Le quotidien français Le Figaro se réfère aux récentes évolutions dans le monde et à l’influence en déclin de l’Occident au Moyen-Orient pour conclure que les Occidentaux y sont de plus en plus impuissants.
« En Syrie, scène de huit années de la guerre ayant conduit à l’émergence de Daech, les Occidentaux n’ont plus rien à dire. En effet, toutes les décisions concernant la Syrie sont prises lors des réunions d’Astana, sous l’égide de l’Iran, de la Russie et de la Turquie.
Idem pour la Turquie, où les Occidentaux ont déjà perdu leur influence. La preuve : ils ne sont finalement pas arrivés, malgré toutes leurs tentatives, à convaincre le président turc Recep Tayyip Erdogan d’honorer l’accord de cessez-le-feu qu’il avait signé avec les Kurdes alors que ceux-ci constituent les alliés les plus importants de l’Occident en Syrie vis-à-vis des terroristes de Daech », indique Le Figaro.
Le quotidien français a ensuite rappelé la récente décision de Donald Trump de retirer ses troupes du sol syrien, décision qui a suscité une importante vague de critiques de la part des pays européens.
« Suite à l’annonce de Donald Trump de retirer ses forces de Syrie, les Kurdes se sont sentis poignardés dans le dos et se sont finalement décidés à se tourner vers Damas pour que ce dernier les protège face aux Turcs », réaffirme Renaud Girard, l’auteur de l’article.
Et d’ajouter : « C’est aussi le cas du Liban, qui a été fondé en 1920 par les Français. Aujourd’hui, le Liban est plutôt sous l’influence des Iraniens que sous celle des Occidentaux. Le point le plus intéressant est que le Hezbollah dispose du droit de veto dans un pays où les Occidentaux, notamment les Français, tenaient naguère le haut du pavé. Au Yémen, l’Occident reste impuissant face à l’intervention militaire de la coalition saoudienne après des années de bain de sang que les organisations humanitaires qualifient de catastrophe humaine. En Arabie saoudite, l’Occident a tenté de prendre les rênes des affaires en main après la montée en puissance de Mohammed ben Salmane, en tant que prince héritier réformiste. Cependant, Mohammed ben Salmane a commis trois erreurs gigantesques depuis sa nomination. Primo, il a trop alimenté les terroristes en Syrie en fonds et en armements. Secundo, il a formé une alliance arabe pour attaquer le Yémen et sa guerre a fait jusqu’ici des centaines de milliers de déplacés alors que l’Arabie saoudite n’était nullement menacée par les Houthis. Et last but not the least, sa troisième erreur a été le meurtre du journaliste dissident saoudien Jamal Khashoggi, qui a hérissé plus que les autres l’Occident. En Palestine aussi, les Occidentaux n’ont pas pu parvenir à une solution coordonnée pour la formation de deux États indépendants. »