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Idlib : les civils pris en otage par HTC, Ankara va-t-il leurrer Russes et Iraniens?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'armée turque positionnée à Idlib. (Archives)

Selon certaines sources d’information, les terroristes de Hayat Tahrir al-Cham (HTC) ou l'ex front al-Nosra ont empêché des habitants d’Idlib de quitter via un corridor humanitaire mis en place le 13 septembre par l'État syrien cette province, alors que tout indique l’imminence d'une nouvelle phase de l'offensive syrienne et alliés pour reprendre le contrôle total de la ville. À quelques encablures de la rencontre Iran-Russie-Turquie, Ankara joue-t-il par terroriste interposé sa dernière carte? Toujours est-il que les frappes aériennes syriennes et russes s'approchent désormais la ville d'Idlib. Le mécanisme pourrait déclencher, si les pourparlers triparties n'aboutissent pas. 

Selon la chaîne d’information libanaise, al-Ahed, des groupes terroristes opérant dans la province d’Idlib ont empêché les habitants de s’en retirer via le point de passage d’Abou Douhour, situé à la périphérie orientale de cette province.

Le couloir humanitaire d’Abou Douhour a été mis en place par le gouvernement syrien pour accueillir les civils qui souhaitent sortir des zones d’où les terroristes pilonnent des villages et des villes d’Idlib.

« Aucun civil n'a quitté aujourd’hui Idlib. Selon certaines informations parvenues de la province d'Idlib, les terroristes du Front al-Nosra ont ouvert le feu sur plusieurs bus pour les empêcher de transporter des civils dont ils veulent se servir à titre de bouclier humain», a rapporté l’agence de presse officielle syrienne, SANA.

Appuyés par les unités de l’armée syrienne, les organismes concernés ont réussi à équiper le couloir humanitaire d’Abou Douhour et à fournir toutes les installations logistiques nécessaires à l’accueil des civils qui souhaitaient quitter la province d’Idlib. Le corridor humanitaire d’Abou Douhour est doté d’un centre médical pour fournir des services de santé d’urgence aux personnes dans le besoin, une aide alimentaire et des secours et des bus pour acheminer immédiatement des personnes vers des centres d’hébergement temporaires.Des milliers de personnes originaires d'Alep, d'Idlib et de Hama, localités reprises par l'armée syrienne, ont quitté Idlib et regagné leurs villages et villes via le point de passage d’Abou Douhour au cours des derniers mois.

Mais pourquoi cette manœuvre? Selon les analystes, la Turquie continue ses tergiversations au seuil d'une importante rencontre, 5ème sommet tripartite Turquie-Russie-Iran portant sur la crise syrienne qui se tiendra lundi 16 septembre à Ankara, mais le gouvernement turc ne semble pas vouloir renoncer à ses agissements .

 

"Au contraire de ce qui se dit souvent, la Turquie n'a pas coopéré précisément avec l'Iran et la Russie. Si la Turquie n'avait pas été associée aux États-Unis dans les dossiers de Manbij et de la rive est de l’Euphrate, l'isolement des États-Unis en serait devenu plus perceptible", a affirmé Shoeïb Bahman, analyste des questions turques. " En ce qui concerne la participation différente de la Turquie aux négociations d'Astana et les attitudes changeantes d'Ankara à l'égard des États-Unis", quelques explications s'imposent : 

"Ce qu'ont fait la Russie et l'Iran aux côtés de l'État syrien a littéralement mis en cause le rôle, la puissance et l’hégémonie américains dans le dossier syrien. Ceci dit, la Turquie ne s’est jamais vraiment éloignée des États-Unis dans ce dossier. Au lieu de négocier avec ses partenaires d’Astana, le gouvernement turc a entamé des négociations avec les États-Unis à travers ce que j'appelle le crique "S-400/F-35". Ankara et Washington ont fini par tomber d'accord sur ce que la Turquie qualifie de préoccupations sécuritaires relatives aux agissements kurdes. Mais on sait que cela n'a été qu'un leurre, Ankara et les FDS étant les alliés des USA dans la création d'une zone tampon au nord de la Syrie, où les Américains veulent éterniser leur présence militaire. C'est dans ce contexte qu'intervient la visite trilatérale d'Erdogan, Poutine et Rohani. La crise d'Idlib n'est toujours pas résolue, la Turquie prétend avoir pour objectif de neutraliser la menace des groupes terroristes tels que le groupe terroriste Hayat Tahrir al-Cham sans rien faire de substantiel. HTC n'a pas été dissous et n'a pas intégré non plus la milice pro-Turquie".

Et l'analyste d'ajouter :" Au fait, la Turquie a participé et va prendre part aux négociations avec la Russie et l'Iran, alors qu’elle occupe toujours la rive gauche de l’Euphrate. Erdogan menace toujours d'envoyer ses troupes occuper la rive-est de l’Euphrate. C'est un indice bien révélateur : La Turquie n'a pas changé son approche fondamentale sur l'avenir de la Syrie et il semble qu'elle espère toujours changer le système politique syrien et renverser Assad tout en servant les intérêts des Américains et de l'OTAN".

 

 

 

   

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV