Les grandes lignes du « Deal du siècle » menacent la Jordanie. Israël s’apprête-t-il à s’emparer de la Cisjordanie ? Après Qods et le Golan, le régime de Tel-Aviv n’a plus peur de franchir le pas.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a dévoilé les grandes lignes de l’accord dit « Deal de siècle » dans une interview accordée au journal Maariv, rapporte Fars News.
Netanyahu a déclaré : « Nous ne diviserons pas Jérusalem [Qods], et notre présence permanente en Cisjordanie relève de l’autorité suprême d’Israël, qu’il détient en toute circonstance. »
Une des grandes lignes évoquées par Netanyahu est donc la domination d’Israël sur la Cisjordanie. « Nous ne supprimerons aucune colonie de la région », a-t-il indiqué.
Le « Deal du siècle », vanté par les États-Unis et Israël, propose, de connivence avec l’Arabie saoudite, un plan pour résoudre le cadre du conflit israélo-palestinien qui est jugé « inacceptable » par les Palestiniens.
Il annonce surtout les prémices d’une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes. La question des réfugiés y est traitée avec la solution d’une « patrie alternative » en dehors de la Palestine occupée et le « droit de retour » des réfugiés palestiniens sur leurs terres natales est définitivement annulé.
En outre, le plan prévoit l’établissement d’un gouvernement palestinien dans la bande de Gaza, et uniquement dans les zones A, B et dans certaines régions de la Cisjordanie. Le statut définitif de Qods et le retour des réfugiés seront reportés à de prochains pourparlers. Et en dernier lieu, les négociations de « paix » entre le régime d’Israël et les pays arabes seront dirigées par l’Arabie saoudite.
Selon une autre dépêche du journal libanais Al-Akhbar, les États-Unis ont demandé à la Jordanie d’accueillir de façon permanente un million de réfugiés palestiniens en échange d’un investissement à hauteur de 45 milliards de dollars dans le royaume hachémite.
L’Égypte et la Jordanie ont exprimé leur accord de principe avec le « Deal du siècle », mais le roi Abdullah II de Jordanie a estimé que le plan est dangereux et difficile à mettre en œuvre, rapporte le journal.
Selon le plan, une partie du territoire jordanien sera gouvernée par le régime israélien et une parcelle du territoire de l’Arabie saoudite, d’une superficie identique, sera placée sous le contrôle de la Jordanie.
Le « Deal du siècle » repose sur une administration conjointe de la Cisjordanie par Israël, la Jordanie et l’Autorité palestinienne.
Quant à ce qui est du Caire, son rôle consiste à faciliter l’entrée et la sortie des Palestiniens d’Égypte après leur intégration et à créer de vastes zones industrielles pour les Palestiniens.
Le pays recevra une somme de 65 milliards de dollars qui servira à la reconstruction de la péninsule du Sinaï.
Selon des sources, les autres détails de l’accord seront communiqués la semaine prochaine.
Ce sont les pays arabes du golfe Persique qui soutiendront financièrement la mise en œuvre des dispositions du « Deal du siècle ».