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Sanctions anti-iraniennes US: la Chine appelle le monde à la vigilance

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Destroyer chinois Changsha. ©AFP

La Maison-Blanche a publié le lundi 22 avril un communiqué dans lequel elle annonçait ne pas renouveler les exemptions à huit pays importateurs de pétrole iranien qui arriveront à échéance début mai.

Quelques heures après la deuxième intervention du porte-parole de la diplomatie chinoise dénonçant la fin des exemptions sur les sanctions US contre le pétrole iranien qu'a décidé la Maison Blanche, le ministre iranien de l'Économie est arrivé à Pékin à la tête d'une haute délégation pour participer au forum stratégique des Routes de la soie. Lundi, un autre haut responsable iranien, Hadad Adel, membre du Conseil du discernement du bien de l'ordre islamique, accompagné lui aussi d'une haute délégation, se rendait déjà en Chine toujours dans le cadre du sommet des Routes de la soie où participent 137 pays dont 37 chefs d'état et de gouvernement et 150 ministres. Cette large présentation iranienne a un sens: l'Iran a définitivement choisi son camp et il est ancré à l'Est. 

En effet, l'Iran a déjà commencé à apporter sa contribution à ce vaste projet initié par la Chine lequel devrait contrer l'oeuvre expansionniste de l'impérialisme américain à travers le monde. La ligne ferroviaire reliant la Syrie à l’Irak et l’Iran font peur à Washington. C'est un chemin de fer qui devrait parvenir jusqu’en Asie centrale pour le grand malheur des Américains qui ont commencé une guerre économique perdue d'avance contre la Chine en particulier et les pays indépendants en général. Cette ligne ferroviaire sera connectée effectivement aux Routes de la soie. Or les marchandises d'aujourd’hui ne sont plus celles de la Route de la soie antique. Autrefois, les occidentaux ne produisaient pas de soie alors que la Chine leur en offrait.

Aujourd’hui, les uns et les autres produisent les mêmes choses, mais les produits chinois sont beaucoup moins chères. Leur arrivée massive pourrait détruire rapidement ce qui reste de l’industrie américaine et européenne. L'Europe étant désormais tenté par une adhésion à ces routes, les États-Unis resteront les seuls à devoir avoir peur du "Corridor de la Résistance". La Chine compte jouer un rôle central dans la restauration de cette ligne de chemin de fer mais pas que cela. En effet, les entreprises chinoises s’apprêtent à investir deux milliards de dollars pour la relance de l’industrie en Syrie, pays ravagé par huit ans de guerre imposée à la Syrie.

C’est dans la zone occupée par l’armée américaine que se trouve la ligne principale reliant Mossoul en Irak à Qamishli en Syrie. Pour contrer toutes les initiatives, les États-Unis ont veillé à ce que les groupes terroristes de Daech occupent des zones entières dans les deux pays tandis qu’Israël est entré en ligne, en menaçant de bombarder les infrastructures de transport syriennes pour empêcher toute liaison terrestre entre la Syrie et l’Iran.

Et bien c'est dans ce contexte que l'Amérique de Trump décide de lancer une nouvelle flèche en direction de la Chine en tentant de l'empêcher de se procurer du pétrole iranien dont elle a si grandement besoin. Pékin se laissera-t-il faire? En ce qui concerne l'Iran, le ton est déjà donné. En blacklistant le CentCom sur tout le territoire ouest-Asiatique, la RII a déjà sorti son artillerie lourde. Quant à la Chine, la capitulation ne semble pas être à l'ordre du jour. 

Selon le quotidien chinois, le Global Times, cette décision des États-Unis est la manifestation typique de leur unilatéralisme et hégémonie.

"Mais attendre que les exportations iraniennes soient réduites à zéro est irréaliste", précise le journal. Des sources en Inde affirment que New Delhi demande déjà aux États-Unis de prolonger la "période d'exemption" pour les pays partenaires. « La Chine est le plus gros client du pétrole iranien. La manière dont la Chine traitera la demande des États-Unis attirera l'attention, étant donné que les tensions entre les deux pays ne cessent de prendre de l’ampleur depuis l'année dernière », indique le journal précisant que la Chine devait évaluer en profondeur ses intérêts et minimiser les pertes.  

Selon le journal, la Chine doit préserver l'accord sur le nucléaire iranien avec la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et la Russie, et maintenir ses relations amicales et son partenariat avec l'Iran.

« Pékin devrait s'opposer fermement à l'approche hégémonique des États-Unis vis-à-vis de l’Iran et se coordonner avec les autres grandes puissances pour répondre aux sanctions américaines contre l'Iran. Il revient à la Chine de protéger les intérêts de ses institutions qui coopèrent avec l'Iran », ajoute l'analyste.

Le Global Times souligne que la Chine ne cherche  pas à se colleter aux États-Unis, mais ne peut pas laisser Washington faire ce qu'il veut. Au bon entendeur, le salut! 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV