Une semaine après la toute dernière déculotté israélienne face à la Résistance palestinienne, le secrétaire général du mouvement du Jihad islamique de la Palestine vient d'être invité à Moscou. Pour les analystes cette invitation revient à reconnaître le poids et l'influence de l'une des importantes composantes de l'axe de la Résistance, reconnaissance qui devra inquiéter Israël.
Samedi , Ziyad Nakhala a évoqué au micro d'al-Mayadeen, ce que son mouvement, désormais érigé au rang d'une véritable armée asymétrique, doit au commandant en chef de la Force Qods, lâchement assassiné le 3 janvier par les Américains à Bagdad.
Ziyad Nakhala que Tel-Aviv a cherché à éliminer à plusieurs reprises sans y parvenir a reconnu que le Jihad islamique, parti ex nihilo, possède désormais et à la faveur du soutien "dévoué" du défunt général, un " arsenal composé de milliers de missiles" et capables de "viser toutes les villes israéliennes" : « le général Soleimani a transformé les forces armées palestiniennes de simples groupes militaires clandestins, en une véritable armée capables de se battre. Il ne s’est pas contenté d'un simple transfert de missiles préfabriqués ; il nous a doté du savoir faire et de quoi changer la qualité de nos engins. Aujourd'hui, Gaza peut être fier d’avoir des milliers de missiles à même de frapper toutes les villes d’Israël de façon intelligente »
Cette capacité, Israël n'en sait pas tout : dans son édition du 1er mars, Rai Al-Youm évoque en détails une première attaque au drone simultanée de la Résistance contre Israël, datée du 27 février. Citant des sources militaires et de sécurité de haut rang israéliennes, le journal dit: « le 27 février, l'unité de contrôle aérien israélienne a repéré assez tardivement un drone palestinien dans le sud d'Israël. L'appareil avait quitté Gaza et se dirigeait vers l'ouest, en direction de la Méditerranée sans que la batterie de missile antimissile israélienne, Dôme de fer s'en aperçoive. Ce fut un F-15 doté de missile Pythone qui l'a abattu à 1700 pieds d'altitude, et à 13 kilomètres des côtes de Gaza. La surprise de l'armée israélienne a été encore plus grande quand elle a compris que l'appareil s'accompagnait de deux autres drones, qui, eux, ont évité les missiles et réussi à gagner leur base à Gaza."
Et Rai Al-Youm d'ajouter : « ce n'est pas la première fois que la Résistance palestinienne réussit à introduire des drones dans l'espace aérien israélien. Les Brigades Qassam, branche armée du Hamas ont déjà reconnu avoir déjà envoyé leurs drones en Israël dont certains dotés de missiles. Dans l'une de ces missions, le drone palestinien a même survolé le bâtiment du ministère israélien de la Sécurité avant de "regagner sa base sain et sauf". Les images tournées au cours de cette mission mettent en scène des terres agricoles et des bâtiments situés autour du ministère, certains établissements économiques. Mais de quel drone s'agit-il? Du drone « Ababil », appareil capable de s'équiper de petits missiles, ce qui indique un changement qualitatif des capacités de la Résistance à plusieurs niveaux."
Se référant à des sources sécuritaires israéliennes, Raï al-Youm renvoie à des fuites d'après la guerre israélienne de 2014 contre Gaza, guerre qui n'a pas encore livré tous ses secrets: " Au cours de cette guerre qui a duré plus de 50 jours, Israël a eu le droit à des missiles et même à ce qui ressemblait à l'ébauche des missiles "intelligents". L'un d'entre eux s'est abattu sur l'École technique de l'armée de l'air israélienne, située dans la ville méridionale de Dimona. Un commandant de l'armée israélienne et un certain nombre de soldats dont été blessé quand cette base, Natan, a été touchée". L’élément de surprise accompagne la totalité des contre-offensives de la Résistance palestinienne. Malgré le siège imposé à Gaza, celle-ci a réussi à imposer sa dissuasion. L'incident du vendredi 27 février est bien alarmant pour un Israël qui depuis septembre 2019 s'attend toujours à voir se reproduire une attaque similaire à celle contre Aramco contre ses installation, poursuit le journal.