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Idlib: Ankara applique les politiques US

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le sommet de Sotchi, le 14 février 2019. ©AFP

Bien que la Syrie n’ait plus confiance en Recep Tayyip Erdogan, la Russie et l’Iran essaient de rallier Ankara à leur plan de libération d’Idlib pour ainsi en réduire les conséquences indésirables.

Le site d’informations libanais Al-Binaa a fait paraître un article, rédigé par Amin Hoteit, expert et analyste des questions du Moyen-Orient, à propos du récent sommet de Sotchi et de ses résultats.  

« On s’attendait à ce que de nombreuses décisions, généralement sur la Syrie et particulièrement sur les terroristes et la situation à Idlib, aient été prises au cours du récent sommet tripartite de Sotchi auquel avaient pris part la Russie, l’Iran et la Turquie.

Ce qu’a finalement été décidé à Sotchi est une stratégie “pas à pas vers la libération d’Idlib”. La nouvelle stratégie rejette l’accord qu’avaient signé en septembre Moscou et Ankara au sujet d’Idlib, car le document a nettement détérioré la situation dans cette province stratégique dont 90 % ont été pris par les terroristes du Front al-Nosra.

Selon le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, trois raisons rendent indispensable une action militaire conjointe impliquant les Turcs et les Russes :

1. Épargner les civils et agir dans le cadre des lois internationales humanitaires pour ainsi prévenir des massacres semblables à ceux qu’a perpétrés la coalition américaine ;

2. Éradiquer le terrorisme à Idlib, car on ne peut plus tolérer la présence des terroristes dans cette région ;

3. Respecter l’intégrité territoriale de la Syrie et minimiser le risque du démembrement du territoire syrien.

La stratégie “pas à pas vers la libération d’Idlib” comprend trois étapes : lors de la première étape, la Russie et la Turquie passeront à l’acte. Au cours de la deuxième phase, c’est la Syrie et la Russie qui prendront les affaires en main. Et lors de la troisième et dernière phase, l’armée syrienne prendra la direction de toutes les affaires et les troupes russes viendront en renfort.

Malgré tout cela, il n’est pas logique de faire confiance aveuglément aux décisions prises lors du sommet de Sotchi alors que l’un des participants était Recep Tayyip Erdogan ; un homme d’État qui se dit d’accord avec les autres, c’est-à-dire les Iraniens et les Russes, mais qui fait tout ce qu’il veut en privé. En effet, c’est le président turc qui met en application la stratégie américaine dans la région, d’une manière plus douce. Cela permet de comprendre les récents propos du président syrien Bachar al-Assad sur Erdogan et la libération d’Idlib.

Lors d’un discours, Bachar al-Assad a explicitement souligné que Recep Tayyip Erdogan était à la solde des Américains et que toutes ses décisions étaient fondées sur les positions de Washington.

Bachar al-Assad a ajouté que toutes les décisions de son homologue turc étaient au détriment des intérêts de la Syrie et qu’il jouait la carte américaine en Syrie. Voilà une question majeure et qui se pose : cette grande contradiction entre le duo Iran/Russie et la Turquie pourrait-elle disparaître ? Et comment ?

Malgré cette contradiction, l’Iran et la Russie font de leur mieux pour coopérer avec la Turquie, car une telle coopération pourrait réduire les impacts indésirables de la libération d’Idlib sur les plans financier et humain.

La Syrie reste préoccupée par la sauvegarde de son territoire et la libération de ses terres, c’est pourquoi elle ne fera aucune concession à Ankara en qui elle n’a aucune confiance. Mais si la Russie et l’Iran réussissent finalement à rallier la Turquie à leurs efforts pro-syriens, ce sera Damas qui en profitera. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV