TV
Infos   /   A La Une   /   Asie   /   L’INFO EN CONTINU

Du G. Persique à la mer de Chine, les USA sur la défensive

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un bateau de la marine américaine passe pendant qu’un hélicoptère Sea Hawk survole l’USS Wasp, navire de guerre amphibie polyvalent de l’US Navy, lors des exercices militaires annuels conjoint US-Philippines dans la mer de Chine méridionale, le 11 avril 2019. ©AFP

Washington a recours à la stratégie de la pression et de la tension afin de contrôler d’autres pays et de garantir son hégémonie. La donne actuelle dans le golfe Persique et la mer de Chine méridionale vient à l’appui de cette affirmation. Mais cette stratégie a du mal à fonctionner lorsqu’il s’agit de la présence de l’Iran et de la Chine.

Suite au retrait unilatéral des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien qui a été suivi par des incidents impliquant des pétroliers étrangers dans le golfe Persique et le détroit d’Hormuz, Washington a proposé la création d’une coalition internationale navale pour « assurer la sécurité » des trajets traversés par les pétroliers. La France et l’Allemagne, et même le Japon, dont un pétrolier a été endommagé dans le détroit d’Hormuz, ont refusé de rejoindre la coalition en arguant que toute présence militaire dans le golfe Persique risque d’attiser les tensions.

Le golfe Persique n’est pas la seule région où les États-Unis exercent leur propre stratégie de tension pour asseoir leur hégémonie.

Non seulement au Moyen-Orient, mais aussi dans la mer de Chine, les Américains cherchent à sauver leur hégémonie chancelante. Au Moyen-Orient, Washington vise l’Iran qui menace son hégémonie et dans la mer de Chine, ce pays prend pour cible la Chine, qui ne s’en inquiète pas outre mesure.

Les États-Unis souhaitent vivement pouvoir contrôler la Chine, qui est devenue leur plus important rival et aussi une menace pour leur puissance.

Il est vrai que la Chine et les États-Unis sont en lice depuis des années, mais cette rivalité s’est transformée en une guerre au grand jour sous le mandat du président américain Donald Trump, connu pour sa mentalité d’homme d’affaires. La guerre commerciale opposant les Américains aux Chinois a même affecté les marchés internationaux et Washington sait bel et bien qu’il perdra finalement la guerre face à Pékin s’il n’arrive pas à freiner les progrès en pleine croissance de ce dernier. La Chine va tout droit vers la production de nouvelles technologies et elle se débarrasse de plus en plus de toute dépendance envers les compagnies américaines et européennes. Voilà ce qui a poussé certains à tirer la sonnette d’alarme pour les États-Unis !

Comment les USA instrumentalisent Hong Kong et Taïwan

Bien que la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine soit étendue et ait de forts impacts, les mesures des États-Unis ne s’y limitent pas. L’attention portée par les États-Unis à l’Asie de l’Est n’est pas propre aux politiques de Donald Trump. Son prédécesseur Barack Obama avait également déclaré qu’il fallait se focaliser sur l’Extrême-Orient. Dans une conjoncture où Pékin a réussi à alléger les pressions américaines sur la Corée du Nord en raison de ses liens avec Pyongyang, Washington épingle, de son côté, les Chinois via ses relations étroites avec Hong Kong et Taïwan.

Hong Kong a été, au cours des dernières semaines, le théâtre de tensions jamais vues dans l’histoire de cette région, qui avaient vu le jour suite à la proposition d’une loi sur l’extradition qui permettrait ainsi le transfert vers la Chine de n’importe quelle personne considérée par Pékin comme « fugitive ». Le projet de loi a été suspendu sous la pression de la rue, mais les protestations ne se sont pourtant pas apaisées et les manifestants ont commencé à réclamer des réformes démocratiques.

En même temps, l’ambassadeur des États-Unis à Pékin a été convoqué pour que la Chine lui exprime sa colère quant aux ingérences de Washington dans les affaires intérieures de Hong Kong. Le ministère chinois des Affaires étrangères a annoncé que l’escalade de tensions à Hong Kong était le résultat des ingérences des Américains. « Nous savons que les responsables américains sont derrière ces événements. Diront-ils sincèrement au monde quels sont leur rôle et leur objectif ? », a annoncé la diplomatie chinoise.

Mais les interventions des États-Unis ne se sont pas bornées à Hong Kong et ils ont proposé à Taïwan de lui vendre des armements d’une valeur de deux milliards de dollars. Le point qui suscite la colère de Pékin à ce propos est que cette proposition américaine a été faite juste au moment où le bras de fer entre Pékin et Hong Kong était à son paroxysme. Bien que les États-Unis n’entretiennent pas de relations officielles avec Taïwan, le déplacement de son chef d’État à Washington, en pleine tension à Hong Kong, laisse penser à une possible implication des Américains dans les évolutions de cette région. La simultanéité de tous ces agissements américains a vexé la Chine. À ce moment-là, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a souligné que la décision des États-Unis de vendre des armements à Taïwan était une violation flagrante des lois internationales et constituait une ingérence dans les affaires intérieures de Pékin.

En ce qui concerne la mer de Chine méridionale, les États-Unis y acheminent ses navires et sous-marins sous prétexte qu’il s’agit des eaux internationales. De plus, Washington s’oppose à la construction par la Chine d’installations navales dans la mer de Chine méridionale, ce que Pékin appelle une mesure de « nature défensive ».

Dans ce droit fil, le ministre chinois de la Défense a déclaré : « Si les États-Unis cherchent le dialogue, nous le saluons et s’ils souhaitent faire la guerre, nous y sommes prêts. Une telle arrogance ne sera jamais acceptable. »

Il est très peu probable que les différends entre la Chine et les États-Unis se transforment en un conflit militaire, mais Washington entend déclencher une guerre froide en ralliant les pays de la région à sa cause pour ainsi freiner la Chine et garantir la pérennité de son hégémonie.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV