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Pourquoi les USA devront s'inquiéter?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'Irak a accueilli en 2018 une réunion sur la sécurité avec la participation de l'Iran, de la Russie et de la Syrie. ©Mehr News

Lors d’une récente interview avec le site web américain Axios sur HBO publié ce lundi 28 octobre, le président irakien a fait allusion aux liens de bon voisinage entre son pays et l’Iran, ajoutant que toute guerre entre l’Iran et les États-Unis serait une catastrophe pour l’Irak et les autres pays de la région.

Le journaliste d’Axios, Jonathan Swan a demandé au président irakien à quel point il pouvait faire confiance à l’heure actuelle aux États-Unis de Trump.

Le président irakien Barham Saleh a affirmé qu’« il n'était plus sûr de pouvoir compter sur les États-Unis en tant qu'allié ». Il a également ajouté qu’il était « peut-être prêt à revenir sur les relations entre l’Irak et d’autres pays notamment l'Iran et la Russie ». Saleh a précisé que « les politiques de l'administration Trump rendent difficile de pouvoir conserver toute alliance avec les États-Unis ».

À plusieurs reprises au cours de l'entretien, Saleh a utilisé des termes comme « repenser » ou « revoir » pour décrire la manière dont l'Irak devrait aborder ses relations avec les États-Unis, dans un moment où « la fiabilité est importante » pour les alliés et que le poids des États-Unis est sérieusement mis en cause.

Quand le journaliste lui a demandé s’il estimait probable un rapprochement entre l’Irak et les autres pays comme la Russie et l’Iran, Saleh a répondu :

« Bien sûr, il y a de nombreux acteurs dans notre région. Je ne fais pas partie de ceux qui vont encore dire aux Américains ou aux Russes : “Si vous ne faites pas ceci pour moi, je me vengerai en refusant de faire ce que vous souhaitez”. Pourtant, nous devons penser à nos propres priorités, et j'ai été très clair à ce sujet. »

Faisant allusion aux évolutions en cours en Asie de l’Ouest, Saleh s’est dit inquiet de « la menace d'un nettoyage ethnique par les troupes turques en Syrie ».

« Je suis inquiet à propos du nettoyage ethnique. Cette question a fait partie de l’histoire tragique du peuple kurde. Ce phénomène est dangereux et tragique et le coût humanitaire en sera tout simplement effroyable. »

Saleh a également déclaré qu'il « s'inquiétait » de l'éclatement d’une guerre entre les États-Unis et l'Iran, ajoutant que toute guerre entre l’Iran et les États-Unis aurait des conséquences catastrophiques pour tous.

« L’Iran est l'un de nos voisins. Nous avons 1400 kilomètres de frontières communes avec l’Iran et nous ne pouvons pas souhaiter de mauvaises choses pour ce pays. Ce n’est pas dans notre intérêt. »

Le président irakien a aussi ajouté :

« Les États-Unis sont un important allié et partenaire. Nous voulons que les choses se poursuivent de la sorte et ne souhaitons absolument pas que notre territoire soit utilisé [pour toute éventuelle guerre USA-Iran]. Nous devrions essayer d’empêcher un tel scénario de se produire ; il y va de la survie de notre pays. »

À en croire le site Axios, Saleh s’est dit également inquiet du retrait américain du Moyen-Orient.

« Nous vivons dans un monde interconnecté », a déclaré Saleh. « Ce qui se passe en Irak a un impact sur votre sécurité et vice-versa. Vos politiques ont également un impact sur le Moyen-Orient. »

Le président irakien a également affirmé que la victoire militaire sur Daech était certes importante, mais pas complète :

« Nous avons eu des conversations sérieuses à ce sujet avec de hauts responsables américains. Et j'ai été très clair. Je ne mâche pas mes mots », a déclaré Saleh.

« La défaite militaire de Daech est une victoire importante, mais elle est incomplète et pourrait facilement être brisée. Et c'est ce qui m'inquiète. Les cinq années de lutte contre Daech ont coûté beaucoup de sang, beaucoup de peine, beaucoup d’argent et une vaste misère humaine. Ce n’était pas une victoire facile et il serait terrible, imprudent, dangereux et tragique de s’en sentir trop rassuré. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV