Les conseillers militaires chinoises et russes commencent à être déployés au Venezuela avec du matériel lourd. Les missiles S-300 protègent les principaux aéroports. L'affrontement militaire avec les États-Unis est-il possible?, s’interroge le rédacteur en chef de Rai al-Youm Abdel Bari Atwan dans un article consacré aux évolutions en cours au Venezuela.
Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a déclaré hier que son pays mobiliserait une « coalition internationale » contre le gouvernement du président vénézuélien, Nicolas Maduro afin de contraindre ce dernier à quitter le pouvoir. Ces propos nous rappellent le scénario appliqué par les USA et leurs alliés arabes et européens en Syrie au début de la crise syrienne en 2011. L’objectif caché était aussi de renverser le président syrien Bachar Assad. Quand bien même ! Il ne semble pas que les États-Unis aient plus de chance au Venezuela qu’en Syrie…même s’ils reproduisent le même scénario.
Le président américain Donald Trump qui a nommé le sioniste Elliott Abrams comme son envoyé spécial au Venezuela, veut faire plonger ce pays dans une guerre civile. Cela sonne bien le début d’une intervention militaire en faveur des forces de l'opposition vénézuélienne financées par le Trésor américain, qui veulent attaquer le pays depuis la Colombie pour le faire sombrer dans le chaos, dans le simple espoir que Juan Guido, limogé de ses fonctions pour corruption, puisse prendre les rênes du pouvoir.
D’après l’auteur de l’article, le problème avec Trump est que ce dernier ne comprend rien à ce qui sort du domaine des transactions immobilières et financières. En ce qui concerne les affaires internationales et les grands changements dans les rapports de force mondiaux, son expérience est quasi nulle.
Atwan nous explique ensuite que « Trump n’a jamais imaginé que ses tentatives d’intervention et de "changement de régime" au Venezuela ne resteraient pas sans réponse et que celle-ci pourrait notamment venir et très vite des deux autres puissances mondiales, la Russie et la Chine ».
Et en effet, mardi 2 avril, le premier contingent de troupes chinoises est arrivé à l'aéroport de Caracas, accompagné d'un deuxième avion-cargo chargé de tonnes d'équipements militaires. Il s’agit d’une action inédite du temps de la présidence Xi qui n’avait jamais envoyé de troupes à l’étranger, qui plus est, aussi loin, en Amérique latine.
Les deux avions chinois sont arrivés quelques jours après l'arrivée de deux avions russes ayant eu à leurs bords 99 soldats russes, parmi lesquels, le colonel général Vasily Tonkoshkurov, premier commandant en chef adjoint des forces terrestres russes.
Nous ne pensons pas que ces soldats, qu'ils soient Chinois ou Russes, soient allés au Venezuela pour profiter de ses magnifiques paysages. Il s’agit plutôt d’envoyer un message fort au président Trump, pour lui signifier qu’ils réagiraient rapidement contre ses conspirations au Venezuela. Nous avons vu aussi selon Atwan, d’autres messages du même genre pour empêcher la chute du gouvernement syrien et pour aider le président Assad à récupérer plus de 80% des territoires qu'il avait perdus à cause de l'intervention militaire américaine en soutien aux groupes terroristes et opposants armés sévissant sur le sol syrien.
Le commandement russe a envoyé à Caracas des avions de guerre capables de transporter des missiles nucléaires tout en ayant fourni à l'armée vénézuélienne des missiles S-300 afin de protéger les sites sensibles tels que les aéroports.
Atwan précise aussi que le projet de "changement de régime" de Trump au Venezuela fait actuellement face à un échec majeur et que ceci expliquerait aussi son nouveau plan pour fermer la frontière avec le Mexique. Il ouvre comme à l’accoutumée un nouveau front pour dissimuler sa défaite sur l’ancien.
Enfin le rédacteur en chef de Rai al-Youm rappelle que Trump sera vaincu au Venezuela, tout comme il l’a été en Syrie ; tout comme son annonce hasardeuse de la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le Golan qui a emporté très peu de succès auprès de la communauté internationale.
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