À Lattaquié, les assauts d'al-Nosra se multiplient contre les positions de l'armée syrienne laquelle a pris le dessus continue à avancer sur l'ordre du général Soheil al-Hassan, alias le Tigre. Quatre tentatives d'attaque au drone ont été neutralisées cette semaine contre la base aérienne russe, à Hmeimim. L'effondrement des lignes de front d'al-Nosra face à l'avancée des forces syriennes et de leurs alliés de la Résistance et la Russie est rapide et impressionnant. L'état-major des terroristes qui compte outre la Turquie, les États-Unis en son sein, vient d'accuser l'armée syrienne de gazage, façon de la stopper dans son avancée.
La Syrie, elle, a rejeté les fausses informations lancées par al-Nosra et les médias qui lui sont affiliés. Selon ces médias, la ville de Kabani à Lattaquié aurait été prise pour cible des attaques chimiques qui auraient été lancées par les forces armées syriennes. Le scénario d'une attaque chimique attribuée à l'armée syrienne refait surface pour la énième fois consécutive alors que l’armée syrienne a lancé, dimanche 19 mai, un important assaut sur la ville clé de Kabani d'où sont lancées des attaques au drone contre la base russe.
Le commandement général des forces armées syriennes a démenti les informations et noté qu’il poursuivrait ses opérations pour éradiquer, définitivement, le terrorisme en Syrie : « Cette fabrication médiatique récurrente, creuse et mensongère ne dissuadera jamais la Syrie de lutter contre le terrorisme avant le rétablissement total de la sécurité et de la sûreté dans le pays ». Parallèlement à cette nouvelle accusation, les terroristes qaïdistes ont lancé dimanche pour la quatrième fois en 10 jours une vaste offensive contre Hmeimim. Ils ont tiré des missiles sol-sol contre la base aérienne depuis Idlib. L'attaque a aussitôt déclenché des sirènes d'alarme sur la base et la DCA s'est mise en marche. Les raids russes n'ont pas suivi en raison de la trêve.
Mais qui attaque la base russe?
Les terroristes d'origine chinoise du Parti Al-Turkistani (TIP), ont diffusé le 14 mai une vidéo menaçant la Russie, vidéo qui renvoyait à la guerre soviéto-afghane (1979-1989) et les pertes subies par l'Union soviétique à cette époque.
Dans la vidéo qui dure 20 minutes, le Parti Al-Turkistani évoque en outre les plans qu'il compte activer pour porter atteinte à la Russie. Dans la dernière partie de la vidéo, le groupe met en scène les images attribuées à ses éléments alors qu'ils sont engagés sur le front dans les régions de Jabal Al-Akrad (montagnes kurdes) et de Jabal Turkmen (montagnes turkmènes), au nord de Lattaquié. Mais à quoi rime cette menace?
Pour Hadi Mohammadi, l'analyste politique, ce parti depuis longtemps lié à la Turquie n'agit pas seulement pour le compte d'Ankara et il y a de la "CIA" dans ses agissements. Le Parti Al-Turkistani, composé des séparatistes ouïghours, constitue l"élément clé du projet anti-chinois et anti-russe des États-Unis en Asie centrale. Ce groupe bénéficie du soutien logistique et militaire des États-Unis et est de loin considéré comme l’un des plus puissants groupes terroristes en Syrie. Aux côtés de leurs alliés de Hayat Tahrir al-Cham, le Parti Al-Turkistani a réussi à garder le contrôle de plusieurs zones situées à la fois dans les gouvernorats de Lattaquié et d’Idlib. Ce sont en réalité les bases de la CIA contre la Russie. Les drones et les missiles qui visent ces derniers temps Hmeimem ont, entre autre, mission de localiser les batteries de missiles antimissiles russes. À l'heure actuelle, le Parti Al-Turkistani est fortement concentré sur l'axe Idlib-Lattaquié; Ses terroristes se maintiennent autour de la ville stratégique de Jisr al-Chughour, près de la frontière turque. À vrai dire, ce qui se passe à Lattaquié est un avant-goût de ce que les Américains aidés par leurs alliés de l'OTAN comptent faire reproduire en Asie centrale. La Russie devra bien prendre au sérieux cette menace, conclut l'analyste.