Lors d’une réunion avec le président libanais, l’ambassadeur russe à Beyrouth a souligné la solidarité de Moscou avec Beyrouth dans les circonstances actuelles.
Lors d’une réunion tenue ce lundi 20 janvier dans le palais présidentiel de Baabda, l’ambassadeur russe à Beyrouth, Alexander Zasypkin, a discuté avec le président libanais, Michel Aoun, des récentes évolutions qui ont secoué le Liban, lui assurant la solidarité de son pays dans les circonstances actuelles, a rapporté Fars News.
Alexander Zasypkin avait auparavant annoncé que son pays espérait la formation rapide du nouveau gouvernement au Liban, affirmant que Moscou ferait son possible pour maintenir le Liban à l’écart des crises étrangères.
L’ambassadeur russe a notamment déclaré que les États-Unis revendiquaient d’un côté leur solidarité avec les manifestants libanais et de l'autre, nuisaient à l’économie du Liban sous la pression constante du système bancaire, d’après Sputnik.
Selon lui, le plan de Washington de faire pression sur le Hezbollah par le biais de sanctions et d’intervenir dans les manifestations ne leur a pas apporté l’effet escompté.
« Dans le cadre de la campagne de pression sur l'Iran et son allié, le Hezbollah, les États-Unis ont récemment tenté d'accroître leur influence sur la situation interne au Liban. Sous prétexte de combattre le Hezbollah, ils ont imposé des sanctions, tandis que le Hezbollah n'avait pas de comptes dans les banques libanaises », avait déclaré Zasypkin à Sputnik Arabic fin décembre 2019.
« Washington cherche à influencer le mouvement de protestation libanais en affirmant qu'il est contre le Hezbollah », avait-il noté.
« Mais ce qui s'est passé dans ce climats, c'est que le système bancaire libanais, qui était considéré comme sûr et sous le contrôle du Trésor américain, a été privé de toutes ses réserves en dollar, et la population et l'économie en ont été affectées. Quant au Hezbollah et à ses alliés, ils ont maintenu des positions fortes. La pression américaine n'a pas réussi à cet égard », a-t-il ajouté.
Le diplomate a précisé que les États-Unis ont ainsi violé l’accord sur la sécurité et la stabilité du Liban en tant qu’une priorité définitive, en dépit de leur présence de longue date au sein du Groupe international du soutien au Liban.
« Comprendre les revendications du peuple libanais est une chose, mais tenter de mettre en place une révolution basée sur les objectifs géopolitiques en est une autre », a-t-il lancé en critiquant les politiques de Washington à l’égard du Liban.
Décryptant la position de Moscou envers les manifestations libanaises, Zasypkin a déclaré que la Russie appelle les manifestants à participer à un dialogue politique constructif au niveau national, compte tenu de l’importante capacité patriotique qui peut jouer un rôle positif dans la résolution des problèmes du pays.
Déclenchées il y a trois mois, les manifestations au Liban contre la mauvaise situation économique et l’introduction de nouveaux tarifs ont conduit à la démission du Premier ministre Saad Hariri, suivie par la nomination de l’universitaire Hassan Diab qui n’est pas encore parvenu à former un nouveau gouvernement.
Ayant connu une nouvelle vague de tension la semaine dernière, les manifestations au Liban ont dégénéré en violences et à l’affrontement avec les forces de sécurité.
Selon la Croix-Rouge libanaise, 220 manifestants ont été blessés pendant la journée du samedi 18 janvier et 145 autres le lendemain. Certains des blessés ont été hospitalisés.
A cet égard, une réunion sécuritaire s’est tenue dans l’après-midi ce lundi entre le président libanais et plusieurs autres autorités.