Le ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, affirme que l’Iran n’a pas encore donné suite à une lettre du président américain Donald Trump relative à l’accord nucléaire de 2015.
S’exprimant lors d’une conférence de presse aux côtés de son homologue arménien, Ararat Mirzoyan, qui s’est tenue ce mardi 25 mars à Erevan, la capitale arménienne, M. Araghchi a indiqué que la réponse « est en cours de préparation et qu’elle sera communiquée sous peu par les canaux diplomatiques appropriés et selon la forme requise ».
Le ministre iranien a précisé que l’Iran n’engagerait pas de négociations directes avec l’administration Trump dans le cadre de la campagne de pression maximale.
« Sous la pression maximale, alors que nous assistons aux menaces militaires et au renforcement des sanctions économiques de Washington, nous ne négocions pas directement avec les États-Unis », a-t-il déclaré.
Le chef de la diplomatie iranienne a souligné que l’Iran était toujours prêt à s’engager dans des discussions concernant son programme nucléaire afin de « créer plus de transparence » et qu’il menait déjà des discussions et des consultations avec la troïka européenne et d’autres pays concernés.
« Nous n’avons jamais quitté la table des négociations concernant notre programme nucléaire pacifique et nous ne le ferons pas », a-t-il ajouté.
Le haut diplomate a réitéré la conviction de l’Iran à résoudre les questions régionales par le biais de la diplomatie et du dialogue, tout en exprimant son opposition à toute attaque ou conflit militaire dans la région.
Donald Trump a récemment rétabli la politique dite de pression maximale, introduite pour la première fois lors de son premier mandat en 2016.
Au titre de cette politique, Trump a unilatéralement retiré les États-Unis d’un accord historique sur le programme nucléaire iranien en 2018 et a réimposé des sanctions paralysantes à Téhéran.
Signé en 2015 entre Téhéran et les puissances mondiales, cet accord stipulait un engagement de l’Iran à respecter certaines restrictions temporaires sur ses activités nucléaires en échange de la suppression des sanctions économiques imposées par les pays occidentaux.
Le 7 mars 2025, Trump a annoncé avoir adressé une lettre à l’Iran pour appeler à des négociations nucléaires ; lettre dans laquelle il a également brandi la menace d’une action militaire.
La lettre a été remise à Téhéran le 12 mars par le conseiller présidentiel des Émirats arabes unis, Anwar Gargash.
Le 21 mars, l’Ayatollah Seyyed Ali Khamenei a répliqué à la lettre en affirmant que les menaces des Américains ne les mèneront nulle part et a mis en garde contre des mesures réciproques en cas d’action malveillante à l’encontre de l’Iran.
Il a aussi écarté la proposition de dialogue de Trump, lui reprochant de vouloir tromper l’opinion publique mondiale en présentant les États-Unis comme désireux de négocier et l’Iran comme peu enclin à s’engager dans cette voie.
Accord Arménie-Azerbaïdjan bien accueilli
Plus loin dans ses propos, le ministre iranien des Affaires étrangères a salué l’accord sur un traité de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, exhortant les deux pays à le signer rapidement afin de renforcer la paix, la stabilité et la coopération économique régionales.
Abbas Araghchi a réitéré le soutien de l’Iran à l’indépendance et à l’intégrité territoriale des États de la région, s’opposant à toute modification des frontières internationales ou à tout changement géopolitique.
Il a également déclaré que l’Iran soutenait la collaboration économique, y compris l’ouverture de voies de transit, à condition de respecter la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale des pays.
Les discussions entre les deux ministres ont également porté sur la facilitation des transports et du commerce, des accords ayant été conclus sur la réduction des coûts et l’amélioration des infrastructures, notamment la construction d’un nouveau pont sur le fleuve Arès.
