Les représentants du gouvernement syrien et de l’opposition présents à ce tour des négociations d’Astana ont condamné la décision unilatérale des États-Unis de reconnaître la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan.
Les pays qui parrainaient le processus de paix en Syrie dans le cadre des négociations d’Astana — à savoir la Russie, l’Iran et la Turquie — ont condamné eux aussi la décision de l’administration américaine de reconnaître la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan en Syrie, a écrit le journal Kommersant.
Cette question a été soulignée dans la déclaration finale de la douzième série de consultations internationales sur la Syrie dans le cadre des « négociations d’Astana », qui ont eu lieu jeudi et vendredi à Nursultan, capitale du Kazakhstan. Cette prise de position a également été soutenue par les délégations représentant Damas et l’opposition syrienne qui participent à ces négociations. Bien entendu, des divergences de vues subsistent sur d’autres questions, notamment celles des actions de la Turquie dans la zone de désescalade d’Idlib.
Les représentants du gouvernement syrien et leurs opposants se sont mis d’accord sur au moins deux questions, l’une d’entre elles étant la décision de l’administration américaine de reconnaître unilatéralement la souveraineté d’Israël sur les hauteurs du Golan, que toutes les parties syriennes ont fermement condamnée. Cependant, l’opposition, dont la collusion avec Tel-Aviv n’est plus à démontrer, a eu l’aplomb de reprocher aux autorités de Damas de ne pas avoir apporté une réponse suffisante aux agressions des Israéliens et à leurs violations de la souveraineté de la Syrie.
Dans l’ensemble, Damas et l’opposition se sont entendus sur les termes de la déclaration commune de la Russie, de l’Iran et de la Turquie, dans laquelle les trois pays ont souligné leur ferme attachement au maintien de l’indépendance, de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’unité de la Syrie.
La formation du Comité constitutionnel est une autre question qui a connu des progrès remarquables au cours de cette série de négociations d’Astana. Il s’agit d’un organisme qui doit s’occuper des problèmes politiques en Syrie. Les représentants de Damas et de l’opposition syrienne ont confirmé qu’ils participeraient aux travaux de ce comité.
À cet égard, le représentant spécial du président russe pour la Syrie, Alexander Lavrentiev, a affirmé que l’on était sur le point de parvenir à un accord sur la composition du Comité constitutionnel. « Actuellement il ne reste que deux ou trois questions en suspens », a-t-il ajouté.
Le diplomate russe a expliqué que la composition du Comité constitutionnel ne posait plus aucun problème et que les difficultés restantes seraient probablement résolues par le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Syrie, Geir Pedersen.
L’une des questions les plus importantes discutées lors de cette série de négociations d’Astana » était la situation dans la zone de désescalade d’Idlib et du rôle qu’y joue la Turquie. Cette question a également été évoquée dans la déclaration commune des États garants du processus de paix en Syrie.
La déclaration indique que les participants aux pourparlers ont examiné les détails de la situation dans la province d’Idlib avant de souligner que les décisions prises pour la région doivent être pleinement appliquées, y compris les patrouilles conjointes, et que les trois pays doivent coordonner leurs actions.
En outre, les parties se sont déclarées préoccupées par les provocations des groupes terroristes installés dans la région et ont souligné la nécessité de les combattre.
Malgré le contenu de la déclaration commune, il est clair que les autorités de Damas, de Téhéran et de Moscou n’approuvent pas les actions de la Turquie dans la zone de désescalade d’Idlib, et même la partie russe a reconnu que la Turquie n’avait pas respecté les obligations qui lui incombaient en vertu des accords sur le nettoyage de cette zone de la présence des groupes terroristes.
Le représentant de Poutine pour la Syrie a également déclaré que le prochain sommet des présidents russe, iranien et turc n’aurait pas lieu avant septembre. Selon lui, aucun accord définitif n’est encore en vue sur la tenue de ce sommet qui se tiendra en Turquie.
Lavrentiev a indiqué qu’en juillet, une autre série de négociations d’Astana aurait lieu à Nursultan et qu’après ces pourparlers, on déciderait de la tenue de ce sommet en fonction de la situation.