Interrogé par Anadolu, le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, a accusé l'Etat syrien d'avoir "constamment" violé la trêve à Idlib. Sans évoquer évidemment le nombre d'attentats et d'attaques aux missiles commis quotidiennement contre l'armée syrienne à Idlib, à Alep ou à Hamas, le ministre a accusé Assad d'envoyer son aviation bombarder les terroristes avant de rejeter d'emblée toute reprise de liens avec l'État syrien. Depuis quelques jours les renforts de l'armée turque ont débarqué dans le nord syrien et certaines sources régionales vont même jusqu'à évoquer des patrouilles conjointes russo-turques. Le journal Al-Arab fait même état d'un accord secret entre la Russie et les groupes terroristes pro-Ankara qui aurait été conclu sur le dos de Damas. Et pourtant, ce qui se passe sur le terrain ne semble pas donner raisons à ces analystes. Des frappes conjugués syro-russes ne cessent de se multiplier contre les positions d'Al-Nosra et des terroristes pro-Ankara à mesure que ces derniers intensifient la violation de la trêve. Ce serait visiblement ces frappes qui ont poussé Ankara à envoyer des renforts au nord de la Syrie. Mais comment?
Durant les derniers jours, les groupes terroristes ont à des dizaines reprises violé l’accord du cessez-feu dans les régions septentrionales de la Syrie. Ce qui a provoqué la ferme riposte de l’armée syrienne.
Afin d’empêcher une intensification des conflits du fait des violations du cessez-le-feu, les terroristes d'Al Nosra se sont déployés sur une ligne de contact avec les forces de l’armée syrienne et les groupes terroristes dans les provinces de Hama, d’Alep et d’Idlib.
En effet, Ankara se rendrait bien compte que la patience de Damas et de ses alliés envers des évolutions sur le terrain est largement épuisée. Les démarches turques consistent donc à éviter toute opération d'envergure contre ses protégés ou encore contre les Nosratistes.
« Ayant reçu des "messages clairs" (russes?) ces derniers jours, Ankara envisage à présent de faire arrêter en partie les agissements des terroristes qu’il soutient », a jouté cette source. Au Qatar, le ministre russe des A.E. a été bien clair quand au cours d'un point de presse conjoint avec son homologue qatari, il a défendu l'accord d'Astana à titre d'un accord tripartite russo-irano-turc qui a moyennement bien fonctionné et qui ne demande pas à ce que les autres s'en mêlent. Le message semble avoir été bien reçu par Ankara: les Américains ne sont pas autorisés à s'y fourrer leur nez.
Selon la source précitée, « les troupes turques se déploient dans une zone reliant Saraqeb à Maarat al-Nouman dans la province d’Idlib, là où il y a le gros de concentration des terroristes nosratistes. Mais ce déploiement a-t-il changé la donne?
Le déploiement des forces de l’armée turque n’a pas empêché les terroristes de violer l’accord sur le cessez-le-feu pour attaquer les zones sous contrôle de l’armée syrienne. Selon les informations obtenues, les éléments terroristes ont tiré depuis al-Sarmanieh plusieurs obus de mortier en direction des positions des forces de l’armée syrienne, mais aussi des zones résidentielles dans le village de Jourine situé dans le nord-ouest de la province de Hama. Ayant détruit plusieurs immeubles, l’attaque terroriste a provoqué des dégâts dans les zones résidentielles. Un enfant a été tué et six autres personnes ont été blessées dans cette attaque terroriste.
Les obus de mortier tirés par les terroristes vers les zones résidentielles de Mhardeh, de Souran, d’al-Mahrousseh et de Tal Bazam situées dans le nord et nord-ouest de la province de Hama ont laissé un nombre de blessés parmi les civils syriens. Ce genre de violations n'est pas à être toléré par l'armée syrienne ni par par la Russie bien que certaines sources régionales veulent faire croire le contraire.
Pour riposter aux violations de l’accord sur le cessez-le-feu, les unités balistiques et d’artillerie de l’armée syrienne ont lancé des opérations d’envergure contre les bastions des groupes terroristes dans les zones occupées notamment dans les provinces d’Idlib et de Hama. Et ces opérations risquent de s'amplifier si la Turquie ne finit pas par jouer le franc jeu. Pour l'heure les Américains en sont à menacer militairement Ankara avec l'affaire des S-400, façon de la pousser à s'éloigner davantage de la Russie ou ce qui revient au même à se doter du prétexte nécessaire pour le faire.