Le Kremlin s’est dit inquiet quant aux récentes évolutions dans le Nord syrien, ajoutant qu’elles risqueraient de porter atteinte au processus du règlement de crise en Syrie.
Dans un entretien exclusif avec la chaîne de télévision Russia-1, le porte-parole du Kremlin Dimitri Peskov a déclaré que les récentes évolutions dans le nord de la Syrie préoccupaient vivement Moscou qui craignait que le processus du règlement de crise ne soit ainsi entravé.
Les commentaires de Dimitri Peskov sont en réaction aux récents propos du conseiller du président turc qui a mis en garde le gouvernement syrien contre le déploiement de ses forces dans les régions abandonnées par les soldats américains.
« Si le régime syrien [les troupes gouvernementales, NDLR] veut pénétrer dans Manbij, Kobané et Qamichli pour assurer la protection des Unités de protection du peuple kurde, cela sera considéré par la Turquie comme une déclaration de guerre et il devra s'attendre à une réponse appropriée », a déclaré Yasin Aktay.
Et d’ajouter: « L’armée turque s’est installée sur le sol syrien non pas pour contrer l’armée syrienne mais pour combattre les Unités de protection du peuple kurde et le PKK opérant dans l’est de l’Euphrate. Les forces américaines qui soutenaient les Unités de protection du peuple kurde sont en train d’évacuer la région et si les troupes gouvernementales syriennes passent à l’acte pour protéger les Kurdes, la Turquie ne fermera pas les yeux et sa position restera immuable. »
Le conseiller de M. Erdogan a souligné qu’Ankara examinerait attentivement toutes les options au cas où serait garanti le retrait des groupes « terroristes » des régions où étaient présentes les forces syriennes.
La Turquie a lancé une offensive militaire, mercredi 9 octobre, contre le Nord syrien, sous prétexte d’éloigner les miliciens kurdes de ses frontières avec la Syrie. L’offensive a suscité une vague de critiques partout dans le monde.
Suite à cette violation, les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont signé un accord avec le gouvernement permettant à l’armée régulière de se déployer dans certaines villes du Nord dont Raqqa, Manbij, Ras al-Aïn, Tall Tamer et Kobané.
La Russie a, à maintes reprises, mis en garde la Turquie contre les conséquences néfastes de son agression militaire.