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L’aventurisme militaire turc depuis la Syrie jusqu’en Libye, une confrontation éventuelle Turquie/Égypte-EAU

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Su-57, avion de 5eme génération russe. (Archives)

Le principal besoin des forces du gouvernement d’union nationale libyen dans l’actuel combat est de se doter d’une couverture aérienne. La Turquie finira-t-elle par le lui procurer vu que les drones turcs ne semblent pas être de grand recours face à la DCA russe fournie à Haftar?  

Peu après que le président turc Recep Tayyip Erdogan a parlé de la disponibilité de son pays à soutenir le gouvernement d’union nationale, depuis le ciel, la terre et la mer, le gouvernement de Faez al-Sarraj a invité officiellement l’armée turque à entrer dans le conflit et à contrer la chute de la capitale du fait des forces du général Khalifa Haftar.

La demande a été faite simultanément à l’ultimatum de 72 heures lancé  par l’armée nationale libyenne de Haftar  au gouvernement de Tripoli, et a suscité la vive réaction aussi bien des Émirats arabes unis que de l’Égypte dont le président, Abdel Fattah al-Sissi a demandé aux États-Unis qu’ils s’interviennent pour empêcher l’intervention militaire turque en Libye.

Cela fait maintenant quatre ans que Benghazi et Tripoli, les deux principaux centres de pouvoir en Libye respectivement dans l’est et dans l’ouest du pays sont en guerre. Avec la montée en puissance de l’armée nationale dirigée par le général Haftar, et bénéficiant des soutiens militaires égyptien et émirati, israélien, français, l’armée turque a décidé elle d’intervenir avec le soutien financier du Qatar en fournissant équipements de DCA et drones de combat aux forces du gouvernement d’union nationale de Sarraj. Cependant et contrairement aux EAU et à l’Egypte qui ont, directement, expédié leurs chasseurs pour bombarder les positions des forces de Sarraj, aucun document ou témoignage ne disait mot sur une présence directe des forces armées turques sur le territoire libyen.

Or cette fois-ci la Turquie semble bien déterminée à entrer officiellement en scène pour changer les rapports de force. Il y a presqu’une semaine, la chaîne de télévision Al-Mayadeen a fait part du projet turc de transférer en Libye ses mercenaires armés actifs en Syrie. Selon la source, la Turquie a demandé à ses groupes armés de lui soumettre des listes des noms de mercenaires actifs en Syrie pour qu’Ankara puisse organiser le transfert. Le premier envoi comprendrait 60 hommes armés issus de divers groupes, qui seront transférés en Turquie ( si ce n'est déjà fait) d’où ils partiront ensuite pour la Libye, selon la même source.

L’entrée éventuelle des forces de l’air turque en Libye

Le principal besoin actuel des forces du gouvernement d’union nationale pour ce combat est une couverture aérienne qui empêcherait le bombardement de Tripoli et leurs bases importantes. Et vu la suprématie aérienne de Haftar, avec des chasseurs égyptiens et émiratis, une présence d’un escadron de F-16 de l’armée turque pourrait rassurer la force terrestre des forces de Sarraj qui ont, d’ailleurs, mieux agi sur les champs de bataille par rapport à celles du général Haftar.

Des rumeurs circulent relativement au déploiement d’un escadron de chasseurs turcs, dans les jours à venir, dans une base aérienne de Misrata. En plus, si la Turquie décide d’utiliser l’île de Chypre-nord comme une base pour des opérations contre la Libye, les chasseurs turcs n’auront pas de restrictions ni pour la portée de vol ni pour le nombre de sorties.  N’oublions pas non plus la visite, effectuée, il y a une semaine, par le président turc en Tunisie au cours de laquelle visite les autorités des deux pays ont parlé d’un usage éventuel du sol  tunisien pour le vol des chasseurs turcs. Tunis dit avoir refusé la requête, ce que les sources indépendantes n'ont pas confirmé. 

Une confrontation directe Turquie/Égypte-EAU est-elle possible ?

Si le soutien direct de la Turquie est destiné à défendre et sauvegarder Tripoli, l’Égypte et les Émirats arabes unis pourraient ne pas prendre le risque d’une confrontation directe avec l’armée turque. Mais si jamais, les attaques terrestres ou celles de la force de l’air turque se traduisent par un effondrement des rangs des forces du général Haftar et une avancée éventuelle vers l’est de la Libye, il est peu probable que les armées égyptienne et émiratie restent les bras croisés.

Quoi qu’il en soit, le niveau de l’intervention de l’armée turque, dans les jours à venir, la forme et l’intensité de cette aide aux forces de Faez al-Sarraj détermineront si les dirigeants turcs décident de ne pas franchir  les lignes rouges des pays rivaux ou s’ils envisagent de lancer un conflit au vrai sens du terme dans la région du nord de l’Afrique et l’est de la Méditerranée. Le vrai hic? les voisins de la Libye dont l'Algérie et la Tunisie se sentent en danger. Un déploiement des miliciens takfiristes à Tripoli confronté aux mercenaires de Haftar et tout ceci, sur fond d'un ciel libyen désormais soumis au trafic intense des chasseurs turcs, émiratis, israéliens n'a rien de rassurant pour une Algérie ou une Tunisie qui tendent à se doter des moyens plus sûrs de défense. L'armée alkgérienne vient de commander des Su-57. 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV