Juan Guaido, qui s’est autoproclamé la semaine dernière chef d’État par intérim, a dit avoir transmis des messages à Moscou et Pékin.
« Un changement de gouvernement au Venezuela serait profitable aux deux principaux créanciers de notre pays, la Russie et la Chine », a déclaré jeudi dans un entretien à Reuters le chef de file de l’opposition, Juan Guaido.
« Ce qui convient le mieux à la Russie et la Chine, ce sont la stabilité du pays et un changement de gouvernement », a-t-il déclaré de son domicile de Caracas.
« Maduro ne protège pas le Venezuela, il ne protège les investissements de personne, et il n’est pas une bonne affaire pour ces pays-là », a-t-il ajouté.
À Moscou, le Kremlin a dit n’avoir reçu aucun message.
« Quand nous l’aurons reçu, nous l’étudierons », a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, qui a rappelé que la Russie ne reconnaissait pas Guaido comme président.
À Pékin, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré que la Chine maintenait « des contacts étroits avec toutes les parties par différents moyens ».
La Russie et la Chine font partie des pays ayant affirmé leur soutien à Maduro, qui accuse Guaido d’avoir fomenté un coup d’État.
Les États-Unis ont été le premier pays à avoir reconnu Guaido comme « président par intérim » du Venezuela, et ont demandé à la communauté internationale de faire de même.
Plusieurs pays européens, dont la France et l’Espagne, ont fait savoir samedi dernier qu’ils donnaient huit jours, soit jusqu’à dimanche, à Maduro pour annoncer la tenue de nouvelles élections, en l’absence de quoi ils reconnaîtraient Guaido comme le président légitime du pays.
Les États-Unis ont infligé lundi de lourdes sanctions à la compagnie pétrolière du Venezuela, PDVSA.
Washington a également mis en garde les Émirats arabes unis contre la tentation d’acheter de l’or à la banque centrale du Venezuela, qui a un besoin urgent de liquidités.
Le gouvernement américain surveille également les échanges entre le Venezuela et la Turquie, qui a assuré Maduro de son soutien.
Lors de l’entretien que Juan Guaido a accordé à Reuters, le président de l’Assemblée a dit n’avoir « aucune crainte » d’être emprisonné, alors que la Cour suprême vénézuélienne a autorisé l’ouverture d’une enquête préliminaire et le gel de ses comptes bancaires.