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Comment l'armée libanaise a pris de court les États-Unis et Israël?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un combattant du Hezbollah tire d'un canon automoteur. ©Reuters/Archives

Seyyed Hassan Nasrallah a surpris les sionistes en soulignant que le commandement central des opérations de défense au Liban et en Palestine opérait de manière connectée, et sans avoir à être influencée par la situation régionale ou nationale. 

«Dans son dernier discours prononcé le vendredi 1e novembre, le secrétaire général du Hezbollah libanais a souligné la disponibilité de la Résistance à mener toutes sortes d'opérations pour se défendre et surtout pour protéger le Liban. Il a, également, fait état de l'échec de tous les projets concoctés par l'ennemi lors des récentes manifestations dans le pays», écrit Mohammed Sadeq al-Hosseini, analyste iranien dans un article publié par le journal libanais Al-Binaa.

L’auteur relève la clarté et la lucidité de Nasrallah quant à la situation politique du Liban, mais surtout sa suprême révélation, l'acquisition par la Résistance d'une Défense antiaérienne, capable d'abattre des drones israéliens voire des avions agresseurs. «L'ennemi pensait à tort que la Résistance n'oserait pas utiliser cette arme sophistiquée mais elle l'a fait et elle a encore de bon nombre d'atouts en sa possession dont elle se jouera le temps venu», précise l'auteur dans son article en citant le secrétaire général du Hezbollah.

Que comprendre du discours de Nasrallah? L'auteur répond : 

«Les forces de la Résistance sont prêtes à faire face à l’ennemi sioniste dans le ciel et sur terre. Elles sont aptes à mener des opérations commandos à l’intérieur d'Israël, opération qui pourrait désormais se combiner à un soutien aérien. Il y a aussi le fait que les forces militaires agissent dans le cadre d'une stratégie militaire qui, elle, est indépendante des évolutions politiques. Ce qui veut dire qu'Israël, en semant le trouble au Liban, ne pourrait s'acheter de l'impunité.» 

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Et l'auteur de l'article de poursuivre : «Cela signifie que la Résistance est prête à affronter toutes circonstances et tous scénarios d'autant plus que la Résistance est, pour reprendre l'expression de Sayyed Hassan Nasrallah, se trouve dans sa meilleure forme aussi bien sur le plan national qu'à l'échelle régionale. Mais la partie la plus sensible du discours aura été celle consacrée à la destruction du drone israélien, et là ce discours est porteur de plusieurs messages. D'abord les opérations de la Résistance ne se limitent pas à un seul drone et elle se poursuivront pour contrer tout drone israélien pénétrant l’espace aérien du Liban. Mais ce discours avait aussi d'autres messages qui devraient inquiéter davantage Israël».  

Le secrétaire général du Hezbollah s'est félicité de l’échec des tentatives de coup d’État au Liban mais aussi du fait que l'armée libanaise, malgré des incitations tendancieuses, est restée intègre et n'a pas eu recours à la force face à la population : « Le secrétaire général du Hezbollah a rappelé à l'armée que sa mission allait au-delà du désengagement des voies bloquées par les manifestants. Certains ont vu à travers cet appel, un nouveau projet du Hezbollah qui se dessine. La Résistance a-t-elle l'intention de consolider les bases de l'armée nationale? Le contexte s'y prête peut-être dans la mesure où le vendredi 1e novembre les États-Unis ont annoncé la suppression d'une aide de 105 millions de dollars allouée à l’armée libanaise, signe que cette armée n'a pas rempli ce que Washington et ses alliés régionaux lui demandaient. Cette décision témoigne en premier lieu que les États-Unis reconnaissent l’échec du coup d’État contre le gouvernement libanais, mais surtout du fait que Washington est déçu par le rôle de rassembleur que l’armée libanaise a joué lors des récentes manifestations, l'armée qui a tout fait pour calmer la situation, dégager des voies et des artères et empêcher le démembrement du Liban. D'elle, l'Amérique attendait un putsch militaire. Cette armée a surtout péché aux yeux de Washington pour son refus de l'armée libanaise de bloquer les voies d’approvisionnement du Hezbollah depuis le nord et le sud de Beyrouth.»

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV