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S-400: les USA iront-ils jusqu'à sanctionner Ankara?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des systèmes de défense antiaérienne S-400. ©RT

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a mis en garde mercredi la Turquie contre l’achat du système antimissiles russe S-400 et ses actions militaires dans le nord-est de la Syrie. Cette mise en garde aux allures d'une menace directe, intervient au lendemain d'une élection municipale peu reluisante pour le parti du président Erdogan où ce dernier perd trois villes importantes Ankara, Istanbul et Izmir. Selon les analystes, l'offensive monétaire US contre la livre turque aurait en partie joué en défaveur d'Erdogan. Mais la Turquie va-t-elle céder aux pressions? Lors de l'une de ses dernières interventions, le président turc a réitéré son intention d'aller jusqu'au bout de son bras de fer avec les États-Unis. Une insistance qui selon certains experts pourrait aboutir, in fine, à une sortie de la Turquie de l'OTAN. 

En marge d'une réunion, mercredi à Washington, marquant les 70 ans de l’OTAN, le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo s’est entretenu avec son homologue turc, Mevlut Cavusoglu. Les entretiens auraient été surtout marqué par les menaces de Pompeo qui lie désormais directement le dossier de la vente des S-400 russes à la Turquie à la présence militaire turque en Syrie. 

« Pompeo a exprimé son soutien aux négociations en cours concernant le nord-est de la Syrie tout en avertissant des conséquences potentiellement dévastatrices d'une action militaire unilatérale turque dans la région », a déclaré, d'un ton avertissant, le porte-parole du département d'État américain Robert Palladino.  

En effet, les mises en garde américaines à l'adresse de la Turquie se multiplient à mesure qu'Ankara refuse de renoncer aux S-400 russes, quitte à nuire au marché de la ventre des Patriot dans la région. En représailles à "l'obstination turque"," les États-Unis ont décidé de suspendre la livraison des équipements destinée à l'avion furtif américain F-35 à Ankara dans le but de le dissuader d'acquérir le système de défense antiaérien S-400 russe.

Lire aussi: Les USA suspendent la livraison d’équipements de F-35 à la Turquie

Très significativement, les États-Unis ont proposé à la Turquie d'acheter le système de missile MIM-104 Patriot, proposition déclinée par Ankara qui semble ne pas croire à l'efficacité des engins made in USA. 

« Le secrétaire d’État a également évoqué les préoccupations liées à l'accès de la Turquie au système S-400, ainsi que les opportunités économiques potentielles entre la Turquie et les États-Unis », a expliqué M. Palladino dans une allusion directe aux impacts "économiques" que pourrait avoir pour la Turquie l'achat des S-400. Le vice-président américain Mike Pence a repris de son côté cette rhétorique de menace et d'intimidation en mettant en garde mercredi la Turquie contre l'achat des batteries de missiles S-400. Les États-Unis n'ont pas fait de mystère et affirment "l'interdiction" pour un membre de l’OTAN, de se payer le luxe de choisir "quel genre d'armement" à ajouter à son arsenal militaire. « Ankara doit choisir. Veut-il rester un partenaire essentiel au sein de l’Alliance militaire ou veut-il risquer la sécurité de ce partenariat en prenant de telles décisions téméraires qui minent notre coalition ? », a menacé Pence.

Et la réponse turque? 

La Turquie ne semble pas pour autant vouloir laisser se faire. Le ministre turc des Affaires étrangères a posté sur son compte Twitter: « Le Congrès doit jouer un rôle plus constructif dans les relations entre la Turquie et les États-Unis et la Turquie n'acceptera aucune imposition unilatérale. »

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV