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La Russie dénonce un dangereux coup "prémédité" contre l'Iran et la Syrie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le porte-avions russe, l'amiral Kuznetsov en Méditerranée. ©Reuters

L'acte éminemment provocateur, presque un acte de guerre : la Russie dénonce la "saisie illégale" du pétrolier Grace 1, battant pavillon panaméen et transportant du pétrole iranien, par les marines britanniques et y voit un plan parfaitement prémédité qui se dirige à la fois contre la Syrie et l'Iran. Cet acte planifié intervient une dizaine de jours après une spectaculaire opération de sabotage visant cinq oléoduc syriens au large du port de Baniyas, ce port syrien vers lequel appareillait justement Grace 1. Le superpétrolier que la Grande-Bretagne a piraté en otage, pour le moment pour 18 jours, est propre à déclencher un conflit militaire dans le golfe Persique si l'Iran tient à riposter, selon les analystes. 

Le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé, dans un communiqué publié vendredi 5 juillet que l’arraisonnement illégal du pétrolier Grace 1 était un "acte prémédité" de Washington et de Londres.

« Les commentaires faits après l’incident par les responsables américains et britanniques prouvent qu’il s’est agi d’un acte prémédité ayant impliqué les services de renseignement de plusieurs pays », indique le communiqué. Bref, une opération à la fois militaire et de renseignement US/GB contre le transit libre du pétrole dans les eaux internationales. Sur cette base, le ministère russe des Affaires étrangères dénonce un dangereux précédent et condamne vivement l'interception du superpétrolier.

« C’est une mesure ciblée visant à compliquer le dossier de l’Iran et de la Syrie. Les propos des responsables de Gibraltar selon lesquels la cargaison à bord du supertanker était destinée à être livrée à une raffinerie en Syrie, un pays sous le coup des sanctions de l’Union européenne, ne font que de compliquer davantage la situation. Reste à savoir si l’Union européenne suit les États-Unis en imposant des sanctions extraterritoriales aux autres États. Et, cela ne semble pas puiser son origine dans une décision du Conseil de l’Europe. Il se peut que les autorités de Gibraltar sachent quelque chose de particulier là-dessus car peu après l’arraisonnement illégal du pétrolier, ils ont envoyé un message à la Commission européenne et au Conseil de l’Europe », indique le communiqué du ministère russe.

Encore une fois, l'affaire de Grace 1 a servi de plate-forme aux Etats-Unis pour affaiblir un peu plus l'Europe politique à travers un dossier (iranien) où celle-ci avait pu marquer une avancée importante en 2015 via l'accord de Vienne. Et Moscou souligne bien cette dérive. 

Le détournement du pétrolier contredit les propos des Européens

Pour le ministère russe des Affaires étrangères, le détournement du pétrolier Grace 1 contredit les déclarations des pays européens à l’instar du Royaume-Uni qui disaient œuvrer pour le maintien de l’accord sur le nucléaire iranien. « Les hommes d’État iraniens ont déclaré, à plusieurs reprises, pendant les derniers jours, que leur pays n’avait tiré aucun profit de l’accord nucléaire et ce, pour la raison que les signataires européens de l’accord n’avaient réussi à trouver une bonne solution pour coopérer avec l’Iran après le retrait de Washington », indique le texte.

Washington et Londres veulent attiser la tension

Mais pire, il s'agit d'un acte potentiellement susceptible de déclencher la guerre : dans une autre partie du communiqué, la diplomatie russe souligne que la dimension syrienne est à prendre en compte dans l’incident du Grace 1. « En effet, Londres n’essaie pas de cacher cette réalité qu’il entendait durcir la pression sur le gouvernement Assad en détournant ce supertanker. L’incident contrevient, de même, aux déclarations des responsables britanniques qui prétendent soutenir la solution diplomatique à la crise en Syrie ».

Le ministère russe rappelle à justes titres que ce sont des politiques irresponsables de l’Occident qui ont abouti à un entassement de problèmes au Moyen-Orient, surtout en Méditerranée orientale et là la Russie parle à mots couverts de toutes les provocations militaires occidentales en cours et qui la concerne également . « Au lieu de trouver une solution négociée pour régler ces problèmes, Londres, Washington et certains de leurs alliés ne lésinent sur rien pour mettre de l’huile sur le feu ».

L’arraisonnement illégal du pétrolier sera lourd de conséquences

Plus loin le communiqué met l'accent sur les conséquences de la démarche américano-britannique. « Cet incident pourrait avoir de lourdes conséquences pour ceux qui ne renoncent pas à leurs pressions illégales contre l’Iran et la Syrie et qui ne cessent de violer les résolutions 2231 et 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU », ajoute le communiqué. Cette partie du texte est bien à prendre au sérieux. Alors que les Américains et les Britanniques, aidés par la bande de l'OTAN ont décidé d’imbriquer les deux dossiers complexes que sont la guerre de la Syrie et le dossier nucléaire iranien, ils devront s’attendent aussi à une riposte commune irano-syrienne. Certes la Grande-Bretagne évite jusqu'ici de se référer aux sanctions américaines contre l'Iran comme étant un facteur à l'origine de son geste, mais personne n'est dupe. Vendredi, les USA ont convoqué une réunion urgente du Conseil des gouverneurs de l'AIEA, dans un geste éminemment ridicule, comme l'a souligne le représentant de l'Iran auprès du Conseil car comment les USA qui se sont retirés de l'accord pourraient se plaindre de l'Iran. Une chose est sûre. La Méditerranée orientale et le golfe Persique font partie d'un bloc qui ne tolèrent plus les maximalismes occidentaux. Une riposte syro-irano-russe est parfaitement possible. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV