Au mois d’août et alors que l’armée syrienne s’apprêtait à lancer une vaste offensive contre Idlib, la Chine a dit être disposée à y prendre part. Pourquoi ? Les terroristes qaïdistes du Parti du Turkestan, largement présents à Idlib, comptent parmi leurs membres des ressortissants chinois d’origine ouïghoure. Si une offensive venait à être lancée contre Idlib, vu que les assauts terroristes se multiplient depuis cette ville contre les positions de l’armée syrienne à Alep et à Hama, la Chine y prendrait-elle part ? La Turquie anticipe visiblement…
Un groupe de Turcs sont descendus, le dimanche 10 février à l’aube, dans les rues de Bursa et d’Istanbul afin d’exprimer leur colère contre les politiques du gouvernement chinois à l’endroit des Ouïghours.
À Bursa, un groupe de Turcs ont défilé, après la prière du matin, en portant le drapeau du Turkestan oriental et en scandant le slogan « Priez contre la tyrannie » pour ainsi exprimer leur colère contre les politiques de Pékin vis-à-vis des Ouïghours vivant dans l’État du Turkestan oriental.
Le Turkestan oriental, appelé également Xinjiang, se situe dans le nord-ouest de la Chine et ses habitants sont pour la plupart des Ouïghours. Ces derniers vivent depuis des années sous la supervision de la police chinoise à l’issue des violences qui ont éclaté dans cet État.
Selon les chiffres de l’Organisation des Nations unies, environ un million d’Ouïghours et de minorités turcophones chinoises vivent dans des camps de rééducation.
Pour Pékin, les camps de rééducation visent à mettre les convictions des minorités en conformité avec les principes du communisme alors que les critiques disent que la Chine entend réprimer toutes les confessions et les cultures qui sont en contradiction avec l’idéologie du Parti communiste.
Dans le même temps, un groupe d’habitants d’Istanbul se sont réunis, ce dimanche 10 février, devant la mosquée Fatih pour protester contre le traitement des Ouïghours en Chine.
Les drapeaux du Turkestan oriental à la main, les manifestants scandaient des slogans comme « Priez contre la tyrannie », « Le peuple du Turkestan n’est pas seul », et « La nation musulmane n’accepte pas l’humiliation ».
Dans ce droit fil, le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères a déclaré qu’Ankara avait demandé à la communauté mondiale et au secrétaire général de l’ONU de prendre des mesures efficaces pour mettre fin à la tragédie humaine qui se déroule à Xinjiang.
Dans un communiqué, Hami Aksoy, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a déclaré que le sort réservé par la Chine aux Ouïghours est une « honte pour l’humanité ».
Le traitement des Ouïghours en Chine est devenu pendant les derniers jours une source de conflit entre Ankara et Pékin.
Il est à noter que la Turquie a aidé, durant les dernières années, des milliers d’Ouïghours à atteindre la province syrienne d’Idlib via le sud du sol turc et ces derniers se sont emparés des maisons des Syriens et s’y sont installés.
Si l’armée syrienne décide de libérer Idlib, les Ouïghours qui y habitent actuellement seront obligés de s’enfuir vers la Turquie.
Certaines sources recensent 5 000 Ouïghours présents à Idlib, mais étant donné que pas moins de 1 500 Ouïghours ont été tués lors des affrontements avec l’armée syrienne, cela montre que le vrai chiffre doit être en réalité bien plus élevé.
Le 5 août 2018, l’ambassadeur de Chine en Syrie, Qi Qianjin, a déclaré que l’armée chinoise était disposée à prêter main-forte aux troupes syriennes dans la bataille d’Idlib, car la lutte antiterroriste en Syrie ne profite pas seulement à la nation syrienne, mais aussi à la nation chinoise, voire à toutes les nations du monde.
Il a souligné que l’armée chinoise entendait combattre les terroristes ouïghours impliqués dans les conflits en Syrie.