La Russie et la Turquie déclarent avoir trouvé un accord sur la nécessité de prendre des "mesures décisives" pour stabiliser la situation dans la province d'Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, au seuil d'un sommet entre les présidents des trois États garants du cessez-le-feu en Syrie, à savoir l'Iran, la Russie et la Turquie.
L'accord a été présenté dans un communiqué conjoint publié à l'issue de discussions entre le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou et son homologue turc, Hulusi Akar, dans la capitale turque d'Ankara.
Le communiqué, qui insiste sur « la sécurité dans la zone démilitarisée d'Idlib », ne précise toutefois pas quelles seraient les mesures à prendre ni quand elles pourraient être adoptées.
« En dépit des provocations, nous avons souligné l’importance et la nécessité de poursuivre le partenariat entre les services de renseignement et les forces militaires de nos deux pays afin d’instaurer la paix et de soutenir la stabilité à Idlib », a-t-il déclaré.
Lire aussi: Idlib: l'offensive syro-russe est-elle l'ultime solution?
Akar a par ailleurs indiqué qu'Ankara était en pourparlers avec Moscou "à tous les niveaux" dans le but de "rétablir la paix et la stabilité dans la région et de protéger les intérêts des deux pays". Il a également exprimé l'espoir qu'une telle coopération puisse contribuer à « la paix mondiale ».
Choïgou, pour sa part, a déclaré qu'au début du mois, des experts militaires russes et turcs s'étaient rencontrés à Moscou pour discuter « des questions les plus importantes pour le règlement de la crise syrienne concernant la poursuite de la stabilisation de la zone d'Idlib et de tout ce qui concerne la rive orientale de l'Euphrate ».
Le terrorisme soutenu depuis l’étranger a commencé ses épreuves de force contre le gouvernement et le peuple syrien en mars 2011, transformant le pays en un terrain de conflit total où l’armée syrienne et ses alliés ont lutté contre les différents groupes terroristes internationaux. Après huit ans de guerre, le conflit est en train de s’apaiser à mesure que Damas prend le contrôle de parties précédemment détenues par des groupes terroristes.
La situation dans la province d’Idlib reste en grande partie incertaine, car elle reste un point de concentration des groupes terroristes. Au cours des deux dernières années, des groupes terroristes qui ont été vaincus dans des combats contre l'armée syrienne ont été transportés à Idlib en vertu d'accords avec Damas. Ces groupes ont pour la plupart dû laisser leurs armes lourdes derrière eux dans le cadre des accords, mais ils ont été autorisés à emporter leurs armes légères.
Lire aussi: "Ankara ne respecte pas ses engagements pris dans le cadre de l’accord de Sotchi"
L'Iran, la Russie et la Turquie, qui se sont engagés à garantir la paix en Syrie, ont négocié un règlement pour Idlib. Ankara représente les intérêts des groupes armés et Téhéran et Moscou sont des alliés de Damas.
La rencontre entre les ministres de la Défense russe et turque se déroule avant le sommet tripartite des présidents iranien, russe et turc sur le processus de paix en Syrie.
Le président iranien Hassan Rohani, le président russe Vladimir Poutine et le président turc Recep Tayyip Erdogan organiseront ce jeudi 14 février un sommet tripartite dans la ville côtière russe de Sotchi afin de renforcer la coordination entre les trois pays.
Les trois dirigeants, qui organiseront leur quatrième réunion de ce type dans le cadre du processus d’Astana, se concentreront sur le règlement à long terme de la crise syrienne.
Le sommet se tiendra avant la 12e session des pourparlers d'Astana dans la capitale kazakhe, Astana. La première série de pourparlers d’Astana a débuté un mois après l’union des efforts des trois garants et l’instauration d’un cessez-le-feu dans toute la Syrie.
Moscou, Téhéran et Ankara ont participé à des négociations de paix entre des représentants du gouvernement de Damas et des groupes de l'opposition syrienne lors d'une série de pourparlers qui se sont tenus à Astana et ailleurs en janvier 2017. Les pourparlers sont connus sous le nom de processus de paix d'Astana.