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« Pétrolier contre pétrolier », nouvelle équation iranienne

Des navires étrangers circulent dans le détroit d’Hormuz, le 20 juillet 2019. ©IRNA

« En arraisonnant le pétrolier britannique, l’Iran a tracé une nouvelle carte politique qui n’est plus dominée par l’hégémonie américano-occidentale », a estimé un site d’information libanais.

Gibraltar a annoncé, le 4 juillet, que les forces navales britanniques avaient saisi le pétrolier Grace 1, transportant du brut iranien vers la Syrie, dans une région contrôlée par le Royaume-Uni.

Presque deux semaines après, c’est-à-dire ce vendredi 19 juillet, la force navale du Corps des gardiens de la Révolution islamique a annoncé, dans un communiqué, avoir arraisonné un pétrolier britannique baptisé Stena Impero, au moment où le bâtiment traversait le détroit d’Hormuz, pour non-respect du code maritime international.

À ce propos, le site d’information libanais Al-Ahed a publié un article pour examiner les différentes dimensions de cette riposte foudroyante de la République islamique d’Iran : « La saisie du pétrolier Grace 1 était une goutte d’eau qui a fait déborder le vase et qui a épuisé la patience stratégique de l’Iran. Et l’arraisonnement du Stena Impero a donné naissance à une nouvelle équation. »

Selon al-Ahed, « il existe de nombreux pays qui sont performants sur l’échiquier mondial et qui sont en mesure de résister aux diktats des États-Unis, du Royaume-Uni et de leurs alliés. Ce qui distingue l’Iran de ces pays est que celui-ci a la volonté nécessaire pour faire reculer les États-Unis. Cette volonté même a permis à l’Iran d’entreprendre des mesures nécessaires pour mettre fin aux fanfaronnades de l’Occident, au moins dans le golfe Persique ».

Le site web libanais réaffirme que les équations se concrétisent en actes et non en paroles. « Là, il faut se rappeler le récent discours de l’Ayatollah Khamenei qui a souligné que la piraterie maritime du Royaume-Uni ne resterait pas sans réponse. D’où, l’arraisonnement professionnel et pacifique d’un pétrolier britannique par le Corps des gardiens de la Révolution islamique. Ce qui démontre que c’est la République islamique d’Iran qui tient le haut du pavé dans la région du golfe Persique », indique Al-Ahed, qui estime que ce qu’a fait l’Iran est porteur de sept messages.

Message n° 1 : l’Iran est en mesure de complexifier la situation et d’imposer sa propre équation dans le golfe Persique. L’Iran a déjà fait preuve de sa volonté et de son courage en ce sens, car il n’a pas arraisonné un navire appartenant à un pays arabe, mais un navire qui appartient au Royaume-Uni, principal allié de Washington.

Message n° 2 : l’Iran dispose d’une force navale qui est capable de soutenir une confrontation. La preuve en est que le navire britannique a été arraisonné à un moment où le Royaume-Uni avait renforcé sa présence militaire dans le golfe Persique ainsi que ses dispositifs de sécurité. L’Iran a ainsi ridiculisé l’état d’alerte décrété par les États-Unis et toutes leurs tentatives destinées à sceller une alliance sécuritaire dans les détroits proches de l’Iran. Ce qu’a fait l’Iran démontre sa puissance et l’incapacité de l’Occident à y faire face.

Message n° 3 : c’est l’Iran qui tient le haut du pavé dans le golfe Persique et ce pays pourrait bloquer totalement la navigation maritime dans cette région en fermant le détroit d’Hormuz.

Message n° 4 : Téhéran a pas mal de cartes gagnantes à jouer, qu’il pourra utiliser à l’encontre de l’Occident en représailles aux sanctions dont il fait l’objet.

Message n° 5 : l’arraisonnement du pétrolier britannique signifie un nouveau levier de pression pouvant contraindre les Européens à remplir leur part du contrat concernant l’accord nucléaire, car le Royaume-Uni agit apparemment hors du cadre de l’Union européenne et ses tendances sont plutôt pro-américaines.

Message n° 6 : les parties internationales se sentent sous pression en voyant les cours de brut rebondir.

Message n° 7 : la République islamique d’Iran s’est donné les moyens d’exercer des représailles vis-à-vis de Washington et de ses alliés. 

Al-Ahed a finalement prévu qu’aucune guerre n’éclaterait dans la région, malgré cette escalade des tensions. « Les États-Unis n’entendent pas entrer en guerre contre l’Iran, car ils savent qu’ils essuieraient un échec. La seule option que Washington pourrait choisir est de se contenter d’un dialogue sans condition préalable qui protégerait aussi l’accord nucléaire », indique l’article.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV