Le président irakien Barham Saleh a déclaré lundi que le président Donald Trump n'avait pas demandé la permission irakienne aux troupes américaines stationnées sur place pour « surveiller l'Iran ».
Lors d’un forum tenu ce lundi 4 février à Bagdad, Saleh a répondu à une question sur les commentaires prononcés hier soir par Donald Trump à la chaîne américaine CBS sur la manière dont il demanderait aux troupes stationnées en Irak de « surveiller » l’Iran.
Le Hezbollah irakien a pour sa part, réagi aux déclarations du président américain Donald Trump au sujet de la poursuite de la présence militaire US en Irak.
Se disant étonné par les propos de Trump, le président irakien a appelé les troupes américaines à ne pas aller plus loin que prévu dans l’accord bilatéral entre Washington et Bagdad pour surveiller l’Iran.
« Les troupes américaines en Irak sont présentes dans le cadre d'un accord entre les deux pays avec une mission spécifique, ils n’ont qu’à s'en tenir à cela », a déclaré Saleh.
« Ne venez pas encombrer l'Irak avec vos problèmes, vos priorités politiques. C'est nous qui vivons ici », a-t-il mis en garde.
L’Irak se trouve dans une position difficile alors que les tensions entre ses deux principaux alliés, les États-Unis et l’Iran, s’intensifient, a-t-il évoqué tout en interpellant Washington sur le nombre de ses militaires déployés en Irak.
« Il est d'un intérêt fondamental pour l'Irak d'entretenir de bonnes relations avec l'Iran » et les autres pays voisins, a indiqué Barham Saleh.
Selon le président irakien, la défaite de Daech et la formation du nouveau gouvernement, constitue une évolution décisive non seulement pour l’Irak, mais toute la région.
Barham Saleh a appelé tous les États de la région à prendre part dans l’éradication complète du terrorisme à défaut de laquelle les terroristes pourraient resurgir en Irak.
Interviewé par la chaîne américaine CBS, Donald Trump a déclaré qu’il était important de maintenir une présence militaire américaine en Irak afin que Washington puisse surveiller de près l'Iran.
Lire aussi : « Les forces d’occupation US doivent quitter l’Irak » (Hachd al-Chaabi)
Le président irakien n’est pas le seul à critiquer les commentaires de Donald Trump qui ont suscité une vague de contestations parmi les personnalités et les responsables irakiens. Seyyed Ammar al-Hakim, président de l’Alliance nationale irakienne, a twitté : « L’Irak ne permettra jamais que l’Iran soit attaqué depuis le sol irakien ».
« La Constitution irakienne n’accepte pas que l’Irak soit une menace pour la stabilité et la sécurité dans la région, mais aussi dans le monde », a-t-il affirmé en poursuivant : « Pour nous ces tentatives de menaces contre nos voisins mettent en danger les intérêts et la sécurité de notre pays ».
Parallèlement à un projet de loi qui vient d'être déposé devant le Parlement irakien, le secrétaire général du groupe Asaïb Ahl al-Haq, Qais al-Khazali, a déclaré le lundi 28 janvier dans une interview accordée à Associated Press qu'il espérait un retrait des troupes US bientôt.