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Sous prétexte d'avoir à contrer l'Iran, les USA se mettent en ordre de bataille contre la Russie?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le 11 avril 2016 deux avions de combat russes Soukhoï Su-24 ont réalisé entre quinze et vingt passes à très basse altitude au-dessus du navire de guerre américain USS Donald Cook. ©avionslegendaires.net

Sur un total de 1500 militaires US que le président américain veut envoyer dans le golfe Persique se battre probablement contre l'Iran, 600 se trouvent déjà sur place, les 900 autres étant aussi des spécialistes dans l'usage des batteries de missiles antimissiles Patriot. Pour les observateurs politiques, ce déploiement d'une valeur plutôt symbolique est largement insuffisant dans le cadre d'une confrontation militaire à venir avec l'Iran. En revanche, il est fort possible que ces "soldats -techniciens" soient déployés à travers les bases US dans la région dans le strict objectif de redorer le blason des missiles Patriot US lesquels perdent de plus en plus le terrain face aux S-300 et S-400 russes. Ces mêmes analystes relèvent aussi que la Russie s'est montrée bien sensible à l'annonce de l'envoi des militaires US dans la région, n'écartant pas une possible confrontation avec les USA au Conseil de sécurité. 

Les déclarations des officiels US qui suivent l'annonce ce vendredi 24 mai du président US, s'inscrivent dans ce sens. La secrétaire adjointe en charge de la sécurité internationale du Pentagone, Katie Wheelbarger, vient de préciser que ce déploiement supplémentaire ne concernait ni la Syrie ni l'Irak. Ce qui veut dire que les militaires américains ne seront déployés ni en Irak ni en Syrie où ils seraient la cible potentielle des forces de la Résistance. 

« Notre politique envers l'Iran ne change pas. Comme le président et le ministre de la Défense l'ont clairement indiqué, nous ne cherchons pas de conflits avec l'Iran. Nous ne considérons pas ces militaires supplémentaires comme une source d’hostilité. Ils ont un caractère défensif », a déclaré Wheelbarger qui a toutefois refusé de donner l'emplacement exact de l'armée américaine, en se contentant de dire que les États-Unis ont « plusieurs bases dans la région ».

Le déploiement décidé par Washington inclut un bataillon de 600 hommes responsables de quatre batteries anti-missiles Patriot qui se trouvaient déjà dans la région, mais qui devaient être redéployées ailleurs.

Leur maintien dans la région, pour « une durée indéterminée » et sur « des bases qui n'ont pas été identifiées », porte à 900 hommes seulement les renforts envoyés dans la région, a précisé à la presse l'amiral Michael Gilday, un responsable de l'état-major américain. Mais la Russie a bien compris le message : les États-Unis se mettent en ordre de bataille au Moyen-Orient, plus contre la Russie voire la Chine que contre l'Iran ou ce qui revient au même, ils développent leur bouclier antimissile sous prétexte de contrer la menace iranienne. 

L'amiral Michael Gilday, a d'ailleurs reconnu le déploiement des appareils de reconnaissance et de surveillance et d'un escadron de 12 avions de combat dans le cadre du renforceront de ce dispositif : « Dans les semaines à venir, nous déplacerons des véhicules d'observation et de reconnaissance supplémentaires, ainsi que des départements de l'aviation et du génie, afin de protéger nos forces ».

L’annonce de l’envoi de forces supplémentaires n'a pas manqué de susciter des critiques aux États-Unis mêmes. Le président de la Commission des forces armées de la Chambre des représentants des États-Unis Adam Smith a qualifié de « très préoccupante » la décision du Pentagone de renforcer sa présence au Moyen-Orient : « L'ajout de personnel supplémentaire et de systèmes de mission, sans stratégie clairement définie, semble peu judicieux et constitue un geste flagrant et brutal visant à aggraver les tensions avec l'Iran», a affirmé le député démocrate Adam Smith sans aller plus loin. Si la stratégie « iranienne » de la Maison Blanche est loin d'être bien définie à ce stade des choses, au grand dame des alliés saoudiens, émiratis et israéliens de Washington qui eux, appellent de leurs vœux une escalade militaire US/Iran, les contours de cette stratégie se précisent chaque jour davantage en ce qui concerne la Russie et la Chine. Ces deux derniers mois ont été marqué par le déploiement des batteries de missiles THAAD en Israël et en Arabie saoudite tandis que certaines sources évoquent une possible installation de ce même système-qui est le pilier du bouclier antimissile US en Europe de l'Est- à al-Anbar, dans l'ouest de l'Irak. Ces déploiements se font sur fond de polémique opposant les USA à la Turquie à qui les USA ont interdit tout achat de S-400. Une guerre américaine contre l'Iran ne peut donc par principe laisser indifférente la Russie, relèvent ces observateurs. 

Vladimir Jabarov, premier vice-président de la commission des affaires internationales du Conseil de la Fédération de la Russie (Chambre haute du Parlement russe), a déclaré que Moscou pourrait parfaitement évoquer cette question au Conseil de sécurité de l’ONU, sans manquer de dire que « cette décision pourrait aboutir à un grand conflit ».

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV