qui les a trahis, car de deux choses une : soit les raids ont été lancés sur base de faux renseignements soit Kataëb avait été informé juste avant les frappes.
2. Le fiasco de 101ème Division aéroportée
Autre illustration : Les derniers jours du mois de mars, des rumeurs se sont, peu à peu, propagées au sein des milieux médiatiques et puis politiques en Irak, faisant état d’un projet de coup d’État. Des unités de 101eme division aéroportée US ont débarquées à Aïn al-Asad en toute discrétion. Or la fuite a commencé dans les journaux à partir des sources proches de Kataëb Hezbollah. Face à ce nouveau revers, Washington a chargé The New York Times et The Washington Post de publier des articles sur d'éventuelles frappes à venir contre les positions des Kataëb, histoire d'amortir le fiasco.
3. Les tirs de missiles anonymes
Pour le Pentagone, Kataëb est une ennemi insaisissable. Les attaques aux roquettes qui ont poussé les troupes US à prendre la fuite de la plus part des bases dont elles disposent pour ne se concentrer qu'à Aïn al-Asad ou à Erbil sont l'oeuvre des Kataëb, mais il leur est impossible de le prouver : pas de trace, pas de preuve, rien à l'appui de quoi les États-Unis puissent justifier leur réaction. D'ailleurs, c'est un cercle infernal qui a donné à l'Amérique l'image d'une "bête féroce qui cogne sans raison", quitte à amplifier les ressentiments populaire contre les troupes US et à rendre la vie encore plus dure aux GI's.
Conclusion
Dans toute confrontation militaire, la collecte des informations sur l'ennemi est la condition sine qua non pour une victoire décisive. Cela explique pourquoi les USA ont fait de leur ambassade à Bagdad un centre de renseignement grandeur nature ou pourquoi ils ont décidés de remplacer leurs forces par des agents secret. Un seul constat? Kataëb Hezbollah est à même de déjouer coup sur coup, les plans US. C'est frustrant et humiliant pour un pays qui se targue d'être le "top" en matière de renseignement. Et c'est si peu rassurant pour les convois militaires US qui vont des allers de retours en ce moment entre al-Tanf et Aïn al-Asad.