L’armée syrienne s’est rendue maître de diverses villes et provinces du pays. Elle est parvenue à mettre au pas de nombreux groupes terroristes dans le pays. Pourtant, la province d'Idlib, située dans le nord-ouest, est la seule zone où les terroristes sont toujours actifs.
En fait, Idlib reste maintenant le principal fief des terroristes en Syrie. Les groupes soutenus par la Turquie qui y opèrent en vertu d’un accord signé entre Ankara et Moscou continuent leurs activités et violent le cessez-le-feu.
Récemment, ces groupes terroristes y ont repris leurs agissements. Ils ont de nouveau attaqué les positions de l'armée syrienne qui, soutenue par l’aviation russe, leur a fourni une réponse foudroyante.
Heitham Hassoun, un stratège militaire syrien, a souligné que les raids aériens de l'aviation russe contre les positions du groupe terroriste du Front al-Nosra (rebaptisé Tahrir al-Cham) constituaient "une riposte aux attaques de divers groupes terroristes armés".
« L’armée syrienne et les chasseurs russes visent la plupart des positions et des fiefs des éléments terroristes ainsi que leurs stock de munitions et d’équipements logistiques », s’est-il félicité ce mercredi 24 avril à l’antenne de la radio Sputnik.
Cet expert militaire syrien a estimé que les frappes aériennes russes contre les bastions du Front al-Nosra sont porteurs de messages aux groupes terroristes avant la tenue des pourparlers de paix syro-syriens d’Astana. Il a pointé du doigt les ambitions expansionnistes de la Turquie dans la région et son irrespect des accords conclus.
Dans un mémorandum, Ankara et Moscou se sont mis d’accord le 17 septembre 2018 à Sotchi sur la création d’une zone démilitarisée large de 15 à 20 km à Idlib entre les forces de l’armée syrienne et les groupes terroristes.
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Cet accord n'a toujours pas porté ses fruits, les groupes terroristes empêchant son application.
Les affrontements qui éclatent dans la zone démilitarisée d’Idlib, montrent l’échec de la partie turque, qui n’a pas su honorer ses engagements sur l’évacuation du groupe terroriste Hayat Tahrir al-Cham.
Cet expert militaire syrien a souligné que l’opération de l’armée syrienne visant à libérer Idlib commenceraient bientôt, ajoutant que cela mettrait fin à l'occupation de la région par la Turquie.
«Je pense que les forces armées syriennes, en particulier la force terrestre, seront préparées à ces opérations en coordination avec l'aviation russe après la réunion d'Astana », a déclaré Heitham Hassoun.
Il a également mis en garde contre les tentatives des terroristes, en collaboration avec les experts occidentaux, pour mettre en scène des attaques chimiques qui seraient par la suite imputer au gouvernement syrien.
En effet, les terroristes préparent un scénario d'attaque chimique avec des roquettes contenant des substances toxiques fournis par des experts belges et français contre la ville de Maarrat al-Nu'man à Idlib
Les forces gouvernementales syriennes ont récemment découvert 20 conteneurs d'une substance « semblable au phosgène » dans le quartier de Taibat al-Imam, près d’Idlib.
Des sources locales basées dans les provinces de Hama (au nord) et à Lattaquié (à l’ouest) ont annoncé le 17 avril que les nosratistes et le Parti islamique du Turkestan (PIT) déployés dans le nord syrien avaient équipé leurs propres roquettes de produits chimiques à l'aide de spécialistes belges avant de les distribuer aux terroristes.
Cependant, il semble que toute réaction de l’armée syrienne aux violations incessantes du cessez-le-feu par Hayat Tahrir al-Cham sera fortement influencée par le fait que Moscou, Damas et Ankara s’entendent sur Idlib ou pas.
« La Russie cherche à rapprocher les positions turco-syriennes sur Idlib dans cet objectif que Damas et Ankara parviennent à un accord. En fait, les Russes, prévoient non seulement de nettoyer Idlib de la présence des terroristes, mais aussi ils tiennent compte des intérêts et des considérations d'Ankara », a-t-on appris du site web analytique américain al-Monitor.
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Côté syrien, le vice-ministre syrien de la Défense, le général Mahmoud al-Chawa, a indiqué mercredi 24 avril que la Syrie poursuivrait sa guerre contre le terrorisme jusqu’à la reprise du dernier pouce de ses territoires à Idlib et ailleurs. Toute présence étrangère illégale sur le territoire syrien est une « agression » à laquelle on doit immédiatement mettre fin, a-t-il réaffirmé
« Nous souhaitons qu’un accord soit obtenu sur Idlib. Mais Idlib ou d’autres localités syriennes seront nettoyées de la présence des terroristes soient par les moyens pacifiques soit par un recours aux opérations militaires », a-t-il martelé.
La prochaine série des pourparlers d’Astana doit avoir lieu au Kazakhstan, les 25 et 26 avril. Le processus d'Astana a été lancé par la Russie, la Turquie et l'Iran en janvier 2017 afin d'amener toutes les parties en Syrie à la table des négociations pour compléter les pourparlers de paix de Genève.