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Nord Stream 2 : Zarif appelle à une réponse collective Russie-Iran-Europe aux Américains

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des manifestants tiennent une pancarte se moquant du président américain Donald Trump lors d'un rassemblement devant l'ancienne ambassade des Etats-Unis à Téhéran, le 4 novembre 2019./RT

Le ministre russe des Affaires étrangères a dénoncé dans la façon dont est traité l'Iran par l'administration US qui a, d'ailleurs, imposé, samedi, de nouvelles sanctions contre les sociétés travaillant avec le projet du Gazoduc Nord Stream 2. C'est une mise en garde très sévère, presque inouie. 

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov a indiqué lors d’une émission télévisée que Washington "ne pouvait pas continuer de la sorte avec l’Iran" car "l’attitude américaine va dans le sens contraire de la charte des Nations unies qui exige la mise en application des résolutions du Conseil de sécurité" et surtout que "les États-Unis ont des demandes excessives envers l’Iran", "pays avec une civilisation plurimillénaire" et un "peuple fier et digne". 

M. Lavrov a dénoncé les "demandes insensées des Américains" qui " reprochent à l'Iran de ne pas respecter une résolution qu'ils transgressent eux-mêmes. De surcroît, ils appellent dans un monde où le commerce est libre à suivre leurs sanctions contre l'Iran et à arrêter leurs commerces avec ce pays. Et  tout ceci en exigeant que Téhéran respecte ses engagements. »

La sévère mise en garde russe contre les USA intervient alors que l'administration US a frappé de dures sanctions l'Europe et surtout l'Allemagne pour avoir participé à ce méga projet. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad-Javad Zarif y est revenu d'ailleurs dans un tweet appelant à une réponse collective au « comportement pathologique des Américains consistant à sanctionner à tout va les autres pays ».

« L’attitude américaine de sanctionner les autres, trahit une dépendance (addiction) maladive et imprudente ; une tendance qui ne laisse aucune limite aux agissements des Américains » a écrit Zarif, « Et ce comportement addictif affecte les amis et les ennemis à moins qu’on réagisse collectivement ».

 

 

Le ministre iranien avait déjà ridiculisé l’attitude américaine en disant qu’il ne restait plus aux Américains que "de se sanctionner qu’eux-mêmes". M. Zarif a averti que cet usage excessif du levier économique nuirait petit à petit à l’économie américaine.

La nouvelle décision des États-Unis a été aussitôt dénoncée  par l’Allemagne qui a été le premier à réagir et de manière la plus ferme possible. Ulrike Demmer, une porte-parole de la chancelière allemande a crié à l’ingérence dans les affaires intérieures allemandes.

Le gazoduc, qui est presque achevé, passe sous la mer Baltique. Il doit permettre de doubler les livraisons directes de gaz naturel russe vers l'Europe occidentale via l'Allemagne.

Le président américain Donald Trump a signé le vendredi 20 décembre la loi imposant des sanctions contre les entreprises associées à la construction du gazoduc. Pour Washington, cet ouvrage va accroître la dépendance des Européens au gaz russe et renforcer l'influence de Moscou dans le Vieux Continent. Quelque 18 % de la consommation annuelle de gaz naturel de l'UE provient de la Russie via l'Ukraine

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova a écrit, samedi sur son compte Facebook : « Un État avec une dette publique de 22 000 milliards de dollars interdit à des pays solvables de développer leur économie réelle ». Pour Oleg Morozov, sénateur et membre de la Commission des affaires étrangères du Sénat russe, il s’agit d’une manœuvre destinée à « réorienter l’Europe vers le gaz naturel liquéfié américain ».

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV