Alors que l'armée syrienne a repris le contrôle de Kobané sans avoir à tirer une seule balle et ce, à la faveur des Kurdes qui en ont remis le contrôle à l'État pour éviter à avoir à affronter l'armée turque et leurs mercenaires de l'Armée nationale de libération, les agences font état d'une exacerbation des combats à Rais al-Aïn. La ville, théâtre de très violents combats entre les forces turques et leurs mercenaires d'une part et les milices kurdes de l'autre, a été violemment bombardée mercredi par les chasseurs turcs. Selon Sputnik, la Turquie aurait fait l'usage du gaz contre les civils kurdes.
Une source médicale de l'hôpital national de Hassaké a révélé que plusieurs personnes souffrant de graves brûlures avaient été admis mercredi à l'hôpital, "probablement blessés des suites de l'usage des armes contenant des produits chimiques". "Puisque la ville est sous le feu, l'hôpital est incapable d'identifier le type de substance utilisée qui cause des brûlures étranges, mais il est certainement interdit au niveau international en raison de son impact important", a déclaré une source à Sputnik, sous couvert d'anonymat.
Les quartiers de la ville de Ras al-Aïn, au nord de Hassaké, sont en ce moment même sous les bombes et les tirs d'artillerie et de roquettes de l'armée turque et ce, pour le neuvième jour consécutif. Les forces turques empêchent par ailleurs l'arrivée des ambulances sur place pour secourir les blessés.
Aux Bruxelles, où l'UE s'est réuni ce jeudi, le Brexit a fait reléguer au second plan l'offensive turque qui bénéfice ce non seulement d'un feu vert américain amis aussi bu blanc seing de l'OTAN. Allemagne, France, Italie et d’autres pays, qui en tant que membres de l’UE condamnent la Turquie pour son attaque en Syrie, sont avec la Turquie membres de l’OTAN, laquelle, tandis qu’était déjà en cours l’attaque, a renouvelé son soutien à Ankara. C’est le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg qui l’a fait officiellement, dans une rencontre le 11 octobre en Turquie avec le président Erdogan et le ministre des Affaires étrangères Cavusoglu.
« La Turquie est en première ligne dans cette région très volatile, aucun autre allié n’a subi plus d’attaques terroristes que la Turquie, aucun autre n’est plus exposé à la violence et aux turbulences provenant du Moyen-Orient », a d’abord dit Stoltenberg. Après avoir diplomatiquement conseillé "d’agir avec modération" , Stoltenberg a souligné que la Turquie est "un fort allié, important pour notre défense collective", et que l’OTAN est "fortement engagée à défendre sa sécurité". À cet effet, a-t-il souligné, l’OTAN a accru sa présence aérienne et navale en Turquie et y a investi plus de 5 milliards de dollars en bases et infrastructures militaires. Outre celles-ci, elle a déployé un important commandement, le LandCom, responsable de la coordination de toutes les forces terrestres de l’Alliance.
Stoltenberg a mis en évidence l’importance des "systèmes de défense par missile" déployés par l’OTAN pour "protéger la frontière méridionale de la Turquie", fournis par rotation par les alliés. Depuis 2016 en effet, l'OTAN a déployé dans la province turque sud-orientale de Kahramanmaras le "système de défense aérienne" Samp-T, co-produit avec la France. Pour une OTAN et une Amérique dont les systèmes de défense aérien ne cessent de cumuler les échecs aussi bien en Arabie saoudite qu'en Israël, l'offensive turque contre le nord est de la Syrie relève d'une confirmation de soi.
La Turquie est-elle outre d'autres objectifs, en train de tester des armes fabriquées par l'OTAN, ne serait-ce que pour contrer le succès retentissant des armements russes en Syrie et au Moyen-Orient?